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聖闘士星矢 冥王 ハーデス十二宮編 (SHUEISHA VISUAL REMIX) (2003) (Seitōshiseiya meiō hādesu jūnikyū-hen (SHUEISHA VISUAL rimikkusu)).JPG


  • Traduction jp->fr proposée par Andromak2000.
  • Sakuga = en animation japonaise, il s'agit d'une séquence d'une qualité nettement supérieure, utilisée pour mettre en valeur une scène particulièrement importante
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Pour cette œuvre, dans le staff, on retrouve des vétérans de « Seiya » qui ont participé à la série télévisée comme le directeur Yamauchi (rangée de devant au milieu) ou Hosoda Masahiro (rangée de devant à droite) mais également des novices qui se sont joints à l’équipe, fascinés par le monde de « Seiya » créés par ses vétérans comme Nagamine Tatsuya (rangée de derrière à droite). Ainsi, « Meiou Hades Jūnikyū -hen » est une œuvre qui contient une histoire mais qui a surtout été réalisée par un staff, devenu qu’un, de plusieurs générations différentes qui aime « Seiya ». (ndt: image présente sur la page d'origine)

Table ronde des staffs « Les hommes qui ont relevé le défi du Hades-hen » Le staff qui s’est chargé, avec Monsieur Kurumada, de la mise en scène de chaque épisode et qui connait sur le bout des doigts le processus de la création de « Meiō Hades Jyunikyu-hen » se rassemble ! On s’est attaqué à la question de savoir comment ces hommes ont élaboré cette nouvelle légende de Seiya !!

Le grand retour de « Saint Seiya » ! Les garçons se rendent à nouveau au Jūnikyū !

Dans « Hades Jūnikyū-hen », le point le plus différent par rapport à l’œuvre originale c’est la manière de dessiner Seiya et de ses compagnons, les Bronze Saints.

Yamauchi : Quand on pense à « Saint Seiya », on a une image puissante et joyeuse, image que l’on peut percevoir notamment à partir des paroles de la chanson de thème « Saints Seiya shōnen wa minna~ (« Saint Seiya, tous les garçons~ ») ». Cependant, dans la partie de l’œuvre originale dont on a créé la version animé, on ne retrouve nulle part cet esprit. C’est plutôt une histoire d’adultes, sombre et dure. C’est pour cela que l’on a incorporé les Gold Saints dans le générique d'ouverture et qu’on a mis en avant le fait qu’il s’agissait « d’une histoire de Gold Saints ». Mais ce n’est pas pour autant qu’on pouvait se permettre de ne pas faire intervenir Seiya. On a beaucoup réfléchi là-dessus.

Sasaki : Si on avait suivi l’œuvre originale, Seiya se serait endormi dans le premier épisode et il ne serait réveillé qu’au 12ème épisode (rires).

Yamauchi : On ne pouvait pas se permettre de ne pas faire intervenir Seiya, le personnage principal, dans une œuvre qui représente le retour de « Saint Seiya » après 13 ans.

Nagamine : Finalement on ne l’a quand-même pas vu du deuxième au quatrième épisode (rires).

Sasaki : Ah oui, en effet, c’est vrai ! (rires)

Yamauchi : C’est parce qu’on a voulu respecter l’œuvre originale au maximum. Même si on a quelque peu modifié la constitution de l’œuvre afin de pouvoir faire intervenir Seiya, on ne pouvait pas nous éloigner complètement de l’histoire de l’œuvre originale. Par ailleurs, on a aussi connu certaines difficultés par le fait d’avoir laissé Seiya dans le Jūnikyū. Il fallait, en effet, faire en sorte qu’il dépasse Sion et les autres et qu’il ait de l’avance. C’est le pauvre Hosoda qui a dû se charger de ce casse-tête car il s’occupait du scénario de cet épisode (rires).

Les histoires secrètes de la réalisation de la série télévisée dévoilées après une période de 13 ans !!

La création de la série télévisée avançait presque parallèlement à l’œuvre originale mais cette fois-ci, l’œuvre a été créée après la fin de l’œuvre originale.. En ressentez-vous des différences ?

