Jump Gold Selection 3/Outside Story 3

De SaintSeiyaPedia
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  • Traduction de l'Outside Story 3, publiée dans le Jump Gold Selection 3.
  • Traduction du japonais vers le français par Archange.
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Traduction

Athéna, un immense amour !

(Image présente d'origine)
  • Récit: Yoshiyuki Suga
  • Illustrations: Shingo Araki et Michi Himeno


La terrible bataille des 12 Maisons s'est achevée. Seiya et ses amis sont entre la vie et la mort. Des sentiments secrets au sujet Seiya se développent en Saori. Mais qui sont donc les personnes qui souhaitent briser la paix sur Terre ? Un récit non montré à la télévision, une Outside Story émouvante d'amour pur, le lien entre la bataille des Douze Maisons du Zodiaque et le chapitre Asgard.

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Naissance

Les douze feux de l'horloge de flammes s'étaient éteints et il ne restait plus que l'éclat des innombrables étoiles de la voûte céleste nocturne, brillant d'une lueur semblant pouvoir guérir les blessures de ces jeunes hommes qui avaient lutté durant la bataille des Douze Maisons du Zodiaque, lutte qui resterait mentionné comme étant la première bataille décisive de l'histoire du Sanctuaire. Plus de douze heures s'étaient écoulées depuis son début, et ce rude combat était désormais complètement terminé.


Saori resta encore tenir Seiya dans ses bras après que les Gold Saints qui avaient survécu à la bataille eurent emporté Shiryū et les autres compagnons de Seiya ailleurs afin de leur prodiguer des soins. Elle savait qu'elle aurait beau crier son nom, Seiya n'aurait plus la force de lui répondre, et elle se contentait donc de l'appeler en son for intérieur sans chercher à essuyer les larmes qui ruisselaient sur ses joues. Combien de fois avait-elle jusqu'alors crié le nom du jeune homme ?


A l'époque où Saori était encore une petite fille capricieuse et égoïste, bien avant qu'elle ne s'éveille à son destin en tant qu'Athéna, Seiya était le seul qui osait franchement s'opposer à elle en lui montrant franchement les crocs. Seiya, qui avait été séparé de force de sa seule parente, sa sœur aînée Seika, s'était vu imposer un sévère entrainement en tant qu'aspirant Saint. Seiya maudissait son destin, tel un insecte malmené au gré des bourrasques, et était enclin à exprimer sa colère et sa frustration en se confrontant à Saori. Cette dernière haïssait ce Seiya rebelle, et plus il s'opposait à elle, plus elle se montrait dure envers lui. Cependant, cette jeune Saori avait déjà réalisé quelque chose à l'époque.


« Nous nous ressemblons... », se disait-elle.


Même si elle semblait jouir d'une liberté totale en tant qu'héritière unique de la fondation Graad, Saori était en fait une petite fille seule qui n'avait personne avec qui discuter franchement de ses sentiments. Même s'il y avait de nombreux serviteurs et candidats Saints qui s'agenouillaient devant elle, cela ne pouvait la satisfaire. Elle sentait très bien que s'ils baissaient la tête, ce n'était pas par véritable respect envers elle-même, mais plutôt à l'égard de la puissante influence de Mitsumasa Kido, dirigeant de la Fondation Graad. Et c'est pourquoi Saori ressentait de la frustration, de la solitude, de la colère ou bien encore de l'anxiété. En voyant ce Seiya rebelle, Saori ne pouvait s'empêcher de penser qu'ils étaient similaires. Et elle hurlait de désespoir en son for intérieur tandis qu'elle châtiait Seiya.


« Seiya... dis-moi... que dois-je faire ? Comment m'en sortir, Seiya... », pensait-elle en son for intérieur.

Lorsqu'elle avait plus tard appris son destin en tant qu'Athéna, Saori avait alors pris son rôle à coeur et tué cette personnalité.


Seiya et ses amis avaient été dispersés aux quatre coins de la Terre afin de devenir Bronze Saints, et étaient revenus six ans plus tard au Japon. Mais ce qui les y attendait n'était qu'une nouvelle épreuve sous la forme d'un tournoi nommé "Galaxian Wars". Même s'ils étaient devenus Bronze Saints après de nombreuses souffrances, Saori leur avait cruellement ordonné de s'affronter entre eux, telle une reine regardant ses esclaves s'affronter dans ce colisée d'aspect romain tout en sirotant un verre d'alcool. Et c'est au moins de cette manière que Seiya et les autres Bronze Saints la voyaient.


