Interviews/Bluray - Box II/Michi Himeno

De SaintSeiyaPedia
Share/Save/Bookmark
Aller à : navigation, rechercher
*Sortie : 24 Septembre 2014 *Caractéristiques : couleur / environ 1423 minutes / Dolby digital (mono) / 8 Blurays / références : BCXA-0888 *Prix : 35.000 Yens *Label : Bandai Entertainment *Producteur et Distributeur : Bandai Visual & Co
  • Traduction jp->fr proposée par Andromak2000.
  • Mettez un lien vers cette page plutôt que de copier ailleurs.
Pages concernées par la traduction.

-Tout d’abord, racontez-nous ce qui vous a amenée à participer à « Saint Seiya »

C’était une demande qui m’avait été faite par le producteur de Toei Animation, Monsieur Hatano Yoshifumi. Quand il m’a fait la proposition, l’œuvre principale venait de commencer et le premier volume des livres n’étaient même pas encore en vente. Je me suis donc inspirée des copies des magazines Jump que j’avais reçues de Monsieur Hatano. J’aimais déjà la mythologie grecque avant cela, j’ai donc réussi à me plonger assez naturellement dans le monde de l’œuvre.

-Comment vous êtes-vous réparti la tâche de la création du design avec Monsieur Araki Shingo ?

Nous avons eu des échanges de nos sketchs au cours desquels nous nous sommes échangé également nos avis pour enfin aboutir à notre projet final. Monsieur Hatano nous avait demandé d’augmenter l’âge de Seiya et les autres de 2, 3 ans par rapport à l’œuvre principale. Du coup, au niveau de la différence morphologique, nous avons donné le physique d’un collégien des années supérieures à Ikki, et aux autres un physique de collégiens des années inférieures (Au japon on distingue les années du secondaire en deux parties. Les trois premières années constituent Chugaku (pour les autres personnages) et les trois dernières années constituent le Koko (pour Ikki) )

-C’est donc vous et Monsieur Araki qui vous êtes également occupés du design des Armures de la version animé.

Nous avons connu beaucoup de complications avant d’aboutir au projet final. En principe, nous avons gardé l’idée de l’œuvre originale tout en y ajoutant quelques arrangements. De plus, comme il s’agissait du design d’un vêtement qui allaient être en contact direct avec la peau humaine, nous avons veillé à ne pas intégrer d’éléments trop angulaires.

Nous avons tout d’abord commencé par travailler en parallèle Seiya, Shiryu et Hyoga. À ce moment-là, on avait gardé un design conforme à l’œuvre originale. Les couleurs n’étaient pas encore fixées et donc à ce moment-là on s’orientait plutôt vers un coloriage en une simple couleur bronze. Nous avions dessiné le design de ces trois personnages également pour les posters de publicité de l’émission mais par la suite, Bandai nous a demandé de modifier cela en design qui serait plus attrayant en tant que jouet. C’est pour cela que nous avons transformé cela sous la forme du design actuel. Nous recherchons tout d’abord quelque chose qui soit facilement maniable dans un animé.

Pour les différentes parties des Armures des objets, nous avons, en principe, suivi l’œuvre originale mais Monsieur Hatano nous avait dit que ce n’était pas un problème de réduire le nombre de parties. Comme il fallait déjà songer à la distinction avec les Chevaliers d’Or qui allaient apparaitre par la suite, il fallait éviter d’utiliser les couleurs de tons jaunes ce qui semble avoir rendu le travail des instructions de couleurs très difficile.

-Expliquez-nous le concept de Seiya et des cinq personnages ainsi que celui de chacun des Cloths.

La raison pour laquelle nous avons transformé les masques en casques est que nous voulions faciliter la distinction des différents personnages. C’est peut-être l’influence du casque en forme de lion dans l’œuvre de collaboration entre le Japon et la France « Uchu densetsu yuti serie 31 » (rire).