Yamauchi: En ce qui me concerne, j’ai pris part à la création de la série télévisée de « Seiya » en cours de route. C’est pourquoi j’étais tellement concentré sur la question de savoir comment j’allais pouvoir cuisiner à ma sauce le scénario reçu que je n’ai jamais eu l’occasion de me dire que j’allais assimiler la structure de l’ensemble de « Seiya » et que c’était moi qui allais être à la tête de ce projet. (rires)

Nagamine : Au moment de la diffusion de la série télévisée, j’étais en secondaire et après m’être cassé l’os de mon bras gauche, je prenais mon plâtre comme Armure et je m’amusais en faisant des « Pegasus Ryuseiken ! ». (rires)

Dans cette œuvre, quand je dois inventer des scènes propres à l’animé et qui ne se trouvent pas dans l’œuvre originale, je lis d’abord les mangas pour me lancer après m’être imprégné de l’état d'esprit de Monsieur Kurumada. Sans cela, ce n’est plus du « Seiya ». C’est pourquoi, dès que je trouvais du temps libre, je relisais du début jusqu’à la fin l’œuvre originale. J’ai également revu quelques épisodes de la série télévisée. En effet, dans les animés on retrouve une certaine splendeur propre à l’animé. Je me suis beaucoup inspiré plus particulièrement du second film réalisé sous la direction de Monsieur Yamauchi.

Yamauchi : Et puis, le producteur Sakurada nous a aussi dit « Basons-nous de l’ambiance du film pour cette œuvre-ci ».

Nagamine : De plus, dans la série télévisée, Aiolia dessinée par Monsieur Araki dans les épisodes dont il était en charge était splendide. La scène où il lance son attaque Lightning Plasma est tellement dynamique.

Hosoda : J’ai été marqué par cette scène qui me reste encore en tête car le sakuga était trop bien fait. Dans l’épisode 10 de cette œuvre, on a dû se lancer dans le dessin de la scène avec le Lightning Plasma après 13 ans. Il fallait évidemment qu’on arrive à un résultat encore meilleur que ce qui avait été fait antérieurement. J’ai énormément réfléchi à comment rendre cela possible et nous en avons discuté très souvent avec l’équipe des effets spéciaux.

C’est pour cela, entre autres qu’on avait beaucoup de pression quand il s’agissait de recréer des attaques qui étaient déjà parfaites lors de la série télévisée.

Yamauchi : Hosoda a toujours été quelqu’un de très sérieux mais également têtu. À l’époque de la création de la série télévisée, je l’avais chargé d’une scène dans laquelle Hyōga utilise son attaque Diamond Dust en me disant qu’il allait pouvoir le faire tout de suite. Cependant même après quelques jours, je n’avais toujours rien reçu. Quand je le lui rappelais, il me disait simplement qu’il y était occupé sans rien dire sur l’état de l’avancée du projet. Au final je n’ai pu voir son travail pour la première fois qu’après qu’il ait été mis dans la pellicule qu’il avait achevée et c’est là que je me suis rendu compte à quel point cette scène était splendide ! Le Diamond Dust est représenté par la lumière transmise. Je pensais qu’il n’y aurait simplement que des flocons de glace qui allaient voler mais en réalité les flocons se déploient en prenant, pour une fraction de seconde, la forme d’un cygne. Quand j’avais été lui demander comment avançait le projet, il ne m’avait jamais dit qu’il avait décidé de se lancer dans un tel projet laborieux mais il créait tout seul, sans rien dire, tous ces masques pour lumière transmise.

Tout le monde : Waouw…

Nagamine : Si ça avait été moi, j’aurais été me vanter chez tout le monde en disant « Je suis en train de faire quelque chose de fou ! C’est pour cela que cela prend autant de temps ! » (rires).

Sasaki : J’ai toujours été fan de « Seiya » depuis longtemps mais la première année après mon entrée dans la société, la diffusion de la série télévisée a débuté. Je n’ai donc pas pu intégrer le staff qui en était chargé. De plus, à l’époque, je travaillais principalement sur des œuvres opposées à celle de « Seiya », à savoir des œuvres qui se déroulent dans la vie quotidienne. Quand je jetais un coup d’œil sur la feuille d’horaire complexe de « Seiya », je me disais « Ils ont de la chance de pouvoir travailler tant de scènes magnifiques ». J’étais jaloux et je me disais « Moi aussi je voudrais pouvoir faire cela » (rires). Encore aujourd’hui, j’adore « Seiya » et donc dans d’autres œuvres, je lance des idées en disant « On va faire cette scène à la Seiya » mais parmi les animators, il y en a qui font partie de la génération de personnes qui n’ont jamais vu « Seiya ». C’était la même chose dans le staff de « Hades Jūnikyū-hen » et c’était dur pour moi de devoir leur expliquer certaines choses classiques de « Seiya » (rire). Cependant, comme je ne faisais pas partie du staff de la série télévisée, je savais dire dans quelle posture courraient les Saints, de quelle manière ils se retrouvaient éjectés contre le mur quand ils se prenaient des attaques fatales mais je ne savais pas comment, techniquement, il fallait dessiner tout cela pour arriver à un tel résultat. C’est pourquoi j’ai analysé scrupuleusement chaque instant des vidéos de la série télévisée.