(Image présente d'origine)

Seiya était devenu un jeune homme robuste, et arborait un visage empli de l'assurance d'un Saint confirmé alors qu'il portait la Bronze Cloth de Pégase sur son corps, mais son regard était cependant toujours celui d'autrefois lorsqu'il posait les yeux sur Saori. Mais Saori s'abstint d'exprimer des mots de gratitude envers Seiya. Si ces mots avaient franchi ses lèvres, que se serait-il passé ? C'est parce que le Cosmos d'Athéna avait déjà commencé à s'éveiller en elle, qu'elle sentait bien que les Galaxian Wars ne seraient qu'un simple prélude et que Seiya et les autres se retrouveraient ensuite impliqués dans d'extraordinaires combats. Le cours des choses s'était ensuite effectivement emballé, et la rancœur qui existait entre les Saints et Saori s'était estompée avant que quiconque ne s'en rende compte. Les nombreux combats successifs et les multiples épreuves rencontrées avaient comblé le fossé entre eux. Saori avait cessé d'être Saori Kido et était désormais Athéna, tandis que Seiya et ses amis étaient devenus les Saints d'Athéna, qui défendaient leur déesse et que celle-ci protégeait réciproquement.


« Saori ! Athéna !

— Seiya ! »


Il était arrivé à Saori de trouver le sourire de Seiya radieux, éblouissant, lorsqu'elle le voyait lors des quelques moments de répit entre les combats. Bien entendu, Seiya ne faisait pas ça pour Saori Kido mais pour Athéna et la paix sur Terre qu'elle incarnait. Malgré tout, Saori était heureuse de pouvoir lui retourner un sourire venu du fond du coeur. La réponse à la question qu'elle posait dans son enfance à Seiya tout en hurlant dans son for intérieur lui arrivait désormais sous la forme de ce sourire. Lorsque ce sentiment chaleureux enflait dans sa poitrine, Saori cessait d'être la déesse Athéna et redevenait une simple jeune fille.


Et Saori avait maintenant l'impression que la chaleur de Seiya, blessé, épuisé, et comme assoupi, parvenait à la rassurer tout en faisant disparaître la douleur causée par la flèche d'or décochée par Ptolemy de la Flèche. Elle ne voulait plus forcer ses Saints à mener de terribles combats et ne souhaitait pas non plus à ce moment-là endosser ses lourdes responsabilités en tant qu'Athéna, mais tout simplement rester comme ça. Saori leva des yeux implorants vers la statue d'Athéna qui se dressait auprès d'elle, avec sur son visage l'expression d'une jeune fille fragile qui pourrait même être effrayée par le battement d'ailes d'un oisillon. Un homme veillait sur cette Saori en la regardant en silence. Cet homme n'était autre que le Gold Saint Mū du Bélier.

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L'amour d'Athéna

Le lendemain matin, le calme fut rompu par une grande clameur qui agita le Sanctuaire. Celle-ci était due aux cris de liesse de tous les gens qui étaient en train de célébrer la présence d'Athéna. Ce qui concernait la déesse-même avait été toujours été maintenu sous un voile de secrets à cause de la conspiration menée par Saga des Gémeaux, et certains en étaient même venus à douter de son existence. Mais Athéna apparaissait désormais aux yeux de tous, belle et digne. Tous les gens vivant au Sanctuaire se réjouissaient que ces combats se soient terminés et que la Justice ait prévalu, en priant avec une ferme conviction pour que la paix enfin atteinte dure à jamais. Saori partageait totalement ce sentiment. Le Sanctuaire, censé être le pivot de ce monde, s'était changé en champ de bataille et le sang de nombreux compagnons avait être versé. L'inquiétude et la peur des gens avaient atteint des proportions considérables. Cependant, nul ne remarqua qu'un nuage se dissimulait derrière le sourire de la douce et puissante Athéna. Nul, à l'exception d'une personne...


Un petit temple bâti dans les temps anciens se trouvait caché au sein d'une forêt luxuriante qui s'étendait en bordure du Sanctuaire. Ce lieu isolé était appelé la "fontaine d'Athéna", mais ce nom n'était pas là pour faire référence à une quelconque belle fontaine. Il y règnait en revanche un froid piquant la peau à vif, comme si même l'air de cet endroit était resté gelé pendant des millénaires. En fait, très peu de gens au Sanctuaire connaissaient son existence. C'était en quelque sorte "l'unité de soins intensifs" des Saints, et c'est là que Seiya et ses quatre compagnons avaient été emmenés après cette bataille des Douze Maisons du Zodiaque dont ils étaient ressortis couverts de blessures qui auraient du leur être fatales. Les Saint y recevaient maintenant tous les soins possibles.


Saori arriva en courant au petit trot dans cette forêt d'un vert sombre, tout en tenant relevé le bas de sa robe blanche immaculée.


« Vous êtes donc bel et bien venue, Athéna... », dit Mū en se tenant en travers du chemin de Saori.


Mū remarqua bien la légère crainte qui passa sur le visage de Saori, une expression inhabituelle pour une déesse et qui était plutôt celle d'une personne surprise en train de commettre un crime.


« Evidemment, Mū... En tant qu'Athéna je me fais bien sûr du soucis pour la condition de mes Saints, pour Seiya et ses compagnons... C'est à cause de moi qu'ils ont fini ainsi...

