Interviews/Bandai Channel Jouji Furuta

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Jōji Furuta (2015)


  • Interview de Jōji Furuta, Series Director de Soul of Gold.
  • Traduction du japonais vers le français par Archange.
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Traduction

De l'expérience acquise sur Saint Seiya Omega au poste de Series Director

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Q) Saint Seiya est une série qui jouit d'une longue popularité, et la nouvelle série animée "Saint Seiya - Soul of Gold" est actuellement en cours de diffusion. Jusque là, nous avons pu voir les protagonistes, les Gold Saints, apparaître les uns après les autres. Que va-t-il ensuite se passer dans la seconde moitié ?

Furuta : A partir de maintenant nous allons nous investir pleinement dans les combats, et ça va également devenir de plus en plus difficile pour nous en studio (rires). Dans la première moitié, j'en ai plutôt profité pour me concentrer sur quelque chose que l'on avait jamais vu , comme la vie au quotidien des Gold Saints. Mais maintenant qu'ils ont pénétré dans Yggdrasil, cela va devenir un "arc de combat" à part entière.


Q) Est-ce que progresser en détruisant des barrières ou des portes les unes après les autres est le destin de Saint Seiya ?

Furuta : Oui, en effet. Comme la série actuelle fait 13 épisodes, il faut avancer en songeant au nombre de personnages à abattre par épisode, et plus ça va, plus la densité de vaincus par épisode va être élevée (rires).


Q) Il est important de montrer chaque Gold Saint avoir son moment de gloire.

Furuta : Cette fois-ci, le but principal est de montrer à quel point les 12 Gold Saints sont classes. Mais il est en revanche ennuyeux que du côté ennemi les God Warriors paraissent être des bons à rien. Et puis il y a aussi Lyfia en tant qu'héroine, et je me fais ainsi du soucis en me demandant s'il est vraiment nécessaire de faire intervenir tout le monde.


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Q) Bravo à vous pour vous démener à faire ressortir les traits de chaque personnage parmi un aussi grand groupe. De quelle manière en êtes-vous arrivé à être Series Director sur cette série ?

Furuta : J'avais fait le storyboard de l'épisode 12 de Saint Seiya Omega lorsque le studio Bridge, qui est par ailleurs associé de production sur Soul of Gold, avait reçu une commande de "Gross Production" (terme utilisé lorsqu'une commande concernant un épisode complet). On s'est apparemment souvenu de mon travail et l'on m'a donc appelé vers la fin mars de l'an dernier, juste après la fin de la diffusion de Saint Seiya Omega. Alors que je me rendais au premier meeting, on m'a dit « Réfléchis à ce que tu veux faire, et soumets une proposition d'ici la semaine prochaine ». Je ne m'attendais pas à ce que ça démarre sur un rythme aussi déraisonnable (rires). Mais "Mangaka-san to Assistant-san to", que j'étais à ce moment-là en train de superviser en tant que réalisateur était un véritable champ de bataille, et ce fut donc très difficile.
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Quelle impression avez-vous gardé des épisodes sur lesquels vous avez personnellement travaillé dans la série longue "Saint Seiya Omega" ?

Furuta : J'ai travaillé sur divers épisodes, mais j'ai eu en particulier des soucis sur l'épisode où les Bronze Saints, anciens et nouveaux, ainsi que les Gold Saint, se réunissent auprès d'Athéna et pénètrent dans le château de Pallas (épisode 64: "En avant, Saints ! La périlleuse route vers Pallas Belda !"). J'ai demandé au réalisateur en chef Tatsuya Nagamine « De quelle manière devrais-je montrer les anciens Bronze Saints ? », et j'ai aussi cherché toutes sortes de moyens afin de faire bien ressentir la relation père-fils entre Shiryū et Ryūhō.


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Je veux montrer le côté chevaleresque des Gold Saints

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Q) Pourriez-vous nous parler de votre visionnage du Saint Seiya des années 80 à l'époque ?

Furuta : J'étais en maternelle lorsque la série a débuté à la TV, et je devais être en seconde ou troisième année d'école primaire lorsque la diffusion a cessé. Je suis donc un peu plus jeune que la génération qui a été celle du boom Saint Seiya, mais j'avais tout de même acheté et lu les mangas, et je me rappelle bien de la partie finale contre Poséidon. Après, je savais globalement que Shun devenait Hadès, mais sans trop savoir les détails. Comme je me suis retrouvé cette fois-ci en directeur de cette série, j'ai fait en sorte de revoir la partie Hadès.