Nagamine : Quand les personnes de l’animation ne me comprenaient pas, je reproduisais moi-même, à l’aide de mon corps, ce que je voulais.

Tout le monde : (Rire général)

Nagamine : Quand j’ai pu voir les constitutions d’images de Monsieur Araki (Shingo) avec Monsieur Sasaki et Monsieur Ito, j’ai été très ému. Ce sont tous des chefs-d’œuvre. Je me suis surpris à les poser chacun l’un à côté de l’autre pour les contempler.

Yamauchi : Les angles et les déformés de Monsieur Araki sont très spéciaux et personne d’autre ne pourrait les imiter. Contrairement à Monsieur Araki, j’ai tendance à représenter les choses de manière la plus proche possible de la réalité. Ce qui est étrange c’est que malgré cela, mes dessins correspondent bien aux dessins de Monsieur Araki.

Sasaki : Quand on regarde les meetings qu’ils font à propos des sakugas, on a vraiment l’impression que Monsieur Araki écoute Monsieur Yamauchi en traduisant les propos de ce dernier en ses propres mots. Quand je regardais les scénarii de Monsieur Yamauchi, je n’avais aucune idée de la scène qui allait en découler. Cependant, quand j’ai vu les constitutions d’images de Monsieur Araki qui correspondaient au scénario je me disais « C’était donc cela ». C’est dans ces moments que je réalisais à quel point ces deux personnes formaient une équipe splendide.

Des images qui sont devenues légendes et des images qui auraient dû devenir des légendes. Le Grand opening de cette œuvre est très différent de l’opening de la série télévisée. Pourriez-vous nous en dire plus sur le déroulement de la création de ce Grand opening ?

Nagamine : On a beaucoup réfléchi sur la scène du début où Seiya et ses compagnons arrivent nus. J’hésitais à leur faire porter leur Armure ou leur T-shirt habituel et j’ai été demander des conseils auprès de Monsieur Tsujita (responsable de la coloration).

Tsujita : On s’était dit que leur faire porter les Armures risquait de rendre l’image trop lourde et on ne voulait pas qu’ils soient en position de combat.

Nagamine : Monsieur Yamauchi nous avait dit de représenter un moment de repos après la bataille contre Poseidon. C’est pour cela que je me suis demandé si c’était bien de les vêtir dès le début de leur Armure. Et finalement tout cela a pris la forme que vous voyez. Pour toutes les autres scènes, j’avais l’intention de reprendre toutes les idées de tout le monde et de terminer par une scène où Seiya arrive devant le Sanctuaire. Cependant, je travaillais sur une version provisoire de la musique et dans la version définitive, la dernière phrase avait été modifiée en « Kuru, kuru mawaru~ » (Kuru kuru est un adverbe qui représente le fait de tourner continuellement en rond ; Mawaru : tourner en rond)

À ce moment-là j’ai été très étonné. Comme cela avait été changé, j’ai également modifié mes dessins en les faisant tourner (rire) et j’ai terminé par l’image d’un sal qui est le symbole de « Hades Jūnikyū-hen ».

Yamauchi : Les commentaires de la bande d’annonce qui ont été faits par Monsieur Nagamine correspondaient très bien aussi. Je lui avais demandé de nous faire la narration d’une publicité diffusée avant la diffusion de l’œuvre. Cela avait été très bien fait et donc je lui ai demandé de s’en occuper presqu’à chaque publicité (rire).

Nagamine : Pour faire cela, j’ai également lu énormément l’œuvre originale pour m’imprégner de la puissance Kurumada, j’ai regardé quelques publicités de la série télévisée, je me suis mis dans l’ambiance et j’ai tout écrit d’une traite. C’est après avoir fait cela que j’ai commencé à ressentir une sensation comme si l’âme de Seiya s’était incarnée en moi.

Sasaki : C’est vrai que dans le staff tu étais celui qui était le plus à fond dedans (rire).