— Il est tout à fait normal en tant que Saint d'être blessé pour Athéna. Et nous sommes même pleinement disposés à mourir pour notre déesse s'il le faut. C'est pourtant quelque chose que vous devez très bien savoir... »


(Image présente d'origine)

Saori se rendit parfaitement compte que Mū lisait son coeur comme un livre ouvert. Mū de son côté savait que cele qui lui faisait actuellement face n'était pas la déesse Athéna, mais plutôt la jeune fille dénommée Saori Kido. Mais même si Saori avait effectivement l'impression de commettre un péché, elle ne pouvait pas non plus réprimer l'impulsion de ses sentiments.


« Si jamais je venais à perdre Seiya... », se dit-elle.


En songeant à cette seule idée, la maîtrise de soi dont Saori s'était drapée devint aussi fine qu'un vêtement de soie.


« Pousse-toi, Mū !

— Vous ne pouvez offrir l'amour d'Athéna à un seul Saint. L'amour d'Athéna doit être partagé équitablement entre toutes les personnes sur Terre. »

Saori, qui s'était apprêtée à tenter de se faufiler en passant à côté de Mū, sentit alors que ses jambes refusaient de bouger, comme paralysées.


« L'amour d'Athéna... pour un seul Saint... un seul... », pensa-t-elle.


Saori, qui pouvait voir la source d'Athéna toute proche d'elle, eu l'impression d'entendre les faibles battements de coeur et les râles de Hyōga, de Shiryū, de Shun et d'Ikki, allongés aux côtés de Seiya et en train de lutter de toutes leurs forces pour garder allumées les flammes de leurs vies qui semblaient sur le point de s'éteindre. Mais il n'y avait pas qu'eux, Saori se sentait écrasée par le poids des nombreux Saints qui avaient jusqu'alors versé leur sang ou étaient morts pour Athéna et qui défilaient soudain dans son esprit.


Mū entreprit alors d'expliquer à Saori pourquoi cet endroit était surnommé la "Fontaine d'Athéna". Depuis les âges mythologiques, c'est dans ce temple qu'étaient transportés les Saints ayant subi des blessures quasi-fatales au cours des nombreuses Guerres Saintes. On dit que les attaques des Saints peuvent fendre l'air et déchirer la terre. Et l'on dit également que les Bronze Saints possèdent des attaques à la vitesse du son leur permettant de porter un peu plus de cent coups en une seconde, tandis que les Silver Saints sont capables du double ou du triple de ceci et que les Gold Saints arrivent quant à eux à envoyer plus de cent millions de coups à la seconde grâce à leurs attaques à la vitesse de la lumière. Ceci permet de comprendre que les Saints livraient des combats surpassant l'imagination et que les dommages qu'ils subissaient étaient considérables.


Il s'agissait de détruire les atomes, constituants même de la matière, et même la médecine moderne ne pouvait espérer sauver tous les Saints gravement blessés. Les Saints ayant subi de nombreuses blessures étaient donc amenés dans ce temple afin de pouvoir mourir en paix, dans leur seconde patrie qu'était le Sanctuaire. Il est dit que la statue d'Athéna, visible au loin depuis le temple si l'on levait la tête, versait alors une larme et qu'un Cosmos doré émanait d'elle pour aller envelopper le lieu de sa douce chaleur, véritable oasis apportant son eau à un désert aride. Et tous les Saints mourants rendaient alors leur dernier soupir en assistant à ce miracle.


Mu ne lui avait certes pas dit directement ce qu'il sous-entendait vis-à-vis de la situation actuelle, mais Saori comprenait cependant douloureusement bien ce que ça signifiait.

Même au sein de cette forêt luxuriante, il suffisait de diriger son regard au-delà de la cime des arbres afin d'apercevoir clairement le visage noble et bienveillant de la statue d'Athéna.


« Vous n'êtes plus une jeune fille. Vous êtes la déesse Athéna, réincarnée en cette ère en laquelle le mal étend ses griffes, et vous allez devoir faire face à d'autres batailles défiant l'imagination », dit paisiblement Mū sans poser le regard sur Saori, en se contentant simplement de fixer les cieux.

Il était cependant impossible de savoir si c'était comme preuve qu'il reconnaissait Saori comme Athéna et avait foi en elle, ou si c'est plutôt parce qu'il était empreint d'un étrange pressentiment en sentant le sinistre Cosmos émis par la si distante étoile polaire.

Mū adressa finalement un salut respectueux à Saori puis disparut dans les bois. Saori quant à elle se conforma à l'avis du Gold Saint et décida de repartir au manoir Kido, en passant d'abord au Sanctuaire afin de demander à Kiki et à Jabu de l'accompagner.


« L'amour... d'Athéna... » ressassa-t-elle dans sa tête tout en regardant depuis l'avion la mer Egée, qui brillait d'un vert émeraude aveuglant, contrastant totalement avec le trouble qui habitait son coeur.


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De mystérieux assaillants

Plusieurs jours avaient passé depuis que Saori avait quitté le Sanctuaire. Le temps s'acheminait vers une saison un peu plus chaude, et l'air à cette période était encore frais et le ciel dégagé, comme pour fêter l'avènement d'Athéna. Cependant, des courants d'air particulièrement froids pouvaient être sporadiquement ressentis ce matin-là. Seiya et ses compagnons quant à eux n'avaient encore pas repris conscience, toujours entre la vie et la mort tandis qu'on leur prodiguait des soins acharnés.


