Livre 1 - Chapitre de Mei
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- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitres 1 (Oreste) et 2 (Les Saints d'Athéna)
- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitre 3 (Sicile)
- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitre 4 (Ressurection) et épilogue
- Livre 2 - Chapitre du sang - Prologue et chapitre 1 (La Chevelure de Bérénice)
- Livre 2 - Chapitre du sang - Chapitre 3 (Sang)
- Livre 2 - Chapitre du sang - Chapitres 4 (Chronos) et épilogue (Deux Ex Machina)
Contents
Chapitre 1 : Oreste
La mythologie grecque raconte qu'il y a bien longtemps, Poséidon et Athéna se disputèrent le contrôle de l'Attique. Ainsi la célèbre Acropole située dans la capitale d'Athènes devint le théâtre de leurs affrontements. Le nom « Acropole » signifie «la ville haute ». Ses habitants, après qu'Athéna leur a offert un olivier, choisirent finalement de se ranger sous sa protection. Ils érigèrent alors en son honneur un temple d'une blancheur crayeuse sur une colline d'une hauteur de 70 mètres et d'une circonférence de 800 mètres. Au fil du temps et de l'histoire guerrière des hommes, ce temple autrefois prospère est tombé en ruines, mais on peut encore ressentir sa gloire passée.
La
nuit
tombée.
« Ne trouvez-vous pas que l'air s'est quelque peu rafraîchi ? »
Ses cheveux bruns flottaient au gré du vent. Shun se trouvait dans un théâtre en plein air situé au sud-ouest de la colline de l'Acropole. Il porta son regard vers celle-ci.
L'été,
le
coucher
de
soleil
est
tardif
en
Athènes :
il
disparaît
bien
après
huit
heures
du
soir
et
la
ville
est
alors
progressivement
absorbée
dans
une
aura
de
ténèbres
indigo,
moment
où
les
lumières
s'allument
sur
la
colline
de
l'Acropole.
Face
aux
pins
et
aux
cèdres
plongés
dans
l'obscurité,
ces
falaises
se
dressent
dès
lors
tels
des
murs
baignés
d'un
éclat
doré
qui
leur
donne
l'apparence
d'un
autel
sacré
fait
de
murailles
cyclopéennes.
Les
rangées
de
colonnes
du
Parthénon,
ses
métopes
et
même
son
pédiment
luisaient
autrefois
d'un
doux
éclat
semblable
à
la
lueur
du
marbre
frappé
par
la
lumière,
bien
que
cette
construction
soit
aujourd'hui
en
ruines.
« Je
vous
remercie
d'avoir
accepté
de
m'accompagner
ce
soir,
Nicol.
— Voyons, ce n'est rien. »
Nicol esquissa un sourire. Il avait l'élégance de la statue du dieu Hermès adolescent de Praxitèle mais semblait pourtant être une personne très abordable. Ses cheveux châtains, son regard aussi paisible qu'un lac, et son intelligence lui valaient l'admiration et les compliments de tous. Cependant, porter des vêtements noirs l'été près de la mer Egée semblait quelque peu inconfortable.
« En
fait
j'avais
d'abord
invité
Seiya,
mais
il
a
refusé
en
avançant
que
le
théâtre
est
ennuyeux.
— Je pense de toute façon qu'un garçon aussi terre à terre que lui ne peut apprécier le théâtre classique à sa juste valeur, et cela aurait finalement été un gâchis que de le laisser profiter d'un ticket aussi cher. »
Shun
émit
un
léger
rire.
Son
visage
semblable
à
celui
d'une
délicate
jeune
fille
était
éclairé
par
une
faible
lumière.
Shun
était
un
beau
jeune
homme.
Il
n'avait
pas
encore
quinze
ans
mais
n'arborait
cependant
pas
l'attitude
rebelle
que
l'on
aurait
attribué
à
son
âge.
Ils
étaient
assis
côte
à
côte
dans
la
rangée
la
plus
haute
du
théâtre.
« Sais-tu
ce
qu'est
l'Odéon ?
demanda
Nicol.
— Pas vraiment, répondit Shun.
— L'Odéon est un ancien vestige bâti en 161 après J.-C., et dont le nom signifie "construction destinée à des concours musicaux". Il a la forme d'un cercle et dispose, en plus de son excellente acoustique, d'une capacité d'accueil de 6000 personnes. Il est même possible d'entendre le son d'une pièce qui tombe sur scène.
— Incroyable.
— Le nom de cet Odéon, "Hérode Atticus", provient de celui du politicien romain qui a levé les fonds nécessaires à sa construction lors de l'ère romaine, et on l'appelle aussi le "théâtre d'Hérode Atticus". Il fut restauré après la Seconde Guerre Mondiale, et vit désormais cette résurrection en accueillant de nos jours les tragédies grecques antiques. Pendant les festivals, des artistes du monde entier viennent en ce lieu pour y donner leurs représentations, que ce soient des pièces de théâtre ou bien encore des opéras, conclut Nicol qui avait tout expliqué à Shun d'un seul bloc.
— Que ce soit aujourd'hui ou pendant l'Antiquité, l'amour des Grecs pour le théâtre reste le même, n'est-ce pas ?
— Pour les Grecs, aller au théâtre est aussi normal que d'aller voir un match de foot. Et d'ailleurs pourquoi s'en priveraient-ils ? La Grèce jouit d'un climat si agréable. En effet, il n'y a pas à craindre une interruption due à la pluie, ce qui assure que les programmes annoncés ne souffrent d'aucun retard, et ce même dans ce théâtre à ciel ouvert. »
L'hiver exclu, Athènes bénéficiait d'un temps clair environ 300 jours par an.
« Mais
en
contrepartie
il
est
nécessaire
d'attendre
la
tombée
de
la
nuit
pour
pouvoir
utiliser
les
projecteurs
dans
ce
genre
de
théâtre,
ce
qui
force
les
représentations
à
se
finir
tardivement.
Qui
plus
est,
l'Orestie
est
une
pièce
en
trois
actes »,
dit
Nicol
en
baillant
tel
un
chat
tandis
que
Shun
s'étirait
de
tout
son
corps.
« Le temps de représentation annoncé pour cette pièce est de cinq heures.