Yamauchi : C’est aussi toi, Nagamine, qui a dépensé le plus d’argent. Tu as voulu intégrer de la harpe, faire intervenir un personnage qui n’a qu’une seule réplique, faire jouer Monsieur Takayama le catcheur professionnel… (rire)

Nagamine : Au moment de l’enregistrement de Monsieur Takayama, j’étais tellement content que j’étais surexcité. J’ai fait un Great Mountain smasher devant lui et j’ai couru dans toute la salle d’enregistrement. J’étais tellement excité que les autres, inquiets, me demandaient si tout allait bien (rire).

Yamauchi : Que ce soit pour des openings ou des publicités, toi, Nagamine, tu es doué pour la conception de musiques typique des clips. C’était exactement ce style qu’on retrouvait dans la série de scènes de l’épisode 13 où Athéna se transperce la gorge avec une épée courte et qui est accompagnée de la musique de thème.

Les Saints et les Spectres sont des personnages semblables. Comment avez-vous fait pour les différencier ?

Yamauchi : Nous n’y avons pas prêté spécialement d’attention. Mais j’aime beaucoup les Spectres. Ils suscitent une certaine pitié en ce qu’ils semblent vivre une vie qui ne leur permet pas de s’envoler. À l’exception de quelques-uns d’entre eux, on les traite comme des moins que rien. Il n’y a que pour Radamantis qu’on aurait pu, à la rigueur, avoir de la compassion.

On voit une scène dans laquelle Radamantis incline, seul, son verre. Était-ce de l’alcool à l’intérieur ?

Nagamine : C’est exact. Comme vous avez pu le ressentir, la relation entre Radamantis et Pandora est assez ambiguë. Dans la plupart des cas, tout ce que dit Radamantis est correct et tout ce que dit Pandora se contredit. Cependant, comme Radamantis est quelqu’un de très sérieux, il ne va jamais extérioriser son insatisfaction vis-à-vis de Pandora qui est son maitre. Même s’il ne s’en rend sans doute pas compte, il ressent sûrement aussi une certaine attirance pour Pandora. C’est pourquoi il boit du saké en écoutant la harpe de Pandora et qu’il essaie de calmer ces sentiments complexes. C’est en pensant comme cela que j’ai intégré cette scène.

Dans l’épisode 11, on voit Athéna et Seiya avec leur Armure divine. Dans le storyboard de cette scène, on voit une croix avec les inscriptions « Remplacer en Seiya et Athéna dans l’épisode de Jamian (épisode 30 de la série télévisée Enflamme-toi ! Cosmo de l’amour ». Pourquoi avoir finalement supprimé cela ?

Nagamine : Les storyboards de Monsieur Yamauchi qui était chargé de cet épisode étaient si bien faits et pleins d’émotions que c’était très difficile d’en faire des scènes. On ne voulait pas faire de césure en plein milieu, on se disait aussi que c’était un peu malpoli vis-à-vis de Monsieur Yamauchi. C’est pour cela qu’on a décidé qu’on en ferait une sorte de rêve que fait Seiya et qu’on allait reprendre notre idée de base en les vêtant de leur Armures divines.

Yamauchi : En parlant de cet épisode où apparait Jamian, j’ai un souvenir qui me revient à l’esprit. Dans cet épisode, Saori se fait enlever par un corbeau qui est contrôlé par Jamian et Seiya va aller la sauver. On s’est dit que faire cela de manière trop simple serait monotone et c’est pour cela qu’on s’est dit qu’on allait insérer des mises en scènes plus réfléchies.

De plus, le directeur des sakugas était Monsieur Araki mais je me souviens qu’il m’avait proposé d’enlever le collier que Saori avait porté jusqu’à l’épisode précédent. Cela m’avait marqué. Jusqu’à cet épisode, Saori donnait plutôt l’image d’une femme raffinée et détachée. Il a donc voulu lui enlever un élément visuel pour qu’on y décèle une face fragile en tant que femme. « Seiya » était une œuvre destinée aux enfants et pourtant nous la concevions toujours sous un point de vue d’adulte.

En ce qui concerne les ailes de Papillon, le dégradé digital était très bien fait. Avez-vous utilisé le digital expressément pour donner ce coloris à ses ailes ?

Tsujita : Je pense que c’est plutôt parce qu’il est très difficile de représenter le mouvement de ces ailes avec un celluloïd que nous avons opté pour cette solution.