« Tout comme leurs Cloths, leurs cinq corps ont été laissés à l'article de la mort par cette terrible bataille des douze maisons du zodiaque... » pensa Aiolia.

Son inquiétude, ainsi que celle des autres Gold Saints, avait encore un peu plus grandi en entendant Mū annoncer que les Cloths de Seiya et de ses compagnons étaient mortes.


Cette nuit-là.


Les deux gardes affectés à la surveillance de la fontaine d'Athéna discutaient du froid inhabituel pour la saison tout en laissant échapper des baillements. Mais un bruit suspect leur fit ouvrir aussitôt leurs yeux jusqu'alors ensommeillés tandis qu'ils se retournaient pour voir qui étaient les intrus. Mais à peine eurent-ils crié « qui va là ? » qu'ils furent aussitôt abattus tandis que cinq silhouettes d'hommes pénétrèrent dans le temple en courant silencieusement. Ces hommes turent alors leurs respirations et se mirent à chercher une trace de leurs proies, comme lors des chasses menées dans les campagnes leur terre natale constamment couverte de neige. Finalement, ceux-ci perçurent de faibles souffles qui étaient dans nul doutes ceux de leurs cibles.


« Ils sont dans cette pièce ! » murmura un homme.


Les assassins se ruèrent sans hésiter dans le couloir puis se réunirent devant la porte de la chambre dans laquelle Seiya et ses compagnons étaient traités. Les intrus détruisirent alors la porte d'un seul coup. Cinq lits -ceux de Seiya et de ses amis- étaient alignés côte à côte dans la pièce.

Un des hommes laisse échapper un grognement perplexe en constant que les draps d'un des lits étaient vides, tels la peau laissée par un serpent qui aurait mué.


« Voilà une manière bien rude de frapper à la porte de gens convalescents, non ? »


L'un des assassins se retourna et déglutit la silhouette d'un homme se tenant tel un fantôme au sein des ténèbres du couloir.


« Q-qui va là ?

— Que des rats d'égouts infiltrés dans le Sanctuaire me demandent mon nom... quelle triste farce ! » dit Ikki en sortant des ténèbres.


Il semblait avoir perdu de sa vigueur et avait les joues creuses, mais était cependant paré d'un incroyable esprit meurtrier.


« Q... qu'est-ce que t'as dit ? »


Ikki brisa la fenêtre du couloir et bondit à l'extérieur tandis que les assassins s'élançaient dans le couloir, attisés par les provocations du Saint. En temps normal, Ikki aurait certes pu tous les annihiler d'un unique coup. Mais il s'était simplement relevé instinctivement de son lit en sentant les présences des assassins, alors que son corps avait pourtant subi d'aussi graves blessures que ceux de ses compagnons. Il savait que si le combat dirait trop longtemps il ne serait pas l'unique victime, mais que les intrus iraient ensuite abattre ses compagnons sans défenses.


« Quoi qu'il arrive, je ne les laisserai pas faire ! » se dit le Phoenix.

Ikki éleva son Cosmos en faisant fi de son corps qui hurlait de douleur en réaction, et lança alors sa plus puissante attaque.

« Hō Yoku Tenshō ! »


Les assassins ouvrirent des yeux ébahis de terreur face à cette technique de flammes qu'ils voyaient pour la première fois, et périrent ainsi en un instant. Mais Ikki sentit soudain un frisson le parcourir, et celui-ci n'était manifestement pas du à la douleur de ses cicatrices. Cette sensation était causée par un courant d'air glacial empreint d'une intention meurtrière bien plus puissante que celles des assassins qu'il venait de vaincre. Une silhouette blanche surgit d'entre les arbres en martelant le sol de ses pas à une vitesse que l'œil seul n'aurait pu saisir et lança finalement une attaque.


« Ce sont des mouvements exécutés à la vitesse de la lumière ! Seuls les Gold Saints sont censés en être capables ! Une attaque à la vitesse de la lumière ! » songea Ikki, pétrifié de surprise face à cette puissante attaque de givre qui se rapprochait de lui en sous la forme d'un sillon bleu et blanc qui semblait déchirer les ténèbres.

« Je ne pourrai pas l'éviter dans mon état ! » se dit-il en sentant des frissons lui parcourir l'échine.


Le Saint était de plus dépourvu de sa Cloth. Ikki ressentit comme jamais la peur de la mort et put définitivement apercevoir que son agresseur aux cheveux blancs avait laissé échapper un sourire indiquant qu'il était certain de sa victoire. C'est très probablement le genre de rictus que la Faucheuse adressait à ses victimes.

« Mon frère... »

Ikki eut l'impression d'entendre la voix de Shun au loin. Il ferma ses yeux à l'instant fatidique, acceptant sa mort, en sentant un incroyable froid face à lui assaillir ses paupières. Mais il eu soudain la sensation d'être enveloppé par un puissant et intense Cosmos.