— Cela va être une longue soirée, lui répondit Shun. »
Même
en
Grèce,
une
tragédie
antique
de
ce
genre
ne
pouvait
être
jouée
qu'en
été
et
dans
un
théâtre
à
ciel
ouvert.
La
pièce
en
question
était
l'Orestie
écrite
par
Eschyle,
une
œuvre
en
trois
actes.
Le
premier
acte
s'était
achevé
depuis
peu
et
c'était
maintenant
l'entracte
avant
le
deuxième.
« Je
vois
pourtant
qu'aucun
spectateur
ne
rentre
chez
lui,
remarqua
Shun.
— Les Grecs, aussi bien les adultes que les enfants, sont habitués à la vie nocturne, lui répondit Nicol.
— Je vois ça.
— Alors comment trouves-tu cela ? Qu'est-ce qu'un jeune homme japonais pense du théâtre classique grec ?
— Je pense sincèrement que c'est très intéressant.
— Vraiment ? L'œuvre d’Eschyle est grandiose, mais je te concéderais qu'elle puisse sembler un peu ennuyeuse de prime abord », dit Nicol en esquissant un sourire amusé.
Eschyle, l'auteur de cette pièce en trois actes était une personne vivant au Vème siècle avant Jésus-Christ. L'Orestie qu'il a créée est bien plus ancienne que les pièces de Shakespeare, et au cours du temps plusieurs producteurs l'ont donc adaptée en ajoutant des choses qui leur semblaient intéressantes. Les représentations de cette pièce se donnent encore de nos jours partout à travers le monde. Peu de gens connaissent l'Orestie au Japon mais la plupart des japonais connaissent l'histoire du cheval de Troie, ce qui fait qu'il est donc préférable de leur expliquer que l'Orestie est l'histoire qui se passe après la guerre de Troie.
Éris,
déesse
de
la
discorde,
avait
envoyé
une
pomme
d'or
destinée
à
la
plus
belle
femme,
ce
qui
provoqua
finalement
la
guerre
de
Troie
qui
avait
Hélène
pour
enjeu.
Agamemnon,
roi
de
Mycènes
et
chef
de
l'armée
grecque,
offrit
sa
propre
fille
Iphigénie
en
sacrifice
pour
s'assurer
la
victoire.
Sa
femme
Clytemnestre
se
mit
alors
en
colère
et
ourdit
avec
son
amant
Égisthe
l'assassinat
d'Agamemnon,
qu'ils
mirent
à
mort
après
son
retour
victorieux
de
Troie.
Ce
moment
marque
la
fin
du
premier
acte
nommé
"Agamemnon".
« Concernant
Seiya,
la
simple
explication
des
points-clés
de
cette
pièce
lui
a
donné
le
sommeil,
avoua
Shun.
— La prochaine fois, invite-le à une comédie. S'il y a un bon nombre de blagues grivoises, de la violence gratuite et autres choses sans queue ni tête, peut-être que ce garçon immature y trouvera son intérêt. »
Nicol
avait
eu
des
paroles
assez
dures
envers
Seiya,
malgré
son
visage
de
sage
qui
ne
ferait
pas
de
mal
à
une
mouche.
Shun
abaissa
son
regard
vers
la
scène
de
ce
théâtre
antique
situé
au
pied
de
la
colline
de
l'Acropole.
L'entracte
prit
fin
et
les
conversations
aux
alentours
s'éteignirent
progressivement
tandis
que
chacun
reportait
son
attention
sur
la
pièce
racontant
le
drame
de
cette
famille
maudite,
éclairée
par
les
projecteurs.
Le
second
acte,
"les
Choéphores",
ce
qui
signifiait
"les
prières
funéraires
des
femmes",
commençait
à
se
jouer
et
se
situait
neuf
ans
après
le
premier
acte.
Oreste,
le
fils
d'Agamemnon
qui
avait
été
confié
dans
son
enfance
à
un
pays
voisin,
compris
après
avoir
écouté
les
paroles
de
l'Oracle
de
Delphes
qu'il
devait
venger
l'assassinat
de
son
père,
répétant
sur
une
nouvelle
génération
les
tragédies
sanguinaires
de
cette
famille.
L'Orestie
qui
se
jouait
ce
soir-là
dégageait
un
fort
sentiment
de
pièce
antique,
que
ce
soit
de
par
les
masques
des
acteurs,
les
décors
ou
bien
encore
par
les
effets
de
scène,
au
lieu
d'être
adaptée
aux
goûts
modernes.
Oreste
revint
secrètement
dans
son
pays
natal
et
s'associa
à
sa
sœur
Électre
qui
nourrissait
les
mêmes
intentions
que
lui,
à
savoir
se
débarrasser
d'Égisthe,
l'amant
de
leur
mère.
Une
fois
cet
acte
accompli
et
leur
père
vengé,
les
enfants
d'Agamemnon
se
confrontèrent
à
leur
mère
Clytemnestre.
Celle-ci
supplia
ses
enfants
qu'elle
avait
nourris
au
sein
de
lui
laisser
la
vie,
plongeant
pendant
un
moment
Oreste
dans
le
doute.
Mais
celui-ci
se
fia
finalement
à
la
volonté
divine
relayée
par
l'Oracle
de
Delphes.
« J'ai
donc
mis
au
monde
un
serpent...
— Tu as tué la seule personne que tu n'aurais pas dû. »
Le cœur d'Oreste souffrait de cette situation qui n'aurait dû être. Il annonça cependant à sa mère que ce n'était pas lui qui l'assassinait, mais qu'elle s'était tuée elle-même, tout en pointant son épée dans sa direction. La reine frappée s'écroula sans vie sur la scène telle une poupée de chiffon. Le sang de la reine tombée s'étendait petit à petit sous le feu des projecteurs. Un matricide. L'Oreste masqué brandit l'épée utilisée pour son crime tandis qu'il volait l'attention de douze mille yeux de spectateurs stupéfaits. Il venait d'accomplir un acte qui n'aurait jamais dû être et allait subir le jugement des Érinyes, qui était le sujet du troisième acte et concernait sa chute dans la folie.
« Comment ? »
s'exclama
Nicol.
Il
se
tourna
vers
Shun
pour
lui
expliquer
les
codes
du
théâtre
grec
classique.
« Aucun
meurtre
ne
doit
se
produire
sous
les
yeux
du
public. »
Les
scènes
violentes
n'étaient
jamais
directement
montrées.