C’est aussi pour cette raison que nous avons rajouté les griffes de dragon sur les épaules du dragon. Nous avons inséré les différentes décorations sur le haut du corps pour pouvoir reconnaitre plus facilement les personnages. Pour les jupes, on s’est inspiré des chitons que portaient les grecs et les romains. Le fait de couvrir la taille avec une sorte de jupe facilite le travail de sakuga car on ne doit pas dessiner les mouvements de la base des pieds (rire). Cependant pour Shiryu c’était quand-même plus facile de le dessiner sans son Armures. Je me demandais toujours pourquoi il fallait lui faire porter cette Armures si c’était pour qu’il l’enlève par la suite (rire).

Pour Hyoga, je me souviens que dans les magazines d’animé parus avant les émissions télévisées, c’était lui qui remportait la première place du personnage ayant le plus de succès selon les votes mais sur le terrain, on l’appelait « le Saint du pot de bébé » (à cause de l’objet) (rire). En comparaison à l’Armure du dragon pour lequel on a mis le côté écailleux en évidence, nous nous sommes plus basés sur l’idée d’une Armure ailée pour Hyoga.

Pour Shun, on avait dessiné le settei en suivant l’idée initiale de l’œuvre originale et il avait donc, au début, une corpulence plus forte. Nous l’avons cependant dessiné plus mince dans le projet final. Au début, nous avions dessiné le bout des deux chaines en carré et je me souviens que Monsieur Kurumada nous avait fait la remarque que l’une des deux était une chaine circulaire de défense. C’est nous qui avons amené l’idée de la salopette qu’il porte avec ses vêtements civils.

Nous avons réalisé le design de Ikki en tant que méchant. Comme dans l’œuvre originale il porte tout le temps un masque, on ne savait pas comment étaient coiffés ses cheveux de devant. Comme il avait une blessure entre les sourcils, on s’est inspirés des cheveux à l’avant de Makoto dans « Ai to Makoto » et le bout des queues de l’Armure en forme de cœur c’est inspiré de « Hi no Tori » de Monsieur Tezuka Osamu. On s’est dit qu’en forme de cœur ce serait plus mignon (rire). On a retiré une queue par rapport à l’œuvre originale pour rendre le travail de sakuga plus simple (rire).

C’était surtout difficile de réaliser le settei pour ces cinq personnages et ce n’est qu’après que chacun d’eux ait été finalisé qu’on est passé aux autres Chevaliers de Bronze. Le seul pour lequel on avait une commande d’objet était Jabu. Nous avons également réalisé les setteis des animaux qui apparaissent derrière Seiya et compagnie.

Pour Saori, on était encore à un stade où on ne savait pas encore si elle allait devenir la vraie Athéna c’est pourquoi on a dessiné son settei avec son air hautain comme c’était le cas dans l’œuvre originale. Les personnages comme Athéna ou Shiryu qui avaient de longs cheveux étaient malaimés des animateurs. C’est en effet difficile de dessiner les personnages avec des longs cheveux surtout quand ils sont en pleine action. Inversement les personnages comme Tatsumi qui est chauve ou encore comme Kiki qui n’a que peu d’accessoires étaient aimés (rire).

-Vous aviez réalisé le settei de Shura et Aphrodite avant même qu’on ne voit leur visage dans l’œuvre originale.

Exactement et nous avions dessiné Aphrodite avec une corpulence plutôt costaude. N’ayant pas eu le temps de modifier cela, sur le terrain on utilisait ce settei tel quel. C’est enfin lors de la version Pachinko qu’il a pu être modifié. Pour Libra, on s’est basé sur les proportions de Shiryu. On ne pensait évidemment pas que dans le OVA « Meiou Hades Jyunikyu-hen » il allait rajeunir. Du coup je m’étais dit à l’époque « Même si c’est un vieillard on arrivera sûrement à lui faire porter un bouclier » (rire).

-Expliquez-nous ce qu’il en est des personnages originaux.

C’était vraiment difficile de créer des personnages qui n’existent pas dans l’œuvre originale. Pour le tout premier, Docrates, on n’avait pas eu d’instructions spéciales et je l’avais dessiné avec beaucoup de traits. Je l’ai regretté car c’est moi qui ait dû me charger de le dessiner (rire).