Q) J'ai l'impression que le fait de devoir jongler avec plusieurs personnages dans l'épisode 64 de Saint Seiya Omega vous est utile dans la série actuelle.

Furuta : C'est vraiment très ardu cette fois. L'opening montre les 12 Gold Saints prendre leurs poses, mais au fur et à mesure des épisodes, je me suis retrouvé embêté car je n'avais plus d'autres idées quant aux poses à leurs donner. Les gens en charge des plans-clé m'ont fait part de leurs idées, et nous avons donc pu continuer ainsi.

Q) Cette fois-ci, les 12 Gold Saints ont enfin leurs God Cloths. Comment avez-vous abordé ce projet ?

Furuta : On m'a d'abord parlé des divers développements des séries Saint Seiya à l'échelle mondiale, et j'ai donc ressenti une lourde responsabilité peser sur mes épaules. Je me suis bien sûr considérablement interrogé sur la manière de montrer la classe de ces si importants personnages. En fin de compte, on peut résumer ça à « montrer le côté chevaleresque des Gold Saints ». Et c'est aussi pour ça qu'ils sont si resplendissants lorsqu'ils portent leurs God Cloths.


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Q) C'est en effet aussi de cette manière que le manga du maître Masami Kurumada nous les montre.

Furuta : Même en mettant de nombreuses scènes de combat et en montrant de gracieux mouvements, on ne peut obtenir l'impression correcte. Il faut plutôt faire en sorte que les hommes confrontent verbalement leurs volontés au cours du combat. Et celui qui a la volonté la plus forte finit par remporter la victoire. C'est de cette manière que j'interprète le "Monde Kurumada".


Q) Chacun des Gold Saints est populaire, et on sent que vous avez prodigué une affection égale à chacun d'entre eux.

Furuta : C'est là aussi quelque chose de difficile. J'ai eu des échos comme quoi il y a aussi des gens qui trouvent que « Le cancer est beaucoup trop sympathique », mais je dirais que l'explication montrée à l'écran est que « se rappeler de ce qu'est l'amour en ce monde l'a un petit peu fait changer » (rires).


Q) Les scènes de vie courante ont effectivement été surprenantes, dans le bon sens du terme.

Furuta : J'ai participé à beaucoup d'oeuvres de comédie telles que "Keroro Gunsou", et j'ai moi-même tendance à finir par insérer des scènes comiques quoi qu'il arrive. Par exemple, la scène dans laquelle Dōko boit de l'alcool en gardant sa Cloth sur lui n'était pas précisément décrite ainsi dans le scénario, mais j'ai dit « ce serait plus sympa de lui laisser sa Cloth » (rires). C'est aussi délibérément que je montre Aiolia porter sa très voyante Cloth Box sur le dos tout en cherchant malgré tout à se déplacer furtivement en ville. A l'époque je ne trouvais pas ce genre de choses bizarres car j'étais enfant, mais je me dis maintenant « se pourrait-il que les adultes aient regardé ça en faisant des tsukkomi ? ». Il en va ainsi dans l'épisode 5 lorsque Shura affronte le faux Shura, c'est pour donner envie de crier « mais tu vas encore rester discuter en l'air pendant longtemps ? » (rires).


  • Note de traduction : le tsukkomi est une forme courante dans les comédies japonaises, avec en général une personne qui fait quelque chose de stupide, et une seconde personne qui fait office de "personne sensée" et qui pointe verbalement la bêtise de l'autre ou le frappe lorsque celui-ci fait quelque chose d'idiot.


Q) Avoir l'ennemi qui demeure comme figé pendant les tirades est un procédé similaire à ce que l'on voit dans les jidaigeki, n'est-ce pas ?

Furuta : En effet. Comme l'a dit Toshimitsu Takeuchi, chargé de la composition du scénario, « songez-y comme à du kabuki ou comme à un jidaigeki ». Les répliques lancées sont elles aussi proches des jidaigeki, il y a de fortes similitudes.


  • Note de traduction : les jidaigeki sont les drames historiques japonais, souvent placés à l'ère des samourais.
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Q) Comme les Gold Saints possèdent tous une incroyable force de combat, il doit être difficile de réfléchir à la manière d'organiser leurs affrontements ?