Au
lieu
de
cela,
la
convention
voulait
que
les
acteurs
quittent
la
scène
puis
qu'un
intense
hurlement
d'agonie
s'élève,
suivi
d'une
explication
du
narrateur.
Bien
que
la
raison
de
ce
choix
soit
inconnue,
cela
est
une
règle
esthétique
du
théâtre
grec.
Il
semblait
impossible
qu'une
troupe
théâtrale
jouant
une
pièce
antique
transgresse
cette
règle,
à
plus
forte
raison
dans
un
théâtre
historique.
« Ils
n'auraient
pas
dû
montrer
cela. »
Nicol,
qui
connaissait
bien
le
théâtre
classique,
se
leva
sans
même
s'en
rendre
compte.
Et
ce
n'était
pas
l'unique
chose
étrange.
« Ils
sont
deux ? »
murmura
Nicol.
Deux
Oreste
masqués
se
tenaient
sur
scène.
En
un
instant,
le
second
était
sorti
de
nulle
part
sans
que
personne
ne
s'en
rende
compte.
La
représentation
venait
de
prendre
un
tournant
inattendu
et
tous
les
spectateurs
en
avaient
conscience.
L'acteur
qui
avait
jusqu'alors
donné
une
représentation
parfaite
d'Oreste
ne
pouvait
sortir
la
moindre
réplique,
stupéfait
par
le
meurtre
qui
venait
d'être
commis
sous
ses
yeux.
Le
masque
tomba.
Ainsi que la tête.
L'Oreste
qui
s'était
introduit
sur
scène
venait
de
porter
un
coup
latéral
sur
son
double
avec
l'épée
qui
avait
servi
au
matricide.
La
pièce
était
brisée.
La représentation n'en était plus une.
Le
faux
Oreste
descendit
de
la
scène
tandis
que
les
spectateurs,
jusque
là
transportés
par
ce
qui
semblait
il
y
a
peu
être
un
matricide
mis
en
scène
avec
virtuosité,
revinrent
à
la
réalité
et
des
hurlements
d'horreur
s'élevèrent.
L'assassin
des
acteurs
incarnant
Oreste
et
Clytemnestre
s'élança
sous
les
yeux
des
6000
spectateurs
vers
les
escaliers
qu'il
se
mit
à
grimper,
l'épée
du
meurtre
tâchée
de
sang
brandie
au-dessus
de
sa
tête.
Shun
laissa
échapper
un
cri
de
surprise
tandis
qu'il
percevait
une
intention
meurtrière.
Les
yeux
cachés
par
le
masque
de
cet
Oreste
fixaient
sans
le
moindre
doute
la
rangée
supérieure
du
public.
La
lourde
lame
qu'il
tenait
répandait
des
étincelles
derrière
elle.
« Que... »
Une
chaîne
apparut.
Shun
tendit
face
à
lui
avec
ses
deux
bras
cette
chaîne
sortie
de
nulle
part
qui
bloqua
le
coup
tranchant
porté
par
l'intrus.
Le
métal
des
deux
armes
se
frottant
donna
naissance
à
grincement
tandis
que
la
chaîne
était
tendue
à
son
maximum
sous
la
force
du
coup.
Cette
épée
n'était
pas
un
objet
de
théâtre
mais
une
lame
de
bronze
bien
réelle,
capable
de
trancher
les
os
et
de
faire
tomber
des
têtes.
Le
fait
qu'un
jeune
homme
aussi
frêle
parvienne
à
bloquer
ce
coup
ressemblait
par
contre
à
du
théâtre.
« Qui
es-tu ? »
demanda
Shun
en
continuant
sa
lutte
contre
le
faux
Oreste.
Celui-ci portait en plus de son masque un vêtement de théâtre court sans manches, et ses longs bras et jambes semblaient être forgés dans le métal. Shun ne pouvait distinguer plus de détails de l'attaquant au sein de ces ténèbres, qui plus est avec la lumière de la scène dans le dos de son agresseur. Une odeur de bête sauvage se dégageait de lui. Un phénomène surprenant se produisit alors. Ce n'était non pas la fine chaîne qui venait de voler en éclats mais l'épée de bonze.
Nicol
interpella
Shun.
L'Oreste
surmonta
sa
surprise
et
jeta
l'arme
dont
il
ne
restait
plus
qu'un
manche.
« Attention ! »
cria
Shun.
Il
vit
le
corps
de
Nicol
se
plier
en
deux
sous
l'effet
d'un
coup
qui
l'envoya
voler
contre
un
mur
plusieurs
mètres
plus
loin.
Nicol
émit
un
cri
en
heurtant
le
mur
avec
son
dos,
puis
retomba
tête
la
première
vers
le
sol.
Un
coup
capable
de
projeter
un
homme
d'un
mètre
quatre-vingt
tel
que
lui
n'était
pas
normal.
Non,
plus
que
cela,
ce
ne
pouvait
être
une
attaque
portée
par
un
simple
être
humain.
Cette
attaque
avait
été
donnée
à
une
vitesse
supérieure
à
celle
du
son,
et
nul
hormis
Shun
n'avait
pu
la
voir
parmi
l'assistance
présente.
Les
environs
sombraient
dans
la
confusion
générale.
Les
spectateurs,
pris
de
panique
suite
au
meurtre
sur
scène,
fuyaient
de
manière
désordonnée
les
lieux,
semblables
à
des
fourmis
quittant
une
fourmilière
détruite.
Un
véritable
concert
de
cris
de
panique,
comme
si
la
foule
était
frappée
des
airs
de
musique
du
dieu
Pan
qui
conduisent
à
la
folie.
« Où
est-il
passé ? »
demanda
Shun
qui
se
tenait
dans
la
foule
en
déroute
tout
en
brandissant
sa
chaîne
devant
lui
pour
protéger
Nicol.
Personne.
L'homme
avait
disparu.
L'Oreste avait abandonné son masque sur scène et s'était déjà évanoui dans les ténèbres, loin de toute lumière.