Les Ghosts Saints sont semblables aux véritables monstres « Gueru Shokkers » (rire). J’ai repris les motifs de dauphins et de méduses de la mer mais le motif du chevalier cristal c’étaient des minéraux. Cela me fait rire quand j’y repense (rire). Pour les originaux on nous avait dit qu’on n’était pas spécialement obligés de prendre des motifs de constellation mais ils nous avaient peut-être juste dit cela pour éviter que leur motif soient les mêmes que ceux des personnages qui allaient encore arriver par la suite dans l’œuvre originale. Les images de setteis du chevalier cristal sont de profil car les images étrangères sur desquelles je me suis inspirée étaient de profil. Je me suis fort inspirée du style Art Nouveau. On les a vêtus d’un manteau pour qu’ils soient plus facile à dessiner, heureusement que la plupart des Chevaliers d’Or avaient aussi une cape. Le fait de ne pas devoir dessiner le dos des Armures nous faisait gagner beaucoup de temps (rire).

En ce qui concerne les Chevaliers d’acier, on a juste attribué les personnages aux différents brouillons des Armures réalisés par Bandai. C’est nous qui avons créé le design des chevaliers d’aciers. J’étais moi-même surprise de voir ces personnages mécaniques dans un tel monde de mythologie. J’ai donc bien fait attention à ce que cela ne paraisse pas bizarre à côté de Seiya et les autres. Je n’aurais jamais cru qu’ils allaient réapparaitre dans « Saint Seiya Ω ».

C’était la même chose pour les Gods Warriors. Nous avons simplement attribué un personnage aux brouillons de chacune des Armures divines en leur ajoutant quelques adaptations. Au début on avait créé la robe Odin en tant que robe d’Alberich de Megrez mais au cours de l’histoire on a dû la donner à Seiya. Nous avons donc créé une nouvelle fois cette robe de Megrez en tant qu’objet original.

-Y avait-il d’autres guests qui vous aient marquée ?

Au début, on réalisait les setteis à partir des dessins que me faisait Monsieur Araki en gros mais avec Monsieur Araki on était déjà à l’époque très complices. Du coup au fil du temps, j’ai également pu créer des personnages toute seule. C’est le cas par exemple pour Ares, Gigas, Phaeton de l’épisode 16, pour Helen dans les épisodes 54 et 55 ou encore pour Hilda et Freda dans l’épisode 74. De plus, pour Misty, comme il ressemblait à Oscar dans « Versailles no Bara », j’avais peur que cela ne cause des problèmes (rire). Pour les personnages guests qui apparaissaient en même temps que le film, c’étaient les directeurs de dessins de chaque épisode qui s’en occupait. C’était le cas notamment de June ou Albior. J’ai été surprise de voir que June était nue sous son Armure lors de sa première apparition dans l’œuvre originale (rire). Pour le settei, dans les livres qui ont suivis, on lui avait donné un underwear et je me suis basée sur ce dernier settei pour sa nouvelle apparence dans la version Pachinko.

-Y a-t-il des épisodes qui vous aient marquée ?

Tout d’abord, il y a l’aura ainsi que la lumière transparente de Pegasus Ryusei-ken qui m’a marquée. Cela apparait en double exposition donc je me dis que cela a dû être compliqué pour la personne chargée de filmer cela.

Dans l’épisode 16 « Attaque surprise ! L’offensive du géant Docrates », ce qui m’a marquée c’était le moment où Docrates attrapait Saori telle une Barbie et le moment où il fuit en entendant la sirène des policiers. Je me demande s’il a vraiment réussi à passer l’inspection d’immigration dans cette tenue (rire).

Dans l’épisode 30 « Brûle, Cosmos de l’amour », c’était difficile de faire bouger la grande armée de corbeaux même si Jamian en lui-même était assez simple et facile à dessiner.

Dans l’épisode 57 « La terreur du néant ! Shaka a ouvert les yeux », avec les storyboards de Monsieur Yamauchi je me souviens que le scénario était devenu assez surréaliste. Ce qui était marquant c’était la mise en scène qui consistait à fort déformer le visage, faisant ainsi ressentir la puissance du vent.