Ito : Si on avait demandé de faire cela avec des celluloïds lors de la diffusion de la série télévisée, je pense que celui qui était chargé de tout revoir aurait été très fâché (rire). Cela aurait été bien que Papillon soit dessiné très joliment et en ce compris ses ailes. Quand j’ai vu pour la première fois ce coloris j’ai quand-même été un petit peu surpris. La première fois qu’il est apparu c’était dans le 7ème épisode dont j’étais chargé. Le Surplis de Papillon était orange et Gigant qui est apparu avec lui est vêtu d’un surplis rouge foncé. Jusqu’à l’épisode 7, quand on parlait de Spectres on pensait directement à Saga et ses compagnons. Comme j’avais la couleur de leur Surplus en tête, j’avoue que j’ai eu du mal admettre que Papillon et d’autres personnes avaient des couleurs différentes.

Tsujita : C’est moi qui ai proposé la couleur à Ito. Je me disais d’emblée que c’était des couleurs qui pouvaient être utilisées en tant que variations des couleurs de Surplus. Cependant, quand on a vu que le sous-titre de l’épisode 7 était par hasard « La troupe des vêtements noirs », Ito m’a dit « Mais enfin, ce n’est même pas noir ! ». Je l’ai alors convaincu en lui disant que ce sous-titre représentait plutôt les ténèbres qui occupaient leurs esprits ».

Tout le monde : (Rire général)

Sasaki : Dans l’œuvre originale, Mu qui voir pour la première fois des Surplis dit « Ils sont si noirs et brillent tant que l’on dirait qu’il existe des pierres précieuses au Meikai… » mais dans le premier épisode on a modifié cette réplique en « si sombres comme des ténèbres sans fin, froidement éclatants comme la lune… » pour enlever le mot « noir » et pour représenter au mieux les couleurs des Surplis. Pour Papillon et les autres, on ne s’est même pas rattrapés. Je pense qu’en général, pour les couleurs de Surplis, on a choisi des couleurs qui mettent en valeur Seiya et ses compagnons quand ils apparaissaient

Yamauchi : Dans la désignation-même des couleurs de Seiya, on a fait en sorte que les couleurs semblent normales dans un environnement sombre. Cependant, évidemment quand Seiya et ses compagnons apparaissent c’est vraiment plus stylé.

Sasaki : C’est vrai, parmi les épisodes auxquels j’ai participé, j’ai beaucoup aimé la dernière scène de l’épisode 12 où Seiya et ses compagnons font soudainement leur apparition. Jusqu’à là, il y a des moments où je me disais « Ils sont sobres et trop stylés les Gold Saints, Seiya et ses compagnons par contre, ils dérangent ! » mais avec cet épisode je me suis dit que ce n’était pas pour rien qu’ils étaient les personnages principaux (rire).

Il y a donc eu des Gold Saints qui perdaient toujours de la même manière ?! Qui sont les personnages préférés de chacun d’entre vous ?

Yamauchi : Avant, j’aimais beaucoup Aphrodite mais maintenant mes personnages favoris sont Dohko et Sion. Ceux pour qui j’ai pris le plus de plaisir à mettre en scène sont Saga et Shura. Plus particulièrement, pour Shura j’ai beaucoup aimé son côté très motivé et impliqué. C’est pour cela que, naturellement, on s’est retrouvé avec plus de scènes.

Moriyama : Dans cette œuvre, à chaque fois qu’il perd, Shura tombe la tête la première.

Tout le monde : Quoi ?!

Moriyama : Tous les autres tombent le corps en premier, propulsé contre des murs mais ce n’est bizarrement pas le cas de ce seul personnage… (rire)

Nagamine : Mais les chutes la tête la première, ce sont des choses à essayer. Dans les autres œuvres ce n’est souvent pas possible.

Sasaki : C’est vrai qu’on a vu beaucoup de chutes la tête la première mais très peu de human bulldozer.

Yamauchi : C’est quoi des human bulldozer ?

Sasaki : Ce sont les fameuses scènes où le personnage vole après avoir donné une grosse impulsion au sol avec son pied.

Yamauchi : Ah oui, c’est vrai que je n’en ai même pas fait un.

Nagamine : On n’a pas eu beaucoup l’occasion de l’utiliser dans cette œuvre.

Sasaki : On a que la scène où Kanon se prend le Scarlet Needle de Milo.

Yamauchi : C’est vraiment une représentation qu’on ne peut utiliser qu’en la présence d’une très puissante attaque.