La naissance de l'univers s'accompagna de la libération de la Volonté des Dieux (Big Will) qui imprégna toute vie et se logea dans les étoiles. Les étoiles trouvèrent leur place chez Ouranos, le ciel. De l'océan Pontos naquit la vie. Puis lentement, sous l'action du Temps, le monde prit forme et grandit, tous les humains le peuplant naissant et mourant en suivant la destinée tracée par les étoiles. Les étoiles sont dépendantes du monde et le monde dépend des étoiles. À un certain point, des personnes dont les corps étaient investis de la Volonté des Dieux apparurent. Ceux-ci devinrent les réceptacles d'âmes immortelles, des prophètes ou étaient eux-mêmes considérés comme des dieux sur Terre et tentèrent alors de guider le monde pour le rendre meilleur à l'aide de la Volonté des Dieux.
Les
dieux
s'affrontèrent.
Des
guerriers
au
service
de
ces
dieux
apparurent
également,
élus
par
les
étoiles
qui
décidèrent
de
leurs
vies.
Ceux
qui
accompagnaient
Athéna
se
nommaient
les
Saints.
De
sanglantes
batailles
furent
livrées
pour
déterminer
quel
dieu
dirigerait
le
monde,
et
celles-ci
se
sont
étendues
sur
de
longues
durées
inimaginables
pour
l'esprit
humain.
Quel
que
soit
le
champ
de
bataille,
Athéna
était
entourée
de
jeunes
garçons
originaires
des
quatre
coins
du
monde
pour
la
protéger.
Ceux-ci
étaient
véritablement
emplis
de
force
et
de
courage.
Il
est
dit
que
leurs
poings
pouvaient
fendre
les
cieux,
et
que
leurs
pieds
étaient
capables
de
briser
la
terre.
Ces
guerriers
de
l'espoir
apparaissaient
à
chaque
fois
que
le
mal
menaçait
le
monde.
Cependant,
leur
existence
n'est
consignée
ni
dans
la
mythologie
grecque,
ni
dans
les
livres
d'histoire.
Ce
sont
de
jeunes
hommes
de
légende.
Ce
sont
les
Saints
d'Athéna.
Chapitre 2 : Les Saints d'Athéna
Ce qui est appelé "Mythologie" ne saurait être condensé en un unique livre ou poème épique. Cette notion est apparue à l'aube de l'humanité et s'est donc depuis scindée en plusieurs branches correspondant à autant de cultures humaines, ce qui explique pourquoi les diverses mythologies présentent tant de contradictions entre elles. En fait, vouloir trouver une vérité absolue n'a que peu de sens car il n'y a pas de version d'un mythe plus véritable qu'une autre.
Depuis
l'Antiquité,
les
Grecs
nomment
leur
pays
"Hellas"
et
se
présentent
eux-mêmes
comme
étant
les
"Hellènes",
ce
qui
signifie
"peuple
de
Hellen".
Lors
des
cérémonies
d'ouverture
des
Jeux
Olympiques,
les
Grecs
annoncent
leur
pays
sous
le
nom
de
"République
Hellène",
bien
que
les
langues
d'origine
latine
utilisent
plutôt
les
termes
dérivés
du
latin
"Graecus".
C'est
pourquoi
les
étrangers
désignent
cette
contrée
sous
le
nom
de
"Grèce",
ou
"Greece"
en
anglais.
Ce
genre
de
particularité
n'est
pas
exclusive
à
la
Grèce
et
par
exemple
les
Japonais
nomment
eux-mêmes
leur
pays
"nihon"
(日本)
et
se
désignent
en
tant
que
"nihonjin",
mais
utilisent
par
contre
pour
la
Grèce
une
prononciation
tirée
de
l'anglais
qui
donne
"girisha".
La
mythologie
grecque
raconte
qu'un
jour,
Zeus,
le
dieu
suprême,
provoqua
un
déluge
destructeur
pour
punir
l'humanité
de
sa
folie.
Cependant,
Deucalion,
fils
de
Prométhée,
le
sage
Titan
qui
offrit
le
feu
aux
hommes,
et
Pyrrha,
fille
de
Pandore
qui
avait
reçu
les
plus
beaux
dons
des
dieux,
purent
y
survivre
en
bâtissant
une
immense
nef.
Ils
nommèrent
le
premier
de
leurs
fils
"Hellen",
qui
est
considéré
par
la
légende
comme
l'ancêtre
de
tous
les
Grecs.
2.1
Le Sanctuaire, lieu saint, Domaine Sacré de la déesse Athéna.
Ce lieu n'est pas si éloigné que cela de la capitale grecque d'Athènes, mais ces montagnes sacrées qui ne figurent sur aucune carte sont pourtant incroyablement distantes de ce qui est considéré comme le monde normal. Même un satellite espion doté d'une résolution de l'ordre du mètre serait incapable de localiser le Sanctuaire car celui-ci est complètement irradié par la Volonté des Dieux. Celle-ci agit comme une barrière protectrice (kekkai) qui l'entoure et le dissimule complètement, le mettant ainsi à l'abri de toute interférence extérieure. Ces particularités font du Sanctuaire un lieu qui défie la compréhension humaine, et rechercher son existence revient à rechercher celle des dieux. De même, douter de son existence équivaut à douter de celle des dieux. Voilà le genre d'endroit qu'est le Sanctuaire.
En
pleine
nuit.
« Comment
se
fait-il
que
la
course
des
étoiles
s'affole
ainsi ? »
murmura
Yulij,
une
jeune
femme
aux
cheveux
argentés,
debout
dans
un
observatoire.
Celui-ci
était
situé
au
sommet
d'une
montagne
rocheuse
et
la
jeune
femme
se
trouvait
dans
une
salle
circulaire
dépourvue
de
toit. En
ce
lieu,
la
terrible
pollution
atmosphérique
d'Athènes
ne
semblait
plus
être
qu'un
mauvais
rêve
et
ce
ciel
nocturne
dégagé,
coupé
en
demi-sphère,
donnait
l'impression
de
se
trouver
dans
un
planétarium.
Sur
le
sol
était
dessinée
une
carte
astronomique
en
mosaïque
d'une
grande
finesse
représentant
les
douze
constellations
de
l'écliptique,
ainsi
qu'une
graduation
qui
indiquait
très
précisément
les
quatre
points
cardinaux.
Yulij regardait successivement les constellations du Bélier, du Taureau, des Gémeaux, du Cancer...
