Interviews/HIKARI/Michi Himeno

De SaintSeiyaPedia
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*Sortie : 27 Février 2004 *Caractéristiques : couleur / 128 Pages / ISBN : 4-0878-2073-4 *Prix : 4.762 Yens *Producteur et Distributeur : Shueisha *Auteurs : Shingo ARAKI/Michi HIMENO
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J’ai personnellement toujours eu de l’attirance pour la Grèce et Rome. J’ai fait un tas essais erreurs dans le design work mais je n’ai pas eu de mal pour rentrer dans l’univers de l’œuvre.

Profil : Affiliée à Araki Production. Elle connait ses débuts avec la conception des personnages de « Goldorak ». Depuis, on la retrouve dans de nombreuses œuvres. Dans « Saint Seiya », elle s’occupe non seulement de la conception des personnages mais également du design des Cloths. L’atmosphère transmise par l’élégance des traits de ses dessins ont charmé un grand nombre de fans.

L’élément déclencheur a été « Babel II »

-Quel a été l’élément qui a fait que vous vous êtes orientée vers ce métier ?

Himeno : C’est le fait d’avoir vu les œuvres de Monsieur Araki. Quand j’ai regardé « Babel II », j’ai regardé le premier épisode puis le second, émerveillée par les magnifiques dessins. Cependant, au troisième épisode je me suis rendu compte que le style des dessins avait changé. C’est à ce moment-là que j’ai découvert pour la première fois que les animés étaient dessinés par différentes personnes. Ensuite, je me suis rendu compte que les dessins changeaient aussi en fonction des directeurs de dessins. J’ai alors commencé à porter de l’attention aux différents directeurs de dessins. De plus, quand je regardais des rediffusions de différents animés je me suis rendu compte, que ce soit pour « Ashita no Joe » ou « Kyojin no Hoshi », que tous les épisodes qui m’avaient marquée étaient des œuvres de Monsieur Araki.

-Quels sont les éléments dans les dessins de Monsieur Araki qui vous ont attirée ?

Himeno : C’est sans doute le fait que les personnages sont charmants. Et puis, il y a aussi les mouvements, le layout, l’expression de la vitesse qu’on peut y observer. On y trouve de la puissance tout en maintenant la beauté.

-Vous êtes donc venue à Tokyo pour devenir animatrice ?

Himeno : Je m’étais dit vaguement que j’aimerais bien devenir animatrice. J’avais, une fois, auparavant, pu venir visiter Toei Doga (actuellement Toei Animation) et c’est là qu’on m’avait donné les coordonnées pour aller chez Monsieur Shingo Araki.

-Depuis combien de temps dessinez-vous les gengas ?

Himeno : C’est depuis l’épisode 25 de « Goldorak », l’épisode de Naida. Pour Naida, on m’a d’abord chargée du design du personnage puis j’ai pu également, dans la foulée, dessiner les gengas. Plus on approchait de la fin de « Goldorak », plus il y avait de gengas à dessiner. On s’en occupait de plus en plus à deux avec Monsieur Shingo Araki. La quantité de dessins augmentait, cela prenait de plus en plus de temps et donc ce n’était physiquement pas facile à gérer mais j’aimais dessiner donc je me sentais épanouie. Cela n’a pas changé jusqu’à présent.

Le métier de concepteur de personnages

-Quand avez-vous débuter avec le character design ?

Himeno : J’avais pu dessiner différents personnages secondaires mais pour les personnages principaux, j’ai fait mes débuts avec Maria dans « Goldorak » ainsi qu’avec Lisa et Miyoko dans « Wakusei Robo Danguard A ».

-Il semble y avoir beaucoup de robots. Dessiniez-vous également, en plus de ceux des personnages, les gengas des robots ?