Furuta : Ils sont trop forts et c'est effectivement un problème pour moi. Et en particulier des personnages comme Saga ou Shaka... Trouver de quelle manière montrer leur force est un grand soucis. Les Gold Saints, qui disposent déjà d'un immense potentiel, se retrouvent en plus à porter des God Cloths. Les God Warriors peuvent-ils faire face à ça ? Et un grand boss les attend à la fin... Si les God Warriors ne se contentent que de se battre tout simplement, ils finissent par sembler bien trop faibles. De quelle manière alors utiliser les pauvres God Warriors par rapport à leurs aînés Gold Saints ? Cela va être une des choses à ne pas manquer dans la seconde moitié.



Asgard, la mythologie nordique comme décor

Q) Au niveau temporel, ceci se déroule simultanément au chapitre Hadès, mais le décor choisi pour l'histoire est celui du film "L'ardent combat des dieux", ainsi que de l'arc Asgard de la série TV (épisodes 74-99), qui a utilisé le film comme base pour développer ces éléments. Avoir une suite d'une partie inédite introduite par l'anime fut à la fois une joie et une surprise. Est-ce quelque chose qui était fixé depuis le début du projet ?

Furuta : Non, ce fut le fruit de longues réflexions. Avec un temps limité à 13 épisodes, il serait difficile d'expliquer correctement des personnages et éléments totalement nouveaux. En en faisant une suite du chapitre Asgard, on peut raccourcir les explications nécessaires et réutiliser les éléments existants. Je pense que le manga d'origine et la version animée forment à eux deux "Saint Seiya", et j'ai donc voulu faire quelque chose qui donne le sentiment de les réunir. J'ai mis environ deux mois à revoir la totalité du chapitre Asgard tout en travaillant sur d'autres choses à côté.

Q) Qu'en avez-vous pensé en revoyant l'ancienne série ?

Furuta : J'ai constaté qu'il avait été possible d'y insérer de nombreuses choses vu que c'était un chapitre en 2 cour. Les backgrounds des personnages y étaient par exemple expliqués en grand détail. Et je suis évidemment resté admiratif face aux splendides dessins de Shingo Araki (Character Design, directeur de l'animation). Soul of Gold fait attention à conserver le même genre de sentiment qu'avaient les dessins de Shingo Araki, que ce soit au niveau des poses ou du mouvement des cheveux au vent. Mais quoi que l'on fasse, il y avait une beauté comme seul Shingo Araki pouvait la dessiner. C'était vraiment quelque chose de spécial.
  • Note de traduction : cour désigne un lot de 11-13 épisodes dans le jargon de l'animation.


Q) Hideyuki Motohashi, character designer de "Soul of Gold", est issu du studio "Araki Pro". Est-ce pour cette raison que vous l'avez choisi ?

Furuta : Bien évidemment. Mais je ne lui ai demandé que le character design.


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Q) Et l'on ressent très bien le sens esthétique qui s'en dégage.

Furuta : En fin de compte, on peut dire que « Ce genre de chose est le Saint Seiya que les gens veulent voir ». Et c'est aussi avant tout ce que je veux voir. Et je m'y prends avec cette série en tant que fan qui a certaines exigences qui doivent être au minimum remplies.


Q) Le tempo et d'autres points rappellent avec nostalgie le sentiment des animes datant de l'époque des celluloids.

Furuta : J'ai en fait demandé au staff chargé du montage de conserver la même manière de faire que dans l'ancienne série de Saint Seiya, en faisant bien attention à garder des pauses. Les animes récents essaient de remplir au maximum, en insérant autant de choses que possible. Mais pour cette série, il est important de prendre suffisamment de pauses afin de pouvoir proprement énoncer les répliques. Les scènes de combat comportent elles aussi beaucoup de pauses, au point de se dire « allez vas-y, profites-en pour le frapper maintenant ! ». Je fais très attention à conserver cette approche afin de donner un "goût Saint Seiya". Mais une fois que ce sera terminé, il faudra que je fasse un stage de réhabilitation, ou je n'arriverai pas à me réadapter à d'autres animes (rires).
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Q) "Saint Seiya" est une franchise qui perdure continuellement. Y a-t-il une pluvalue que vous avez fait en sorte d'ajouter dans Soul of Gold ?