« C'est
comme
si
les
étoiles
se
détachaient
de
la
Voie
lactée
pour
s'écraser
sur
Terre »,
se
dit-elle
en
montant
sur
le
piédestal
destiné
à
l'observation
stellaire.
Yulij
était
vêtue
d'un
chiton
blanc
d'une
seule
épaisseur
auquel
un
himation
écarlate
était
attaché
à
l'aide
d'une
broche
sur
l'épaule
droite.
Ce
genre
de
vêtements
lui
donnait
vraiment
l'air
d'être
sortie
de
la
Grèce
antique.
« Et
mince,
pourquoi
a-t-il
fallu
que
le
seigneur
Nicol
parte
cette
nuit
au
théâtre
en
compagnie
de
ce
beau
jeune
homme ? »
soupira
la
jeune
femme,
un
masque
sur
le
visage.
Ce
masque
n'était
pas
de
ceux
que
l'on
peut
voir
à
l'occasion
d'une
fête,
d'une
pièce
de
théâtre,
voire
de
choses
inspirées
d'histoires
de
super-héros.
Ce
modèle
de
masque
avait
en
fait
été
créé
pour
pouvoir
dissimuler
les
émotions
que
ressentaient
celles
qui
en
portaient
un.
« Encore
une
autre ! »
s'exclama-t-elle
en
voyant
une
étoile
filante
dans
la
partie
ouest
de
la
voûte
stellaire.
Celle-ci
s'était
séparée
d'une
partie
du
ciel
située
dans
le
triangle
que
formaient
Deneb
de
la
constellation
du
Cygne,
Vega
de
celle
de
la
Lyre,
et
Altaïr
de
celle
de
l'Aigle
près
du
zéphyr.
Le
bolide
passa
ensuite
au
nord
de
la
constellation
de
la
Vierge,
alors
vers
l'horizon,
puis
continua
sa
course
vers
une
partie
sombre
et
vide
du
ciel,
suivie
d'une
traînée
de
feu
tandis
que
Yulij
l'observait
attentivement.
Le
destin
de
chaque
être
humain
est
lié
à
la
danse
des
étoiles
et
c'est
pourquoi
les
contempler
revient
à
contempler
le
monde.
« Je
dois
aller
prévenir
Athéna ! »
se
dit-elle
d'un
air
déterminé.
Tel
était
son
devoir
de
diacre
du
Sanctuaire.
En ce lieu, les Saints n'étaient pas une légende mais des êtres bien réels. Et il en était de même pour Athéna, déesse protectrice de la Terre et de l'amour, qui veillait sur son domaine.
Yulij
sentit
soudain
un
frisson
la
parcourir,
et
perçut
alors
très
clairement
une
intention
de
meurtre
qui
lui
donna
l'impression
d'avoir
un
couteau
derrière
le
cou.
Elle
comprit
qu'un
ennemi
venait
de
la
prendre
à
revers
et
s'en
voulut
de
ne
pas
l'avoir
remarqué
plus
tôt.
Son
ennemi
réalisa
que
la
jeune
femme
troublée
avait
pris
conscience
de
sa
présence
et
s'adressa
à
elle.
« Tu fais partie des Saints à ce que je vois.
— En effet, je suis Yulij du Sextant », lui répondit-elle sans esquisser le moindre mouvement.
Ce
n'était
pas
tant
qu'elle
ne
voulait
pas
bouger,
mais
plutôt
qu'elle
ne
le
pouvait
pas,
tétanisée,
et
elle
continua
donc
la
conversation
le
dos
tourné
à
son
ennemi.
« Vous
savez
que
vous
venez
de
vous
introduire
sur
les
terres
du
Sanctuaire,
n'est-ce
pas ? »
demanda-t-elle.
Elle
n'eut
que
le
silence
pour
réponse.
Yulij
se
dit,
anxieuse,
que
cette
question
était
de
toute
façon
stupide
car
il
était
impossible
qu'un
simple
touriste
ivre
puisse
se
perdre
et
arrive
par
mégarde
dans
ce
Sanctuaire
protégé
par
la
barrière
d'Athéna.
« De
quel
Mal
êtes-vous
le
serviteur ?
— Les femmes qui deviennent Saints se doivent d'abandonner leur féminité et de porter ce genre de masque, telles sont vos règles n'est-ce pas ? »
L'air fut soudain transpercé d'un coup.
« Qu'est-ce que...? s'exclama-t-elle surprise.
— Quel joli visage. »
Le
masque
du
silence
avait
été
séparé
en
deux
moitiés
égales
qui
heurtèrent
bruyamment
le
sol
en
oscillant
sur
elles-mêmes.
Par
pur
réflexe,
Yulij
porta
ses
mains
à
son
visage,
ce
qui
laissa
son
ventre
à
découvert,
et
l'intrus
profita
alors
de
cette
faille
pour
la
frapper.
Elle
s'écroula
le
souffle
coupé
puis
s'évanouit.
L'intrus
la
prit
sur
son
épaule
pour
la
transporter,
puis
fixa
avec
mépris
la
mosaïque
au
sol
en
laissant
échapper
un
rire
mauvais.
Il
porta
un
coup
qui
fendit
le
sol
en
relâchant
une
grande
énergie,
créant
alors
un
cratère
de
même
nature
que
ceux
laissés
par
les
météorites.
La
mosaïque
montrant
les
douze
constellations
du
zodiaque
n'était
plus
que
miettes
éparses.
2.2
« Bon sang ! »
Un
homme
ensommeillé
assis
sur
les
marches
d'un
escalier
en
pierre,
en
train
de
dodeliner
de
la
tête.
Il
reçut
soudain
un
coup
de
pied
à
l'arrière
de
celle-ci,
ce
qui
l'envoya
dégringoler
une
bonne
dizaine
de
ces
marches.
« A...
Aïe !
Le
vent
nocturne
d'été
est
si
agréable,
pourquoi
tu...
— Agréable hein ? »
Le
visage
de
l'homme
se
décomposa
en
voyant
son
interlocuteur.
Ses
deux
compères
qui
s'étaient
aussi
endormis
se
réveillèrent
également
et
arborèrent
la
même
expression
lorsqu'ils
virent
le
jeune
homme
qui
venait
d'arriver.
Les
trois
compagnons,
gardes
du
Sanctuaire
d'Athéna,
portaient
les
armures
de
cuir
exigées
par
leur
fonction.