Nagamine : Mon personnage préféré est Radamantis. J’étais donc embêté de voir qu’il fallait avoir d’abord au moins 10 scènes avant qu’il ne puisse apparaitre. En effet, c’est un personnage assez profond et il n’était donc pas possible de le faire apparaitre soudainement et de le faire parler directement.

Yamauchi : Ah bon ? Je pensais que ton personnage préféré était Aldebaran.

Nagamine : Mais lui c’est parce qu’on l’a mal traité dans l’œuvre originale et que donc par pitié j’ai voulu lui rajouter des scènes où il apparaissait. Mais je n’ai pas sorti de nulle part la scène où il reçoit des fleurs d’une fille. Je me suis basé sur la mythologie du Taureau.

Yamauchi : Ah bon ?! Il y avait donc une telle origine à cette scène de Gokon (Group dating) !!

Tout le monde : (Rire général)

Sasaki : Dans cette scène, il y avait 3 Gold Saints et 3 filles, du coup dans le staff on disait « Les Gold Saints ont fait un gokon et Aldebaran a trouvé une copine ! »

Ito : Dans les épisodes dont je me suis chargé, il y avait beaucoup de scènes avec Mu et donc c’est lui qui m’a le plus marqué.

Yamauchi : Les deux épisodes dont Ito s’est occupé étaient ceux dont l’ambiance se rapprochait le plus du « Seiya » d’antan.

Ito : En réalité, c’était ce sur quoi j’ai le plus travaillé parce que j’avais le plus de mal. J’ai beaucoup réfléchi et essayé beaucoup de choses (rire). J’ai aussi beaucoup aimé le vieux maître. La personne qui s’est occupé du sakuga du vieux maitre avant qu’il ne rajeunisse l’a dessiné de manière très sobre, ce qui le rendait très stylé.

Yamauchi : J’étais étonné de voir Hayama, animator doué pour dessiner les corps musclés, dessiner un corps de vieux maitre si sexy.

Hosada : Hayama m’a dit que le vieux maitre avait été le personnage le plus facile à dessiner et qu’en ce qui concernait le vieux maitre, il ne recevait plus de modifications de la part de Monsieur Araki.

Tout le monde : (Rire général)

Moriyama : La seule personne qui pense à bouger aussi les poils d’oreille du vieux maitre n’est autre que Monsieur Hatano (rire).

Hosoda : En plus c’est difficile parce que on utilise le « Iro trace / tracé couleurs » (rire).

Yamauchi : Les répliques aussi étaient stylées genre « A toi, légende… »

Sasaki : Personnellement mon personnage préféré est Aiolia mais le personnage qui m’a le plus marqué est Ikki que je n’ai malheureusement pu faire apparaitre que peu de fois dans les épisodes dont je m’occupais.

Je pensais pourtant pouvoir lui réserver une belle scène à la fin… C’est en quelque sorte un personnage malchanceux.

Yamauchi : Je suis désolé (rire). Pour le dernier épisode, on n’avait vraiment pas assez de temps et on a supprimé la scène de Ikki. On n’a pas pu l’intégrer alors qu’on avait créé son design avec les nouvelles Armures et qu’on avait même reçu les instructions de couleurs de la part de Monsieur Tsujita. Mais bon, s’il nous arrivait de faire une suite à l’histoire, cette fois-ci on mettra Ikki comme personnage principal.

Hosoda : Pour ma part, en travaillant, je ne m’étais jamais dit que j’aimais ou que je n’aimais pas un personnage mais cette fois-ci, dans les épisodes dont je me suis occupé, j’ai été marqué par Shaka dans le 10ème épisode. C’était malgré tout un personnage clé.

Sakurada : Pour moi ce sont Sion et Dohko. Concernant Monsieur Tobita qui a joué le rôle de Sion, initialement, il avait passé l’audition pour le rôle de Mu. Lors de cette audition, il nous a fait le cri du « Orion Wall » et quand Monsieur Yamauchi lui a demandé de le faire de manière un petit peu plus élégante, on s’est rendu compte qu’il correspondait parfaitement au rôle de Sion. J’ai particulièrement bien aimé Sion et Dohko dans le dernier épisode. Ils ne font que discuter côte à côte mais cela donne les larmes aux yeux.

Yamauchi : En plus ce sont des répliques explicatives. Je déteste les répliques explicatives donc en temps normal je l’aurais coupée mais compte tenu du contenu de leur discussion, je ne pouvais pas me le permettre. C’est pour cela que je l’avais laissée mais quand je l’ai regardée dans la pellicule, je me suis rendu compte que cela n’avait aucunement l’apparence de répliques explicatives et que c’était une scène qui nous faisait profondément vibrer.