Himeno : Bien sûr. On devait pouvoir tout dessiner pour devenir une animatrice. Aujourd’hui, les postes sont séparés entre les meca design et les character design. On a donc des personnes qui ne s’occupent que des conceptions de mécaniques et d’autres qui ne s’occupent que de la conception des personnages. Mais en principe, comme ces éléments apparaissent sur une même image, il serait normal d’y retrouver les mêmes traits. C’est pour cela qu’il est normal de savoir dessiner tant les personnages que les accessoires sans y faire aucune distinction et il était impossible d’avancer dans le travail si on commençait à tenir compte de mes points forts et de mes points faibles (rire). En plus des personnages, j’ai également conçu les objets mécaniques. Dans « Wakusei Robo Danguard A », j’ai conçu les personnages secondaires de Méga Satan ou encore Prométhée Rocket. Dans « Goldorak », j’ai fait de même pour la navette spatiale de Rubina ou encore pour celle de Kirika. Pour les personnages comme les Saucer Beasts, je recevais les croquis de l’auteur original mais en ce qui concerne les accessoires je n’avais aucun croquis donc j’ai pu les dessiner de manière très libre.

Le design work dans « Saint Seiya »

-Je suis étonné d’apprendre que vous travaillez également sur le meca design. Cela a toujours été un grand mystère mais nous voici éclairés sur une des énigmes de l’histoire de l’animé.

Himeno : Ah bon (rire).

-Vous avez donc également été chargée de la conception des Cloths ?

Himeno : Oui. La première fois que j’ai reçu la proposition concernant « Saint Seiya », on m’a demandé de tout concevoir de manière identique à l’original. C’est pourquoi j’ai également créé les Cloths semblables aux originaux. Cependant, au fil de la concrétisation du projet, on a trouvé des sponsors, comme Bandai. Ce dernier nous a donné un design conçu pour la vente de jouets. Ce design était très carré, semblable aux Cloths de Gundam. Je les ai donc adaptés en me basant sur les originaux. (N.B. Au moment de la concrétisation du projet de « Saint Seiya », il y avait aussi un modèle créé par Monsieur Oogawara Kunio, connu pour son travail dans « Mobile Suits Gundam ». L’idée du casque avec la tête de Pégase vient manifestement de ce modèle). Nous avons eu de nombreuses discussions et on s’est mis finalement d’accord sur le design actuel des Cloths. J’ai particulièrement porté mon attention sur le fait de rajouter, par rapport au modèle qui nous avait été envoyé, plus de courbes pour l’harmoniser davantage aux courbes du corps. Cela était important pour éviter que les Cloths ne paraissent trop lourds. Cette lourdeur aurait donné l’impression que ces Cloths gênaient les mouvements des personnages. De plus, à l’époque, il y avait un livre rassemblant les illustrations de Monsieur Sorayama Hajime qui était publié. Je m’en suis inspirée pour introduire un aspect métallique. En temps normal, quand on veut ajouter les ombres, on colorie de manière à créer de l’ombre sur toute la face représentant cette ombre. Cependant, quand on veut créer un aspect plus métallique, on utilise une technique par laquelle on dit que l’on « ouvre des fenêtres dans l’ombre » en gardant une surface pour faire un coloriage normal. En outre, quand on a des scènes en gros plans, il faut tenir compte du jeu de lumière et donc malgré l’ombre, on utilise du coloriage normal et du highlight sur les côtés. C’est une chose que toute personne ayant fait du dessin de gypse sait mais quand on dessine des surfaces courbes, il faut bien savoir que la lumière s’introduit également par l’arrière et que donc les parties en coloriage normal seront aussi visibles.

-Pourrais-je vous demander vos impressions quand vous avez vu « Saint Seiya » pour la première fois ?

Himeno : J’ai eu le ressenti que c’était quelque chose de nouveau qu’on n’avait jamais connu auparavant. J’ai personnellement toujours eu de l’attirance pour la Grèce et Rome. J’ai fait un tas d’essais erreurs dans le design work mais je n’ai pas eu de mal pour rentrer dans l’univers de l’œuvre.

-Dans l’original, il n’y avait pas d’images des vêtements quotidiens de Seiya et les autres personnages n’est-ce pas ?

Himeno : Ils étaient tous orphelins mais comme ils étaient soutenus par la fondation Graad, j’ai décidé de leur concevoir des habits quotidiens normaux. Je trouve moi-même que la salopette de Shun est mignonne (rire).