« Shaka ! »


Ikki constata en ouvrant les yeux que Shaka de la Vierge s'était interposé juste devant lui afin de bloquer l'attaque de givre. L'homme au cheveux blancs avait quant à lui disparu dans les ténèbres.


Le blason d'Odin présent sur les armures portées par les assassins prouva que ces hommes étaient des gardes de la contrée nordique d'Asgard.

« Mais qu'est-ce que des soldats d'Asgard font au Sanctuaire... » se demanda Shaka, perplexe.

Ceci n'était finalement guère étonnant, car la situation était probablement on ne peut plus favorable à des forces adverses qui voudraient attaquer le Sanctuaire. Le conflit interne créé par la révolte de Saga avait certes été résolu et le Sanctuaire formait désormais un bloc uni autour d'Athéna, mais cette unité était encore récente, et l'occasion semblait propice pour abattre Seiya et ses compagnons, eux qui avaient fait preuve d'une puissance qui leur avait permis de surpasser les Gold Saints durant la bataille des Douze Maisons du Zodiaque.


« Mais..., marmonna Shaka en se parlant à lui-même.

—J'ai pourtant entendu dire que la représentante terrestre du dieu Odin, Hilda, est une personne emplie d'amour, qui est même respectée, voire aimée par les gens des pays voisins d'Asgard. Alors pourquoi... », continua-t-il.


Ikki fit mine de partir alors que Shaka n'avait même pas terminé sa phrase.


« Peu m'importent Odin ou Hilda, mais qu'ils n'espèrent pas faire ce qu'il leur plait ! Je vais aller leur rendre une visite ! déclara le Phoenix.

— Affronter les guerriers d'Asgard, les God Warriors, est impossible dans ton état. Qui plus est, ta Cloth du Phoenix se trouve, tout comme tes compagnons, perdue entre la vie et la mort.

— Comment ? »


La Cloth du Phoenix avait de nombreuses fois réussi à renaître de ses cendres après avoir être réduite en miettes, et c'était donc une première pour Ikki de voir que les ailes brisées de l'oiseau immortel avaient encore besoin de temps pour guérir. Mais ceci n'était finalement guère surprenant lorsque l'on repensait par exemple au terrible combat qui avait opposé Ikki à Shaka.


« Mū est en train de réparer les autres Cloths. Fais-lui donc confiance. Et crois aussi en tes compagnons. »


Ikki ne put qu'acquiescer aux paroles de Shaka. Il constata en plus que la face avant de la Cloth de la Vierge était couverte de morceaux de glace blancs, qui donnaient l'impression d'être incrustés dedans, résultat de l'attaque de givre que Shaka semblait pourtant avoir bloqué. Cette même Gold Cloth que Ikki n'avait pourtant pas réussi à érafler avec sa plus puissante attaque.


« Cette ombre blanche... Cet homme était donc l'un des God Warriors d'Asgard ? » se demanda silencieusement Ikki.

Ikki, de plus en plus perdu dans ses pensées, vit se profiler dans son esprit l'image d'un ciel crépusculaire dans lequel brillait l'étoile polaire ainsi que les sept étoiles de la Grande Ourse qui semblaient la protéger tout en scintillant d'un éclat mystérieux. Ce ne fut que quelques mois plus tard que Ikki apprit que le God Warrior qui l'avait attaqué ce soir là était Bud d'Alcor, de l'étoile Zeta.

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Les larmes d'Athéna

Une semaine s'était écoulée depuis la bataille des Douze Maisons du Zodiaque. Aucune nouvelle du rétablissement de Seiya et de ses compagnons n'était encore parvenue au manoir Kido, et Saori restait enfermée seule dans sa chambre. Et même lorsque Tatsumi ou Jabu tentaient de jeter un coup d'œil, soucieux pour elle, celle-ci se contentait de leur renvoyer un sourire donnant l'impression qu'elle n'était qu'une statue de verre sur le point de se briser. Saori n'avait fait que ressasser les paroles de Mū depuis leur dernière rencontre.

« Vous ne pouvez offrir l'amour d'Athéna à un seul Saint. L'amour d'Athéna doit être partagé équitablement entre toutes les personnes sur Terre. »

Mais ironiquement, ce sont justement les paroles de Mū qui lui avaient clairement fait comprendre qu'elle aimait un Saint en particulier. Saori priait du fond de son coeur pour tous ses Saints, et non pas juste pour un seul, mais plus elle priait et plus elle ressentait les mots de Mū peser sur ses frêles épaules.

« Athéna ne peut consacrer son amour à une personne... le véritable amour d'Athéna....  »


Elle avait l'impression que le destin qui était le sien était tel une croix à porter. C'est dans un tel état d'esprit qu'était Saori lorsque Kiki la tira de là pour aller se promener dans le jardin.


« Tu sais, Seiya et les autres n'arriveront pas à aller mieux si tu restes te faire du mouron ! Hé, regarde ! » dit Kiki en allant s'accrocher à la branche d'un sapin.