« Ce...
c'est
vous,
maître
Seiya ?
bégaya
un
des
hommes.
— Vous êtes des êtres humains ou des macaques ? Combien de fois faut-il vous répéter les choses pour que vous compreniez ? rétorqua Seiya en les sermonnant. »
Seiya,
qui
ne
mesurait
même
pas
un
mètre
soixante-dix,
paraissait
plutôt
petit
comparé
à
ces
gardes
au
physique
de
catcheurs,
et
son
vêtement
en
cuir
ainsi
que
ses
sandales
donnaient
l'impression
que
ce
garçon
japonais
portait
un
costume
de
scène.
S'il
avait
été
scolarisé,
il
aurait
été
au
collège.
Ses
cheveux
avaient
de
légères
teintes
rouges
et
son
apparence
tout
entière
dégageait
un
incroyable
dynamisme.
Une
puissante
volonté
brillait
dans
ses
yeux
et
il
était
empreint
de
toute
la
détermination
que
peuvent
avoir
les
adolescents
de
son
âge.
« En
voila
une
façon
plaisante
de
faire
votre
tour
de
garde !
Je
vous
avais
pourtant
dit
ne
pas
vous
endormir
en
surveillant
le
Sanctuaire !
— Ou... oui ! Nous le savons bien ! répondirent les gardes.
— Alors si vous avez déjà compris ça, pourquoi est-ce que vous faites la sieste, idiots ! »
Seiya,
tel
un
ancien
sergent
d'armée,
leur
colla
un
direct
dans
l'estomac
pour
les
discipliner.
Les
hommes
finirent
par
se
retrouver
à
se
tordre
par
terre
après
avoir
été
corrigés
par
ce
qui
n'était
qu'un
gamin
comparé
à
eux.
« Arrêtez
de
rêvasser !
Ce
n'est
pas
parce
que
l'on
est
en
temps
de
paix
depuis
peu
qu'il
faut
se
relâcher !
Un
ennemi
peut
se
montrer
n'importe
quand !
— C'est à cause de ce genre de comportement que vous ne montez pas en grade et restez de simples gardes ! » continua Seiya.
Cette
leçon
terminée,
Seiya
quitta
les
lieux
en
laissant
derrière
lui
les
gardes
honteux,
puis
il
continua
seul
sa
ronde.
« Bah,
il
est
vrai
cependant
que
cette
nuit
d'été
donne
envie
de
piquer
un
bon
somme,
pensa-t-il. »
Il
se
sentait
malchanceux
de
devoir
faire
un
tour
de
garde
nocturne
au
lieu
de
profiter
de
cette
belle
nuit,
et
se
dit
qu'il
aurait
peut-être
été
préférable
d'accepter
l'invitation
de
Shun
et
d'aller
profiter
d'Athènes
au
passage.
« Mais
malgré
tout,
qu'est-ce
que
Shun
peut
bien
trouver
d'amusant
dans
une
vieille
pièce
de
théâtre ? »
se
dit-il.
Seiya
ne
pensait
déjà
plus
aux
gardes
qu'il
avait
réprimandés
peu
de
temps
auparavant,
et
se
mit
lui
aussi
à
pousser
un
bâillement
d'ennui.
De même que les cieux sont le domaine des étoiles de la voûte céleste, le Sanctuaire est depuis des temps immémoriaux le domaine d'Athéna.
Les Douze Temples du Zodiaque sont nommés ainsi car il représentent les douze signes zodiacaux, à savoir le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et les Poissons. Ces temples situés sur une montagne rocailleuse et sauvage sont traversés par un chemin qui mène jusqu'à la Salle du Pope, où se trouve également le trône de la déesse, et en continuant au delà de cette salle on arrive au lieu le plus important du Sanctuaire : l'autel sacré d'Athéna.
En plus de cela, une grande place se trouve au pied de la montagne, ainsi qu'un Colisée, l'horloge zodiacale, un théâtre circulaire, des Stoai, des maisons et bien d'autres choses prouvant qu'il existe toute une vie active autour de ce lieu. Tous ces éléments donnaient à ce lieu sacré un air de ressemblance avec la célèbres Delphes, réputée pour son oracle dans l'antiquité grecque. Pour comparer avec le Japon, on pourrait dire que cela dégage le même genre d'impression que la ville de "monzenmachi" dans les temps anciens.
On peut aussi voir au Sanctuaire de nombreux bâtiments délaissés basés sur des styles architecturaux divers qui témoignent des milliers d'années auxquels remontent l'existence de cet endroit. Cet état de préservation est en particulier dû au fait qu'il paraît que depuis les temps anciens, nul ennemi n'a réussi à s'emparer du Sanctuaire.
C'est le quartier général des Saints protecteurs de la Terre. Depuis les anciens temps mythologiques, Athéna a constamment protégé la paix du monde contre les continuels assauts de dieux hostiles qui voulaient y semer la désolation, et à chaque fois la déesse a remporté la victoire. Le Domaine Sacré n'a jamais été défait par les forces du mal.
Tels sont les récits sur le Sanctuaire.
Seiya
s'arrêta
soudain.
« Je
ressens
quelque
chose
d'étrange...
qu'est
ce
que
c'est ? »
pensa-t-il.
Son
cœur
battait
fort
dans
sa
poitrine.
Il
se
tourna
en
direction
vers
une
montagne
et
arrêta
son
regard
sur
le
sommet
de
celle-ci.
« C'est
dans
cette
direction
que
se
trouve
l'observatoire
stellaire... »
Soudain
un
hurlement
déchira
la
nuit.
Seiya,
surpris,
fit
demi-tour
pour
revenir
en
courant
vers
les
gardes
qu'il
avait
quittés
et
se
mit
à
grimper
les
escaliers
quatre
à
quatre
une
fois
parvenus
à
ceux-ci.
Seiya
en
eut
le
le
souffle
coupé.
Une
forte
odeur
de
sang
se
dégageait,
comme
si
le
sol
tout
entier
en
avait
été
imprégné.
« Tiens
tiens,
on
dirait
qu'il
reste
encore
un
microbe
par
ici. »
Seiya
entraperçut
trois
silhouettes
tapies
dans
l'ombre
et
celles-ci
jetèrent
subitement
devant
lui
les
propriétaires
de
ces
cris
d'agonie.