Les personnages originaux

-Quand on parle de l’animé Seiya, il existe également des Chevaliers originaux n’est-ce pas ?

Himeno : Dans les débuts, le concept de Chevalier était encore vague, leur style n’était pas encore fixé j’ai donc beaucoup réfléchi. J’ai essayé d’introduire, par exemple, un style Art Nouveau pour les Chevaliers de Cristal, une cape pour Docrates etc.

-Qu’en est-il des Chevaliers divins d’Odin ?

Himeno : En ce qui concerne leurs robes divines, je me suis basée sur les croquis qui m’ont été envoyés par Bandai. En ce qui concerne les personnages, je me suis basée sur les notes de Monsieur Koyama Takao, chargé du plan de la série. Lors de la Saga Asgard, les caractéristiques des cinq personnages principaux étaient déjà fixées et pour les Chevaliers divins d’Odin il me suffisait de suivre les caractéristiques importantes. Je n’ai donc pas eu tellement de difficultés. Hagen est un personnage que j’ai créé pour le second film « The Heatred battle of the gods ». On utilise le design du personnage qui a été jugé « pas bon » pour midguard. Je ne pouvais pas supporter que ce personnage que j’avais créé ne puisse pas voir le jour (rire). Pour le reste on a juste distingué ses coiffures avec les cheveux bouclés et celles avec les cheveux lisses. C’était justement le moment où Seiya et les autres personnages recevaient des nouveaux Cloths. J’ai fait très attention à les contraster pour que lors de la confrontation, leurs silhouettes ne soient pas identiques.

-On remarque aussi que depuis la Saga Asgard, les Cloths de Seiya et les autres personnages sont devenus plus stylés mais on voit également une différence dans leurs proportions. Avez-vous conçu le design avec une intention particulière ?

Himeno : J’avais conçu dès le début les personnages comme ayant 2 ans de plus que celui dans l’original mais on pourrait dire que comme Seiya et les autres se trouvent dans un âge de pleine croissance, ils ont davantage grandi (rire). En réalité, cela a changé au fil du temps. On s’oriente malgré tout toujours vers un dessin qu’on a plus facile à dessiner.

-On a l’impression que vous avez porté une attention particulière notamment aux coiffures, qu’en est-il ?

Himeno : Il est nécessaire de mettre de l’impact dans la silhouette des personnages si on veut les rendre impressionnants. L’impression que donnent les personnages est une chose quand-même importante. C’est pourquoi les dessins pour Saint Seiya qui met en scène beaucoup de personnages aux cheveux longs, avec des Cloths m’ont pris beaucoup de temps. En ce sens, j’y ai porté de l’attention à cause des difficultés au niveau physique que comportaient les dessins.

-Avez-vous une astuce pour arriver à dessiner de manière distincte les différents personnages ?

Himeno : Je n’ai rien de très concret mais je tiens compte du caractère des personnages pour réussir à faire ressortir ses caractéristiques. Pour Seiya, je tiens compte du fait que c’est un garçon qui a le sang chaud et j’essaie toujours de le dessiner avec une expression vive et joyeuse, lumineuse. Pour Shiryu je tiens compte du fait que c’est un personnage qui est chaud sans pour autant le montrer. Pour le reste je fais attention au contraste des lignes surtout pour garder le style de Monsieur Araki.

-J’ai été assez surpris par le fait que, dans les films précédents, vous dessiniez les gengas dans la plupart des cas à deux avec Monsieur Araki.

Himeno : Le temps de production était fondamentalement court. C’est pour cela qu’on a décidé de dessiner nous-mêmes les gengas, pour nous épargner la phase de contrôle de ceux-ci. C’est sûrement grâce à cela qu’on a réussi à tout réaliser les dessins en un si court laps de temps.

-Ah bon. Je comprends la logique mais ça a dû être difficile de réaliser cela.

Himeno : Oui c’était assez dur (rire).

- On voit qu’une dizaine d’années plus tard, dans « The Hades Chapter», vous avez refait tous les character sheets, pourquoi ?