Furuta : Sans aucun doute, de faire absolument en sorte de créer des liens entre les personnages qui en avaient peu parmi ce groupe. Aldébaran et Dōko, ou bien Aiolia et ne donnaient pas trop l'impression de se parler, et j'ai donc fait en sorte de les montrer ensemble. Et je veux aussi explorer un peu ceux qui ont des liens particuliers liés à leurs passés. Que ressent Shura vis-à-vis d'Aiolos ? Qu'est-ce que Aiolos et Saga pensent l'un de l'autre ? Je vais faire en sorte de traiter tous ces points essentiels qui amènent à se poser des questions. Et ça me fera plaisir si les gens apprécient certaines découvertes en remarquant par exemple « Aldébaran s'est tout de suite grandement inquiété vis à vis de ce qui se passait à Asgard. ».


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Q) Avez-vous réétudié la mythologie nordique qui sert de base à l'histoire ?

Furuta : J'ai bien entendu fait des recherches, mais j'ai vu que les meilleures parties de la mythologie nordique, telles que Siegfried ou Thor, avaient déjà été utilisées par le chapitre Asgard de la série TV. J'ai donc d'abord fait en sorte de réunir toutes les références qui n'avaient pas encore été utilisées, puis j'ai pioché des personnages qui semblaient utilisables. Frey avait déjà été utilisé dans le film "l'ardent combat des dieux" et était qui plus est un personnage populaire, mais comme je voulais m'en servir coûte que coûte, je l'ai fait apparaître sous un autre nom en tant que Frodi (rires). Les God Warriors ont donc ces aspects mythologiques et sont également associés à des animaux de la mythologie nordique.


Q) Comme le monde présenté est rempli de références à la mythologie nordique, les amateurs seront ravis, n'est-ce pas ?

Furuta : Oui, j'espère que ça leur plaira.


Utiliser complètement mon expérience sur les animes de combat

Q) Un des points attrayants de Saint Seiya sont ses scènes de combat ardentes. De quelle manière avez-vous géré ça dans cette série ?

Furuta : Hurler les noms de techniques de combat, s'en prendre verbalement à l'adversaire, et finalement voir celui qui a la plus forte volonté remporter la victoire. Représenter ainsi les combats est ce qui est le plus "Saint Seiya" possible à mon avis. J'ai l'impression à chaque épisode que je vais manquer d'idées, mais je fais également comme si je menais un combat, et je m'efforce à chaque fois de sortir de nouvelles choses.


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Q) Il est vrai que vous avez beaucoup d'animes de combat à votre actif.

Furuta : A la base, je suis entré chez la Sunrise où j'ai travaillé sur le suivi de production, puis je suis ensuite devenu réalisateur, ce qui fait que j'ai donc surtout participé à des animes de combat. Ceux qui me viennent tout de suite à l'esprit sont "Inuyasha Kanketsu-hen", "Kidou Senshi Gundam AGE", "Tiger & Bunny", "Gundam Build Fighters Try", "Gyrozetter", et tout récemment "Nanatsu no Taizai". Comme je commence à avoir l'étiquette de "personne spécialisée dans les combats", j'ai envie de m'essayer à d'autres genres d'oeuvres. Cette fois-ci, j'ai voulu essayer d'apporter le goût Sunrise dans un anime de la Toei (rires). En parlant de ça, Junichi Satou avait en quelque sorte apporté à la Sunrise le sang de la Toei dans "Keroro Gunsou", sur lequel j'ai fait mes débuts en tant que réalisateur, et cette fois-ci c'est donc l'inverse. Sur Soul of Gold, j'ai ainsi fait venir des gens proches de la Sunrise tels que Yasuhiro Tanabe, qui a été réalisateur en chef sur Buddy Complex, ou bien encore Kazuo Sakai, qui a été assistant à la réalisation sur Gundam AGE.


Mashin Eiyuuden Wataru

Q) Nous voudrions savoir quelles sont les oeuvres qui ont pu vous influencer avant que vous ne deveniez un professionnel.

Furuta : Ce n'est pas un anime de combat, mais comme j'adorais "COWBOY BEBOP", je me suis dit que j'allais tenter d'incorporer la Sunrise. J'adore également "The Big O". Dans mon enfance, j'aimais beaucoup "Mashin Eiyuuden Wataru" (ndt: "Adrien sauveur du monde" en France) ou bien encore "Madou-ou Granzort", en bref les séries "Yuusha". J'ignorais bien entendu à l'époque qu'il s'agissait de séries de chez Sunrise. Nobuhiro Endou, qui m'a appris l'art de la mise en scène, avait lui même travaillé avec le réalisateur Jouji Iuchi sur de nombreux animes de la Sunrise destinés aux enfants, et il se peut que ce sang coule aussi fortement dans mes veines.