Le
jeune
homme,
toujours
sous
le
coup
de
la
surprise,
reconnut
ces
personnes.
L'un
d'entre
eux
avait
eu
tous
les
os
de
son
corps
broyés
par
une
immense
pression,
un
autre
avait
le
corps
perforé
de
part
en
part
par
des
trous
semblables
à
ceux
que
laisseraient
des
aiguilles.
Le dernier avait eu la peau de tout son corps arrachée comme une orange que l'on aurait pelée et l'expression de son cadavre était figée sur une grimace témoignant de son intense douleur. Ces hommes étaient les trois gardes que Seiya avait réprimandé pour s'être endormis pendant leur ronde. Eux, des gardes du Sanctuaire d'Athéna, tués dans leur propre havre !
Un rire mauvais retentit.
« Qui
êtes-vous ?! »
hurla
Seiya,
le
regard
tourné
vers
ces
ennemis
qui
avaient
répandu
le
sang
dans
le
Sanctuaire.
Les silhouettes lui répondirent.
« Je suis Agrios, la force brute.
— Et moi Thoas, le coup de tonnerre. »
Le
premier,
qui
venait
d'annoncer
son
nom
d'une
voix
brutale,
atteignait
aisément
les
deux
mètre
et
demi,
et
semblait
masquer
la
voûte
céleste.
Celui
qui
s'était
nommé
Thoas
était
aussi
d'une
taille
imposante
mais
pas
autant
qu'Agrios
et
était
difficile
à
voir.
« Et
moi
je
suis
Pallas
de
la
Stupidité. »
gloussa
le
dernier.
Un bruit de métal s'entrechoquant se fit entendre tandis que cet être parlait d'une voix au ton bas et malfaisant. Il se dévoila à la lumière des étoiles en se surnommant "l'écorcheur". La chose qui se tenait là avait tout d'un démon et Seiya ne put retenir sa surprise en voyant cet intrus. Il ressemblait aux bossus que l'on trouve dans les récits occidentaux : sa colonne vertébrale était pliée d'une manière exagérée et ses longs bras traînants donnaient une impression de déséquilibre tandis qu'il tenait son corps perpendiculairement à ses jambes d'une manière disgracieuse qui le forçait à lever la tête pour pouvoir porter son regard sur Seiya. Son visage était petit et maladif, semblable à celui d'un vampire affamé, et des ombres se projetaient sur ses joues émaciées. Une monstruosité fascinante. Ceci était comparable à l'attrait que peut provoquer une Chimère, l'homme ayant tendance à être fasciné par ce qui a une apparence inhabituelle.
« Qu'est
ce
que
cette
armure ?
demanda
Seiya.
— Ce sont les Adamas ! Les protections divines que nous tenons de Gaïa », lui répondit Pallas en étendant ses bras en une pose menaçante qui le faisait ressembler à une araignée.
Ces
Adamas
brillaient
d'un
éclat
surnaturel
comparable
à
celui
de
cristaux
corrompus,
mais
qui
envoûtaient
pourtant
l'esprit.
Elles
étaient
composées
de
polyèdres
qui
leur
auraient
valu
sans
contestation
le
surnom
d'"armures
cristallines".
Les
silhouettes
des
deux
autres
géants
laissaient
comprendre
qu'ils
étaient
également
vêtus
d'Adamas
qui
recouvraient
tout
leur
corps
à
l'instar
de
Pallas.
« Les
Géants ?
— Comment ? lança le gigantesque Agrios, prit d'une violente colère.
— Cette Athéna et ses Saints ! Doit-on comprendre que vous avez oublié jusqu'au nom des Géants ? continua-t-il.
— Reprends-toi, Agrios.
— Thoas !
— C'est compréhensible. Des éons se sont écoulés depuis les temps de la Gigantomachie où nous avons malheureusement été scellés par Athéna. Nous fumes emprisonnés entre Gaïa et le Tartare, et maintenant que nous nous sommes échappés de cette prison souterraine, nous ne pouvons que constater que le temps a continué son cours sans nous... Observe la voûte céleste, l'étoile polaire n'a-t-elle pas changé de place et des étoiles que nous connaissions ne se sont-elles pas éteintes ?
— Kihihihi, cesse donc de faire ton poète Thoas », dit Pallas en pointant ses griffes vers Seiya.
Son Adamas apparemment faite de Cornaline brillait d'un éclat écarlate sombre tandis que sa position lui donnait l'horrible apparence d'une araignée venimeuse en train de ramper sur le sol. Le seul fait de voir Pallas aurait suffit à inspirer la peur chez bon nombre de gens.
« C'est
avec
ces
griffes
que
tu
les
as
tués !
— La peau d'un gamin comme toi doit se retourner si proprement... »
Pallas
frottait
les
uns
contre
les
autres
les
cinq
doigts
d'une
de
ses
mains,
chacun
équipé
d'une
griffe
pareille
à
un
sabre
qui
produisait
un
bruit
de
frottement
métallique.
Ses
ongles
étaient
anormalement
longs et
chacune
de
ses
phalanges
mesurait
à
peu
près
la
taille
d'un
majeur
d'être
humain.
« Que...
— Puppet Claw ! »
Pallas
leva
son
bras
puis
l'abattit
pour
donner
un
coup
de
griffe,
suivi
d'un
autre
coup
en
sens
inverse.
Quelques
cheveux
de
Seiya
furent
tranchés
et
celui-ci
prit
conscience
du
danger
lorsque
les
griffes
frôlèrent
son
nez
à
quelques
millimètres.
En
un
instant,
le
jeune
homme
comprit
qu'un
autre
danger
le
guettait
alors
que
retentissait
un
hurlement
primaire.
Agrios fondit sur Seiya comme une immense bête en train de charger et lui porta une attaque dans la foulée, propulsant ainsi le Bronze Saint en l'air. Seiya se mit à tournoyer dans les airs, incapable de reprendre son équilibre, puis s'écrasa tête la première contre le sol.
« Il
m'a
seulement
effleuré
et
pourtant
j'ai
ressenti
une
incroyable
pression
sur
mon
corps...
Cet
Agrios
est
un
homme
surprenant...,
pensa
Seiya.
— Oh ! Tu as réussi à survivre à ce coup ? On dirait que tu vaux un peu mieux que le menu fretin que l'on a tué juste avant, s'étonna Agrios.