-Y avait-il des difficultés propres à cette œuvre-ci ?

Chacun des chevaliers portait une armure. C’est pourquoi cela a été plus difficile de dessiner les personnages dans cette œuvre que dans les autres. C’est pour cela qu’à l’époque je ne me consacrais qu’à cette œuvre. Je dessinais aussi avec Monsieur Araki les illustrations des packagings des jouets de la « Saint Cloth Series » qui étaient en vente à l’époque. J’ai accepté de m’occuper de cela juste parce que Bandai avait demandé que ce soit moi qui le fasse mais c’était difficile car je devais avancer dans ce travail en parallèle avec le travail concernant la version télévisée et le film. Le travail qui était lié à mon droit d’auteur augmentait tout au long du succès que connaissait l’œuvre, du coup j’étais honnêtement soulagée quand la série télévisée a été terminée (rire). Cependant, des œuvres que j’ai connues jusqu’ici, la plus dure était « Versailles no Bara ». J’ai été chargée de la direction de dessin pour tous les épisodes et en plus, à partir de la seconde moitié de la période pendant laquelle Monsieur Dezaki Osamu se chargeait du storyboard, le planning commençait à devenir serré. Je me souviens que vers la fin on finalisait un épisode en une semaine.

Heureusement que pour « Seiya » on fonctionnait sur la base d’un système qui chargeait un directeur différent pour chaque épisode.

-Pourquoi pensez-vous que « Saint Seiya » continue, actuellement, à être aimé par beaucoup de personnes ?

Je pense que l’enthousiasme avec lequel l’œuvre a été réalisée s’est transmise aux fans. Le travail pour « Seiya » était très laborieux. Mais moi je suis le genre de personne qui arrive à m’amuser tant que je continue à dessiner. Du coup malgré la pression des deadlines fixées, je veillais toujours à réaliser la meilleure œuvre qu’on puisse réaliser dans le peu de temps qui nous était laissé. C’est un petit peu orgueilleux de dire cela moi-même mais je pense que même sous le point de vue d’un animateur, cette œuvre offrait une très haute qualité par rapport aux autres animés de l’époque.

-Maintenant vous dessinez apparemment les personnages pour la version Pachinko

La première œuvre m’a permis de redessiner les personnages, en commençant par Seiya le Sagittaire, que je n’avais pas pu rectifier au moment de la version télévisée. Dans le film de la version Pachinko, j’ai pu refaire le design des personnages dont je vous avais parlé auparavant comme Aphrodite ou June dont je n’ai pas pu m’occuper lors de la série télévisée. D’ailleurs j’ai dessiné Seiya et compagnie en assemblant les proportions qu’ils avaient dans l’OVA « Meiou Hades Jyunikyu-hen » avec la première version des Armures de Bronze.

-Auriez-vous, pour terminer, un message que vous voudriez adresser aux fans ?

On a connu une période calme après la fin de la série télévisée mais avec l’arrivée de l’ère d’Internet, il y a des personnes étrangères qui viennent voir la Araki Production. Il y a des personnes qui font tout le chemin depuis la France ou l’Italie, on a même reçu des appels internationaux provenant du Mexique. Je ne parlais pas du tout l’anglais donc je me suis permise de raccrocher en disant juste « I’m Japanese, only sorry » (rire). C’est dans ces moments-là que j’ai su que « Saint Seiya » connaissait un succès dans le monde entier.

Ensuite, après la série télévisée, il y a eu l’OVA « Meiou Hades Jyunikyu-hen » ou encore le cinquième film, puis le début des Pachinko et quand j’y pense cela fait déjà presque 30 ans que je continue à dessiner Seiya. Je suis fière et extrêmement contente d’avoir pu m’occuper d’une œuvre qui est aimée depuis si longtemps et par tant de personnes.

Tout cela n’a été possible que grâce à Monsieur Kurumada, Monsieur Araki, toutes les personnes du staff de l’animé et puis tous nos fans du monde entier qui nous ont toujours soutenu. Un tout grand merci.

Fin de traduction