Q) Quelles choses vous attiraient particulièrement dans "Wataru" ?

Furuta : Les personnages étaient bien entendus attirants, et avait la particularité d'avoir un robot qui parlait. Les techniques de combat étaient très classes, et l'on pouvait y trouver chaque semaine des choses intéressantes, ce n'était jamais lassant. C'était en général de la rigolade, mais lorsque ça devenait sérieux, ça s'appliquait vraiment à l'être. C'était un point très réussi, et il se pourrait que cela ait eu une influence sur ma manière de représenter Deathmask.


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Mashin Eiyuuden Wataru

Q) A l'époque vous étiez aussi d'un âge proche de celui du héros, non ?

Furuta : En effet, et le voir matérialiser Ryūjinmaru en le construisant avec de la pâte à modeler avant de s'insérer dans son joyau frontal est une idée qui m'a beaucoup marqué, et j'ai beaucoup joué avec de la pâte à modeler.


Q) Pour en revenir au sujet, comment êtes-vous passé du poste d'assistant de production à celui de réalisateur ?

Furuta : J'ai travaillé sur le suivi de production de "Keroro Gunsou" dès sa première saison, puis après 4 ou 5 ans j'ai eu envie de devenir réalisateur. Je suis passé freelance et ai été appelé pour travailler sur "Inuyasha Kanketsu-hen" ou bien encore "GIANT KILLING". Peu à peu, mes possibilités de travail se sont accrues. J'ai ensuite travaillé sur "Love Live !", "Haikyuu !", "Cuticle Tantei Inaba", "Devil Survivor", Danbooru Senki", et aussi sur "Etotama", qui est actuellement en cours de diffusion. Ces derniers temps il est fréquent que je ne travaille que sur des storyboards. Comme je suis occupé en tant que réalisateur en chef, je n'ai guère de temps disponible, mais comme d'un autre côté je suis très rapide lorsqu'il s'agit de dessiner des storyboards, il est fréquent que l'on m'apporte des commandes à réaliser en urgence.


Mangaka-san to Assistant-san to

Q) Vous touchez à une grande variété d'oeuvres, indépendamment des genres et des compagnies de production.

Furuta : Les oeuvres du type "shounen manga" sont nombreuses. En fait, je ne travaille presque jamais sur animes mettant en scène de nombreux personnages féminins. Il y avait certes beaucoup de femmes dans "Mangaka-san to Assistant-san to", où j'ai débuté en tant que réalisateur en chef, mais le protagoniste, qui leur faisait du harcèlement sexuel, passait son temps à se faire frapper par elles (rires). Je n'ai presque pas travaillé sur une production comportant de très nombreux personnages, une "grande production" comme on appelle ça. Mais ce sont des choses auxquelles je veux absolument m'essayer afin d'élargir mes horizons en tant que réalisateur.
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Q) Qu'est-ce qui est différent dans une "grande production" ?

Furuta : Inévitablement, la manière de produire l'oeuvre. Lorsque l'on travaille avec un temps et un budget limités, on se retrouve quoi qu'il arrivé limité dans ce qu'il est possible de réaliser, et l'on est contraint de s'en tenir à une forme bien déterminée. Une grande production permet de réunir un staff capable de répondre à toutes sortes de requêtes déraisonnables. Et lorsque le réalisateur dispose ainsi de moyens différents à sa disposition, il est potentiellement possible de faire bien plus de choses.


Q) Etes-vous tout le temps en train de songer à la manière de tourner des oeuvres ?

Furuta : Je n'ai guère le temps de regarder des films ou séries, mais je me demande toujours s'il n'y aurait pas des idées que je pourrais utiliser. Je m'inspire beaucoup de clips de musiques ou de publicités et j'ai d'ailleurs réutilisé ce genre d'éléments dans l'opening de "Nobunagun", où j'étais vice-réalisateur en chef. Comme j'ai souvent l'occasion de travailler sur des oeuvres typées comédies, j'étudie aussi les programme de divertissement nocturnes afin de repérer les éléments qui font rire ainsi que les breaks. Je fais tout le temps en sorte de récupérer de nouvelles choses, de prendre ce que je n'ai pas.


Rempli de choses qui feront le bonheur des fans de Saint Seiya

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Q) Bien, et pourriez-vous nous parler des choses à voir dans la seconde moitié de "Soul of Gold" ?