Le point essentiel dans l’explosion du Cosmo selon le staff ! Pour terminer, pourriez-vous nous parler de ce que vous avez ressenti en participant à « Seiya » ? De plus, pourriez-vous nous indiquer les moments clé auxquels il faut porter notre attention dans les épisodes dont vous vous êtes chargés ?

Ito : Au début c’était dur car je n’arrivais pas à répondre aux attentes et aux goûts de Monsieur Kurumada et il m’a corrigé sur beaucoup de choses. En temps normal, pour un épisode, je produis 100 scénarii mais pour le deuxième épisode j’ai dû en faire plus ou moins 150. Pour le 7ème épisode, Monsieur Araki m’a dessiné les compositions d’image et je lui en remercie car j’ai pu en apprendre énormément. De plus, autour de moi, il y avait énormément de personnes qui travaillaient en disant « Brûlez votre Cosmo ! » et cela m’a fait flipper (rire).

Hosoda : J’aimerais que vous portiez votre attention à l’épisode 6. Dans cet épisode, je savais que le moment essentiel allait être la collision entre le Hyakuryuha et le Star dust revolution. C’est pour cela que j’ai d’abord dessiné cette scène finale pour partir de cela et réfléchir à la manière de mener la bataille pour aboutir à cette scène finale. J’aime aussi beaucoup cet épisode car pour le sakuga, on a réussi à bien faire correspondre le celluloïd et le digital, ce qui rend le résultat impressionnant. Pour moi, « Seiya » est la première œuvre pour laquelle j’ai pu me charger des scénarii en tant que metteur en scène. C’est pourquoi, quand j’ai appris qu’une nouvelle œuvre allait débuter, j’ai été supplier le directeur et le producteur pour les forcer à m’intégrer dans l’équipe (rire). « Seiya » a été une œuvre importante et envers laquelle je suis reconnaissant car elle m’a offert une occasion de me remettre en question et de reconsidérer mes pensées initiales.

Nagamine : J’ai l’impression que ma participation à « Seiya » m’a permis de gravir un échelon. J’avais toujours fait des œuvres destinées aux enfants comme « Ojamajo Doremi » et donc quand j’ai commencé à faire les scénarii de l’épisode 3, j’étais totalement perdu. Quand je eu enfin terminé, j’avais du mal à me rendre compte que c’était moi qui les avais faits (rire). Mais c’est à partir de ce moment-là que j’ai pu m’épanouir davantage et dans le 8ème épisode, j’ai pu m’atteler aux scénarii des attaques fatales avec beaucoup de plaisir. Dans le 11ème épisode, on a une succession de scènes dans lesquelles les Gold Saints discutent en prenant la pause d’Athéna Exclamation, sur lequel j’ai dû beaucoup réfléchir. Bref, je suis très reconnaissant envers « Seiya » qui m’a permis de découvrir énormément de choses qui étaient simplement enfouies au fond de moi. Ma scène préférée est évidemment la scène dans laquelle Rhadamanthe boit du saké. C’est en effet, pour moi, une manière adulte de représenter les choses.

Tout le monde : (Rire général).

Sasaki : C’était mon rêve de pouvoir participer au projet de « Seiya » et donc je m’y suis impliqué à fond mais j’étais peut-être trop à fond et j’en ai peut-être causé quelques problèmes à tout le monde. Cette œuvre m’a permis d’apprendre énormément de choses. Cependant, quand je me suis senti plus à l’aise, la série se terminait déjà et mon seul regret est de n’avoir pu m’occuper que de 2 épisodes. J’ai envie de vous montrer, à travers les œuvres auxquelles je participe aujourd’hui, les progrès que j’ai pu faire en une demi année (rire). Je me suis vraiment bien amusé pendant la période durant laquelle je travaillais sur « Seiya ». Aujourd’hui, je ne trouve plus d’œuvres dans lesquelles on peut dessiner autant de combats et il est très rare de pouvoir trouver une œuvre dans laquelle on peut exprimer nos sentiments dans des éléments d’arrière-plan comme pour la scène du saké dont parlait Nagamine.