Himeno : Au fil du temps, mes dessins ont changé. Il y a eu entre-temps « Kindaichi Shonen no jikenbo » ou encore « Yu gi oh ». Du coup, j’ai eu besoin de redessiner les personnages selon mes dessins actuels.

-Dans le nouveau film « Chapitre du monde céleste : Ouverture », on voit que vous vous êtes attaqués à de nouveaux challenges de coiffure comme celles avec des dreads.

Himeno : Oui, on retrouve cette coiffure dans les dessins grecs anciens. Pour l’autre Odysseus, je me suis inspirée des casques grecs sur lesquels on trouvait des crinières de chevaux disposés comme une crête. Il y avait déjà des personnages avec des crêtes chez les Généraux et donc pour pouvoir les différencier, j’ai décidé de ne pas raser les deux côtés.

Ce sont bien les bases qui sont importantes

-J’imagine que continuer à produire ces nombreux travaux d’une telle qualité n’est pas facile. Avez-vous un secret pour cela ?

Himeno : Je pense que c’est le fait de bien avoir assimilé les bases. Quand on pratique le dessin comme métier, il est indispensable d’avoir fait du dessin et des croquis. Sans cela ce serait comme si on n’avait pas appris à faire des additions et des soustractions. Il faut réussir à saisir l’objet de ses propres yeux avant de le dessiner pour que cela copier ces photos on peut se contenter de la caméra qui peut le faire à notre place. Si on veut reproduire l’objet en dessin, je pense que l’expression du dessinateur en personne doit y être introduite. Leonardo Da Vinci dit d’ailleurs comme suit : « Un mauvais dessinateur apprend du dessin, un bon dessinateur apprend de la nature ». Il faut ait du sens. Que ce soit pour les personnages ou pour les accessoires, le simple recopiage de photos ne fait qu’empirer nos aptitudes en dessin. SI ce n’est que pour redonc se représenter l’objet que l’on veut dessiner dans sa tête et ensuite le reconstruire sur papier. Réussir à reproduire les traits qu’on s’est imaginé c’est un apprentissage à vie. Quand je regarde autour de moi, ceux qui le travaillent progressent sans cesse et ceux qui ne font que s’amuser se font dépasser par les novices. Ce n’est donc pas parce qu’on est devenu un professionnel que notre apprentissage prend fin. En ce sens, je pense qu’il est important de sans cesse, observer différentes choses sans laisser le dessin de côté.

-Dessinez-vous en tenant compte des Shojo Manga ?

Himeno : Non je n’en tiens pas particulièrement compte. J’ai toujours lu les deux, les Shojo mangas et les Shonen mangas. Pour « La rose de Versailles », je le lisais quand j’étais en primaire. Je n’aurais jamais pensé que j’y travaillerais un jour (rire). Les illustrations couleurs des Shojo mangas et des Shonen mangas de l’époque à laquelle je les lisais étaient réalisés de manière très minutieuse et précise, ils étaient magnifiquement achevés jusqu’aux petits détails. J’ai peut-être tendance à porter une attention particulière à cela quand je fais des illustrations couleur. Madame Nishitani Shoko et Madame Mizuno Hideko réalisaient, en effet, ces illustrations couleur de manière très minutieuse. Je conserve encore toujours précieusement les coupures que j’avais faites à l’époque. Personnellement je trouve cela très dommage qu’aucun livre rassemblant leurs œuvres n’ait été publié.

-Enfin, puis-je vous demander quelles sont vos ambitions pour la suite ?

Himeno : Je ne m’attendais pas du tout à participer à nouveau à « Saint Seiya ». Je me sens donc aussi un petit peu perdue. Malgré le fait que je n’ai pas de difficulté à me plonger dans cet univers, l’histoire se déroule dans une autre dimension et cela cause des difficultés au niveau physique. Pour le moment j’aimerais donc ne pas encore penser à la suite et faire de mon mieux pour ce « volume céleste».

-Je vous remercie de nous avoir consacré du temps aujourd’hui.


Fin de traduction