Furuta : Dans l'épisode 6, on découvre enfin ce que Aiolos faisait de son côté. Après, les combats vont devenir de plus en plus rudes, et chaque Gold Saint aura l'occasion de briller encore plus. Aucun Gold Saint ne sera laissé pour compte, et les fans de chaque constellation peuvent donc regarder sans se faire le moindre soucis (rires). Il y a aussi des choses qui me font penser que cette série pourrait peut-être faire un peu changer l'ordre de popularité des personnages. Aldébaran du Taureau a par exemple l'image de quelqu'un de malchanceux, mais c'est à la base un personnage très classe, et je veux donc montrer clairement son esprit chevaleresque. Je trouve que dans l'épisode 7, Aldébaran est particulièrement resplendissant.


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Q) Et à quoi devons-nous nous attendre vu qu'il s'agit d'une suite du chapitre Asgard ?

Furuta : Un objet important du genre de la Robe d'Odin qui figurait dans le chapitre Asgard de la série TV va apparaître. J'espère que vous serez excités à l'idée de vous demander qui la portera. Quoi qu'il en soit, il y a encore beaucoup de bonnes choses en réserve pour les fans de Saint Seiya. Mais d'un autre côté ça va devenir ardu pour nous autres en studio... Mais nous allons poursuivre vaillamment en nous disant qu'il faut de toutes manières que ce soit fait. Tout en faisant aussi attention à l'oeuvre originale. J'espère que les gens aimeront la manière dont nous atteindrons le but. Il va maintenant se passer de plus en plus de choses.


Q) Rétrospectivement, quels sont les meilleurs points de la première moitié ?

Furuta : Il s'agit bien entendu de pouvoir voir comment les Gold Saints se comportent une fois qu'ils se retrouvent dans la vie courante. Jusque là ils passaient toujours à l'action pour Athéna, mais que font-ils si Athéna est absente et qu'ils sont libre d'agir comme ils le veulent ? Milo n'en fait qu'à sa tête et fonce sans la moindre prudence, Camus agit pour le compte d'un ami, et Deathmask commence à faire l'éloge de ce monde. Aldébaran fait office de tsukkomi, et Dōko se montre étonnamment joyeux. Mais comme d'habitude, Shaka ne bouge pas (rires). Je pense que voir comment pensent les Gold Saints ainsi que leurs manières d'agir est une des choses intéressantes dans la première moitié. C'est dit dans la série, mais les Gold Saints sont en fait incapable d'agir en groupe. Dans la seconde moitié, l'histoire s'orientera vers "l'action de groupe afin d'atteindre un but donné". Attendez ça avec impatience.


Q) Jusque là nous avions le point de vue de Bronze Saints. Qu'avez-vous donc pensé du fait d'avoir les Gold Saints en tant que personnages principaux dans la série actuelle ?

Furuta : Ce fut difficile. Avec Seiya et les autres Bronze Saints, on peut se permettre de les faire foncer dans le tas sous l'excuse de leur jeunesse, mais les Gold Saints sont des adultes. Et le point le plus problématique de tous est que les Gold Saints sont bien trop forts (rires). Il fut ardu de trouver de quelle manière faire en sorte que les God Warriors puissent s'opposer aux Gold Saints, et je me rappelle de sacrés casse-têtes lors des réunions sur le scénario.


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Je veux ensuite m'attaquer à des genres que je n'ai pas encore touché

Q) Comment compareriez-vous votre travail actuel par rapport à celui de réalisateur d'épisodes séparés ?

Furuta : Comparé au travail de réalisateur sur des épisodes distincts, je reçois beaucoup plus de demandes et de requêtes d'ajustements divers. Je dirais que d'une certaine manière, être réalisateur d'épisodes distincts est plus confortable, et il y a des choses que l'on peut faire comme on en a envie. Mais même si l'on dispose de moins de libertés, la position de Series Director permet de guider les gens vers ce que l'on veut faire. Pour ce qui est de la satisfaction ressentie, c'est là encore différent. Et puis aussi, je laisse les détails pour chaque épisode à la charge des réalisateurs qui s'en occupent, et je tente plutôt d'utiliser au maximum leurs capacités. Je pense que mon travail sur cette série est de faire face à tout un tas de challenges. On pourrait en quelque sortes dire que je mets en scène les metteurs en scène.