Il s'amusa alors en faisant plusieurs tours comme sur une barre horizontale, puis lâcha la branche afin de se réceptionner en beauté.. ou presque car il ne fit que chuter sur le derrière.

« C'est pour ça qu'on continuera toujours à m'appeler Kiki d'Appendix ! » déclara Kiki en riant avant de lâcher un grand soupir exagéré.

Cette performance eut le mérite de faire rire Saori, ce qui était bien le but des efforts de Kiki qui cherchait à l'encourager. De lointains souvenirs revinrent à Saori alors qu'elle regardait Kiki, assis et tournant le dos au sapin.


A l'époque où Seiya et les autres orphelins s'entraînaient sans relâche dans ce même manoir, on pouvait être certain de trouver Seiya assis sous cet arbre lorsque l'on ignorait où il avait bien pu passer. Ces branches qui donnaient naissance à tant de feuilles au fil des saisons suffisaient toujours à créer une ombre près de la base du tronc, même les jours de grand soleil, et le bruit des feuilles parfois agitées par le vent avait peut-être été pour Seiya tel une mélodie apaisant son âme. Ou peut-être bien que malgré sa jeunesse, Seiya voyait dans ces branches s'élevant aux cieux le symbole de la liberté à laquelle il aspirait.

Il était un jour arrivé qu'un des aspirants Saints commette une erreur, et la responsabilité était retombée sur l'ensemble de groupe. Seiya et ses amis avaient alors été privés de repas pour toute la journée. Cette fois-là aussi, Seiya était parti s'asseoir sous cet arbre, affamé.


« Debout, Seiya. » lui avait alors dit Saori tout en lui tendant un appétissant sandwich duquel dépassait une large tranche de jambon.


Elle-même ne savait alors pas trop pourquoi elle faisait ça. Mais quelles qu'aient été ses tentatives pour lui donner le sandwich, Seiya avait refusé de tendre la main, en se contentant de regarder ailleurs tandis que Saori lui ordonnait à nouveau de se relever.


« Debout, Seiya !.

— Je ne suis pas ton petit toutou !

— Seiya ! »


Saori, vexée s'était mise à fixer Seiya durement du regard. Seiya avait cependant remarqué une sorte de tristesse au fond du regard de Saori, et s'était alors mis de profil avant de lui expliquer la cause de son refus.


« Je ne peux pas être le seul à manger. Shiryū ou bien encore Shun sont tout aussi affamés que moi. Comment pourrais-je accepter d'être le seul à avoir ça...

— Idiot de Seiya ! Si t'en veux pas, voilà ! » s'était écriée Saori.

Elle avait alors violemment jeté le sandwich aux pieds de Seiya puis avait tourné les talons pour repartir de là aussi vite que possible. Elle savait que si elle s'était retournée, Seiya aurait eu l'occasion de lire dans ses yeux qu'une mystérieuse chaleur s'était emparée d'elle. Mais même si à présent Saori tentait d'exprimer à Seiya le sentiment qui emplissait sa poitrine, non pas en tant qu'Athéna mais en tant que jeune fille, elle se doutait bien que la réponse de Seiya resterait la même qu'autrefois. Il ne pourrait accepter d'être le seul. Quoi qu'il en soit, Saori comprenait désormais clairement quelle était cette sensation chaleureuse qui s'était emparée d'elle.


« C'est justement parce que Seiya est comme ça que...  » pensa Saori en réprimant de toutes ses forces les mots suivants.

Car elle savait bien qu'elle n'avait pas été sauvée que par Seiya, mais aussi par Shiryū ainsi que par le reste des Bronze Saints, qui avaient eux aussi subi de lourdes blessures pour elle et qui étaient toujours en train de lutter entre la vie et la mort.

« Qu'est-ce qu'il y'a Mam'zelle ? » demanda Kiki.

La voix empreinte de soucis du jeune garçon la ramena à la réalité, et elle s'efforça de faire un sourire radieux afin de le rassurer.

« Ce n'est rien, Kiki. Allez, je pense qu'il est temps pour nous de rentrer.  »

C'est alors que dans un coin du jardin du manoir, un parterre de fleurs en train d'éclore fut balayé par une bourrasque de vent gorgée d'un Cosmos extrêmement froid. Les fleurs furent instantanément gelées, devenant telles des fleurs séchées, mais Saori ne remarqua rien de cet événement.

« M... mademoiselle ! Nous... nous avons un problème !  » hurla Tatsumi, la mine affolée, en courant vers Saori avec Jabu à sa suite.

Ils lui annoncèrent alors qu'ils avaient reçu un message urgent les prévenant qu'Aldébaran du Taureau avait été vaincu par un adversaire inconnu.

« Qu'un homme tel qu'Aldébaran puisse avoir été défait d'un seul coup....  ».

Seiya et ses compagnons mis à part, en principe seul un Gold Saint aurait pu vaincre un autre Gold Saint. Mais même avec les attaques à la vitesse de la lumière d'Aiolia du Lion, il ne semblait pas possible de battre Aldébaran en un seul coup.

« Qui a donc bien pu... », murmura-t-elle en même temps que Jabu.