Tsujita : Pour ma part, j’ai participé aux 13 épisodes et donc je vous invite à tous les regarder. Mais parmi ceux-ci, ceux qui m’ont le plus marqués sont les épisodes de 11 à 13. En effet, je me suis chargé de revoir l’ensemble des celluloïds achevés pour ces 3 épisodes mais comme ils ont été diffusés à la télévision en même temps, successivement, j’ai eu l’impression de participer à la création d’un film. Le résultat était très bien fait. Je ne connais pas d’autres œuvres pour lesquelles j’ai éprouvé autant de plaisir dans la création. De plus, on recevait autant de retours de fans que d’heures qu’on y passait. Quand la série télévisée s’est achevée, je ne m’étais jamais dit que j’allais encore avoir l’opportunité de reparticiper à « Seiya » une nouvelle fois mais j’aimerais y participer encore et encore.

Sakurada : Quand j’entends tout ce que vous dites, en tant que producteur, je me dis vraiment que ça valait la peine de faire cette œuvre.

Yamauchi : Posons également la question à Moriyama, l’assistant de production. N’était-ce pas toi qui, au final, s’amusait le plus ?

Moriyama : Oui je me suis bien amusé. Tout d’abord, parce qu’une série d’animators talentueux se sont joints l’un après l’autre avec la volonté de participer au projet de « Seiya ». Mais chaque animators avait déjà en tête le personnage qu’il voulait dessiner. Ils disaient « Moi je voudrais dessiner Aldebaran ! » ou « Je veux dessiner Ikki sinon je ne suis pas content ! ». J’en ai discuté avec le metteur en scène. C’était difficile de distribuer le travail en tenant compte de la volonté de chacun (rire). Mais comme tout le monde a pu se retrouver dans une tâche qui lui plaisait, le travail fourni était impeccable.

Yamauchi : L’animateur qui voulait absolument faire Ikki était Madame (Kobayashi) Tomoko (chargée de la direction des sakugas dans la série télévisée) et elle t’en voulait.

Sasaki : Pourquoi ?!

Yamauchi : C’est parce qu’elle voulait dessiner Ikki qu’elle a accepté de s’occuper des gengas de l’épisode dont tu étais chargé mais on ne la chargeait que des scènes avec des morts du Meikai. Elle m’a dit « Je suis sûre que Monsieur Sasaki ne m’aime pas ! ».

Sasaki : Ah mais ce n’est pas vrai ! J’avais entendu dire que la scène dont s’était chargée Madame Tomoko dans la série télévisée avec les morts qui s’attroupent autour de Deathmask au Meikai était magnifique. Du coup je pensais, de manière erronée, qu’elle aimait les zombies.

Tout le monde : (Rire général)

Yamauchi : En ce qui concerne cette œuvre, c’est dommage qu’on n’ait pas pu intégrer davantage d’éléments de funs. On était trop occupés à trouver un moyen de résumer cette histoire en rien que 13 épisodes. Pour les épisodes 12 et 13 particulièrement, on aurait voulu disposer de deux fois plus de temps.

Sasaki : C’est vrai que dans la série télévisée on a eu besoin de plus d’une année rien que pour qu’ils traversent le Jūnikyū (rire). Lors du 12ème épisode, il y a une scène qui suscite de l’irritation parce que Pandora ne donne pas sa permission à Rhadamanthe qui ne peut alors pas tirer. Monsieur Kurumada semblait accorder beaucoup d’importance à cette scène mais on a dû la couper entièrement. Nagamine était doué pour intégrer des éléments funs ou plutôt de scènes qui plaisent au public ( Dans le texte on parle de scène « Fan service »). Je parle notamment de la scène où ils se dirigent tous chez Athéna et que Milo aide Camus. N’y avait-il pas toute une série de personnes qui avaient oublié le lien amical qui les unissait ?

Nagamine : En réalité, c’est une scène qui se trouvait dans le scénario de Madame Yokote.

Yamauchi : C’est clair que même pour les scènes qui plaisent au public, il faut tout de même que cela s’inscrive dans la continuité logique des évènements. D’ailleurs, je vous ai dit que mon personnage préféré au moment de la diffusion de la série télévisée était Aphrodite mais en réalité c’était Shaina ! J’aimais beaucoup ce personnage qui ne faisait qu’embêter Seiya. Mais en réalité, quand il y a une scène dans laquelle intervient Shaina, je stresse et je n’arrive qu’à la dessiner à la va-vite. Dans le scénario, on avait prévu des scènes de Shaina également dans le dernier épisode mais par manque de temps, on a dû les couper. Si l’opportunité de réaliser la suite de « Hades-hen » s’offre à nous, j’aimerais pouvoir faire participer activement Shaina.

Tout le monde : (Rire général)

Fin de traduction