Q) Comptez-vous assumer à nouveau le rôle de réalisateur en chef ?

Furuta : Oui, et je veux encore créer de nombreuses oeuvres. J'aimerais que dans les futur, les enfants devenus adultes disent "autrefois je regardais surtout des animes faits par Jōji Furuta.". Lorsque j'étais enfant, je regardais essentiellement des animes de Jōji Iuchi et de Junichi Satō, et je rêve donc d'être un jour le même genre de personne qu'eux. En tout cas, je veux m'attaquer à des oeuvres de genres auxquels je n'ai pas encore touché. L'autre jour, j'ai fait l'ending de "Uta no Prince-sama ♪ Maji LOVE Revolutions", et je m'intéresse ainsi également aux animes d'idols. Je veux aussi m'attaquer à des animes sérieux ainsi qu'à des oeuvres à haut budget.


Q) On va quelque peu digresser, mais avez-vous eu des expériences avec le monde de la vidéo lorsque vous étiez à l'école ?

Furuta : Comme j'étais dans un club de diffusion, j'ai en effet participé à la création de divers contenus, que ce soit pour la prise de vidéos ou pour faire des voix. J'ai également fait un petit boulot en tant qu'assistant de relai dans une station de radio. J'ai aussi aidé lors de conventions liées à des animes. Mais je ne songeais cependant pas à entrer dans le monde de l'animation d'un point de vue professionnel. Lors des mes études je suivais un cursus d’ingénierie, et même si j'aimais regarder des animes, je n'étais pas non plus un passionné acharné. C'est juste que j'aimais dessiner depuis mon enfance, et que le club dans lequel j'étais m'a fait découvrir la joie de créer des choses, et je suis donc finalement entré à la Sunrise, où j'ai pu mettre en oeuvre l'expérience acquise durant mes études.


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Q) Qu'avez-vous pensé de cette industrie une fois que vous êtes entré dedans ?

Furuta : Qu'il y avait dans le monde de l'animation de nombreux créateurs qui semblent vivre quelque part au-dessus des nuages. Et j'ai désespérément voulu les rattraper. Nobuhiro Kondō, qui m'a appris l'art de la mise en scène, m'a dit "je pense que tu n'aurais pas pu t'épanouir ailleurs que dans le monde de l'animation" et il semblerait bien que j'étais fait pour ça.


Q) Est-ce que vous prenez du plaisir à dessiner des storyboards ?

Furuta : Oui, beaucoup. Je suis du genre à devenir un peu comme possédé. Je passe un peu comme en transe et je dessiner les storyboards tout en murmurant et en me parlant à moi-même. Mais du point de vue de ceux qui me regardent, j'ai l'air d'être quelqu'un de bizarre. Je fais sursauter les gens un hurlant tout à coup « Uooo ! » dans un studio pourtant calme (rires). Encore sur "Saint Seiya" ça va, mais lorsque je travaillais sur "Mangaka-san to Assistant-san to", je criais « Pantsu ! Pantsu ! » ("Des petites culottes ! Des petites culottes !") (rires).


Q) Une question que nous avons oublié sur Soul of Gold. Pourriez-vous nous parler du cast de vétérans qui a été réuni pour la série ?

Furuta : Je n'ai rien de spécial à dire sur eux. Lorsque Mū s'est mis à parler durant le premier enregistrement, je me suis mis inconsciemment à sourire en me disant « C'est Mū ! ». Comme ce sont des vétérans, j'ai eu des flashbacks de l'anime que je regardais lorsque j'étais enfant.


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Q) Quelle est l'ambiance dans le studio d'enregistrement ?

Furuta : Tout le monde semble prendre beaucoup de plaisir à jouer, et j'en suis donc ravi. Mais je me sens un peu désolé envers Ryōichi Tanaka, car Deathmask a beaucoup de réplique dans lesquelles il se met à crier.


Q) Les gens du cast sont eux-mêmes comme les Gold Saints du monde des seiyuu.

Furuta : Ce sont presque tous des légendes, Aya Hisakawa comprise, et qui figure ici dans le rôle de l'héroïne.


Q) Et pour terminer, pouvez-vous nous laisser un message plein d'ardeur ?

Furuta : Je n'aurais jamais cru pouvoir être en charge de Saint Seiya. Je veux continuer jusqu'au bout en brûlant tout mon Cosmos, et j'espère que vous prendrez du plaisir devant cette série.


Fin de traduction