Un souffle incroyablement froid s'engouffra alors à travers ses vêtements en lui piquant la peau.

« C'est toi Athéna, n'est-ce pas... ? »

Un homme vêtu d'une sorte de Cloth inconnue (une God Robe en vérité) se tenait respectueusement au sein d'un blizzard, avec la tête baissée et un genou posé au sol. Il dirigea ensuite un regard froid et perçant sur Saori en se présentant en tant que Syd de Mizar, God Warrior de l'étoile Zeta. Ce Syd était donc celui qui avait vaincu Aldébaran, et cet unique coup porté faisait ainsi office de déclaration de guerre d'Asgard envers le Sanctuaire.


« Et c'est maintenant ton tour, Athéna, annonça Syd, qui avait eu l'audace d'être venu tenter d'assassiner Athéna.

— La ferme ! Je protégerai Saori ! cria Jabu en colère tout en attaquant Syd.

— Prends ça ! hurlèrent également Geki, Ichi, Nachi et Ban.

— La piétaille ne m'intéresse pas ! » rugit Syd.

Syd porta un abattit rapidement son bras en créant ainsi une attaque de givre évoquant le coup de griffes d'un tigre. L'assaut traça des sillons dans le sol tandis que Jabu et ses compagnons se firent balayer tels des fétus de paille.

« Me.... me sous-estime pas ! » dit Jabu en luttant pour se relever.

Mais l'issue du combat était devenue très claire.

« Pfft. Si tu souhaites tant mourir, je t'enverrai en premier dans l'autre monde afin que tu puisses ensuite y accueillir Athéna ! »

Une chaîne surgit soudain des cieux pour bloquer le bras du God Warrior alors que celui-ci était sur le point d'utiliser l'attaque qui avait vaincu Aldébaran en un seul coup, son Viking Tiger Claw.

« Qui va là ? »

Syd eut du mal à en croire ses yeux. Un jeune homme ressemblant à une jeune fille sortit d'entre les arbres tout en tirant la chaîne qui était enroulée autour du bras du God Warrior.

« Je suis Shun d'Andromède ! annonça le concerné, paré d'une Cloth intégralement neuve.

— T'as du culot de te ramener ici tout seul en imaginant pouvoir assassiner Saori ! On ne te laissera pas poser le moindre doigt sur elle ! » renchérit une voix provenant du toit du manoir Kido.


(Image présente d'origine)

Seiya sauta en virevoltant dans les airs et atterrit devant Saori.

« Tout ira bien maintenant, Saori !

— Seiya ! »

Saori fut surprise de voir que Seiya et Shun vêtus tous les deux de nouvelles Bronze Cloths. Sa réaction était bien naturelle, car jusqu'à il y a quelques jours encore, ceux-ci se trouvaient entre la vie et la mort. Et même une fois leur état stabilisé, leur convalescence aurait du durer des mois dans le meilleur des cas.

« Sache que nous ne sommes pas des revenants. Je suppose que le roi Enma ne devait pas trop nous apprécier. » l'avertit Seiya en souriant d'un air goguenard à la vue de l'expression qu'elle arborait sur son visage.

Cette nonchalance heurta profondément la fierté de ce guerrier d'élite d'Asgard qu'était Syd, qui fit alors preuve d'une combativité encore plus grande qu'avant.

« Enfoiré de Pégase... Très bien ! Je vais te montrer à quel point les God Warriors d'Asgard sont supérieurs aux Saints d'Athéna ! Ça va être une leçon que tu n'oublieras pas de sitôt ! »

Syd se dégagea de la chaine de Shun et s'élança dans les bois en incitant Seiya à l'y suivre. Seiya le rattrapa en un rien de temps et lui décocha alors une attaque en y mettant toutes ses forces.

« Prends ça ! »

La puissance et la vitesse atteintes par le poing de Seiya étaient bien plus grandes qu'autrefois. Son corps n'était pas envie complément guéri de ses blessures, mais la terrible bataille du Sanctuaire avait fait faire un bond prodigieux au niveau de Cosmos de Seiya. Syd y répondit cependant avec des mouvements et des attaques de mesure équivalente à ce dont les Gold Saints étaient habituellement capables. Les faisceaux créés par Syd ressemblaient comme deux gouttes d'eau à ceux utilisés par l'homme mystérieux qui avait attaqué Ikki quelques jours plus tôt. Un homme de l'ombre dont Syd lui-même ignorait l'existence.

« Voici donc un God Warrior d'Asgard... Son Cosmos dégage un froid incroyable ! » pensa Seiya.


Même si l'attaque de froid de Syd n'avait fait que l'effleurer, il avait l'impression d'avoir été gelé jusqu'à la moelle en dépit de sa nouvelle Cloth. Seiya lança finalement sa plus puissante attaque.

« Pegasus Ryūsei Ken ! »

Simultanément, Syd utilisa lui aussi sa terrifiante technique.

« Viking Tiger Claw ! »

Une multitude de météores et de griffes de tigre se croisèrent et s'entrechoquèrent. Les combattants furent tous deux propulsés en arrière. Les traces de coup de griffes froids et acérés laissés sur la Cloth régénérée de Seiya en disaient long sur la dangerosité de Syd.

« Si jamais il utilisait cette attaque contre Athéna... contre Saori... ! » songea Seiya.

Seiya se releva aussitôt et se remit en posture de combat, en faisant brûler son Cosmos à un point encore plus haut que précédemment.

« Syd de Mizar ! Mon prochain assaut scellera l'issue de ce duel !

— J'y compte bien ! »


(Image présente d'origine)

Seiya comprit très clairement que Syd avait lui aussi poussé son Cosmos glacé à son paroxysme.

« L'un de nous deux mourra à l'issue du prochain assaut... » pensa Seiya.

Il le sentait instinctivement, lui qui avait connu tant de combats à mort.

« Un instant, Seiya ! cria à ce moment-là la voix tranchante d'Ikki, qui exigeait à son compagnon de se retenir.

— Pourquoi est-ce que tu me demandes de m'arrêter, Ikki ? Ce type est venu pour essayer de tuer Saori !

— On ne peut pas si facilement prendre la vie d'Athéna... pas tant qu'il y aura des Saints à ses côtés, dit le Phoenix en s'adressant non pas à Seiya, mais à Syd.

— Nous avons déjà erré une fois à la frontière de la mort... Il est maintenant hors de question de perdre inutilement nos vies ! annonça une voix qui était celle de Shiryū.

— Songe donc à la bataille à venir, Seiya ! » continua Hyōga.

Les deux nouveaux arrivés s'adressèrent à Seiya tout en intimidant Syd grâce à leurs violents esprits combatifs.

« Très bien... l'heure du combat final entre les God Warriors et les Saints finira de toutes façons par arriver. J'attendrai ce moment avec impatience, Seiya de Pégase ! »

Syd s'en alla et le vent fit disparaître l'air froid qui l'avait accompagné. Seiya émit un grognement de douleur. Maintenant que l'adrénaline était retombée, la douleur laissée à travers sa Cloth par le coup de Syd lui semblait bien plus réelle.

« Seiya ! »

Saori se rua inquiète vers Seiya, mais contrairement à ce à quoi elle s'attendait, celui-ci lui répondit par un sourire.

« Tout va bien Saori... Mais ça aurait pu être différent si je n'avais pas eu cette nouvelle Cloth de Pégase... Je peux en remercier Mū et les autres Gold Saints.

— "Mū et les autres Gold Saints" ? »

Les Saints expliquèrent à Saori que leurs Bronze Cloths avaient ressuscité grâce au sang des Gold Saints. En principe, les êtres humains sont censés mourir après avoir perdu un tiers de leur sang. Mais les Gold Saints étaient allés jusqu'à verser chacun la moitié de leur sang afin d'insuffler une nouvelle vie dans les Cloths mortes de Seiya et de ses amis, au péril de leurs vies. Afin de ressusciter les Cloths de ceux qui avaient mis leurs vies en jeu pour les combattre. Saori se sentit envahie par une intense émotion. Tel était donc la force de l'Amour des Gold Saints. Et comme pour y répondre, les Cosmos tenaces des Bronze Saints leurs avaient permis de s'accrocher à ce monde alors qu'ils étaient perdus à la frontière séparant la vie de la mort.

« En comparaison, qu'ai-je fait pour Seiya et pour ses amis, toute Athéna que je suis ? » se demanda silencieusement Saori.

Tout en se blâmant, elle eut l'impression de comprendre enfin ce que Mū avait voulu lui expliquer au sujet de la fontaine d'Athéna. Mū ne lui interdisait pas d'aimer un Saint. Il était après tout impossible de ne pas aimer une personne plus que les autres. C'est simplement que les larmes d'Athéna censées apporter le salut aux Saints étaient telles le soleil qui illuminait avec la plus grande impartialité l'ensemble de la Terre de sa lumière. Il n'était guère difficile pour Saori de vivre en tant que jeune fille. Mais les jeunes hommes qu'étaient Seiya et ses amis devaient en revanche vivre en supportant un cruel destin. Et ce qui comptait maintenant pour eux était de pouvoir recevoir impartialement la puissance d'un majestueux et infini amour. L'amour d'Athéna.


Saori ne se sentait plus perdue. Elle tendit une main à Seiya, agenouillé, et s'adressa du fond de son cœur aux Gold Saints qui se trouvaient dans le si lointain Sanctuaire.

« Merci Mū. Merci Gold Saints. Je jure de redoubler d'efforts. En prodiguant à tous un amour qui n'aura rien à envier au votre.

— Saori ? » s'étonna Seiya.

Les larmes de Saori tombèrent sur la paume de Seiya alors que celui-ci, intrigué, s'apprêtait à tourner la tête vers elle. Le jeune homme se sentit soudainement empli d'une grande chaleur.

Ce qu'il vit fut le sourire de la digne, belle et radieuse Saori, qui veillait sur Seiya et tous ses Saints, image fidèle de la statue d'Athéna.


Fin de traduction