— La ferme, gros lard ! lança Seiya en se relevant avec des yeux provocateurs.
— Quoi ?
— Ne me mets pas dans le même sac que ces gardes.
— Insignifiant chimpanzé.
— Seiya ! dit soudain une nouvelle voix qui rompit le dialogue commencé entre Seiya et Agrios.
— Kiki ? »
Ce
jeune
garçon
qui
avait
environ
cinq
ans
de
moins
que
Seiya
venait
d'apparaître
au-dessus
de
la
falaise.
Il
porta
en
contrebas
un
regard
d'horreur
et
de
surprise
sur
les
intrus
qui
s'étaient
présentés
sous
le
nom
de
Géants.
« J'avais
bien
ressenti
des
présences
étranges...
Seiya,
qui
sont-ils ? »
demanda
Kiki.
Ses
courts
cheveux
blonds
étaient
rabattus
en
pointe
vers
l'arrière,
et
son
apparence
formelle
ainsi
que
ses
sourcils
étrangement
taillés
le
faisaient
ressembler
à
un
membre
d'un
groupe
religieux
bouddhiste.
Son
visage
n'était
ni
complètement
oriental,
ni
complètement
occidental,
et
cet
air
particulier
laissait
supposer
que
son
peuple
était
issu
de
nombreux
métissages.
Mais
le
plus
incroyable
restait
quand
même
le
fait
que
Kiki
était
apparu
de
nulle
part
et
restait
même
planer
en
plein
dans
les
airs.
« Hihihi,
de
la
téléportation
hein ?
Ce
nabot
a
des
pouvoirs
psychiques ?
— Kiki ! cria Seiya.
— J'ai bien compris Seiya ! Je vais t'aider avec ma télékinésie ! »
En
l'espace
d'un
instant
un
objet
baigné
de
lumière
traversa
les
dimensions
et
apparut
au
dessus
de
la
tête
de
Seiya.
Les
Géants
surpris
durent
détourner
leur
regard
de
cet
éclat. Une
boîte
en
bronze
ornée
d'un
relief
de
Pégase
était
sortie
du
néant,
et
une
lumière
en
jaillit
lorsque
le
couvercle
s'ouvrit.
Un
Pégase
vivace
nimbé
d'une
aura
de
flammes
blanches
et
bleues
en
surgit
à
la
grande
surprise
des
Géants.
Cependant,
ce
n'était
pas
un
véritable
animal,
mais
plutôt
une
magnifique
statue
en
forme
de
Pégase.
Depuis
les
âges
mythologiques,
ces
objets
étaient
portés
par
les
puissants
protecteurs
de
la
paix
sur
Terre
nommés
Saints,
et
étaient
la
preuve
de
leur
appartenance
à
cet
ordre.
« À
moi,
Pégase ! »
s'exclama
Seiya.
La
statue
hennit
comme
pour
répondre
à
l'appel
de
son
propriétaire,
puis
se
sépara
en
morceaux
qui
partirent
recouvrir
le
corps
de
Seiya.
Casque.
Épaulettes.
Plastron.
Bras.
Ceinture.
Jambières.
Un
bruit
de
choc
résonna
lorsque
l'immense
corps
d'Agrios
fut
soulevé
du
sol
pour
aller
s'écraser
contre
les
rochers
qui
se
trouvaient
derrière
lui.
Mais
plus
que
le
son
des
pierres
brisées,
ce
bruit
avait
été
provoqué
par
le
coup
qui
avait
percuté
le
Géant.
Agrios
grogna
en
se
tenant
le
ventre
d'une
main
comme
s'il
allait
vomir,
mais
se
contenta
juste
de
toussotements
rauques.
Nul
pratiquant
de
sport
de
combat
tel
que
le
karaté,
la
boxe,
le
Muay
Thai
ou
autres
arts
du
même
genre
n'était
en
mesure
d'abattre
d'un
seul
coup
un
adversaire
qui
faisait
plus
de
trois
fois
son
poids
comme
venait
de
le
faire
Seiya,
en
dépit
de
leur
sophistication
technique.
« Impossible,
son
coup
de
poing
était-il
invisible ?
dit
Agrios.
— Je t'avais prévenu, gros lard ! répondit Seiya. »
Une
nouvelle
attaque
fendit
l'air
et
frôla
le
sommet
du
crâne
d'un
Agrios
stupéfait
en
laissant
une
onde
de
choc
prouvant
que
ce
coup
dépassait
allègrement
la
vitesse
du
son.
Une
telle
prouesse
témoignait
également
du
rang
de
Seiya,
tout
Saint
d'Athéna
se
devant
d'être
en
mesure
de
maîtriser
ce
genre
d'attaques.
« Je
vois...
je
comprends
maintenant
ce
que
tu
es,
gamin ! »
dit
Agrios
en
se
relevant,
furieux.
Il
poussa
un
grognement
tout
en
chassant
l'air
de
ses
poumons,
mais
ce
qui
attira
l'attention
de
Seiya
fut
de
voir
que
son
adversaire
n'avait
subi
aucun
dommage,
et
les
muscles
désormais
saillants
de
celui-ci
lui
donnaient
l'air
d'être
encore
plus
immense
qu'auparavant.
« Tu
es
un
Saint.
— En effet, je suis Seiya, Seiya de Pégase ! » déclara ce jeune homme qui semblait tout droit sorti d'une histoire fantastique.
Pégase.
La
statue
à
l'effigie
de
Pégase
qui
se
trouvait
dans
la
boîte
s'était
divisée
en
plusieurs
parties.
La
tête
de
Pégase
était
devenue
une
tiare
munie
d'ailettes
qui
s'était
posée
sur
la
tête
de
Seiya.
L'échine
avait
changé
de
forme
et
s'était
agrandie
pour
devenir
une
pièce
munie
d'épaulettes
capable
de
protéger
le
haut
du
corps
du
Saint.
Le
cou
de
l'animal
ornait
désormais
le
bras
droit
du
jeune
homme
tandis
que
la
queue
s'était
mise
sur
le
bras
gauche,
les
deux
parties
comportant
également
des
protège-poings.
La
poitrine
était
devenue
une
ceinture
entourant
les
hanches
de
Seiya.
Les
pattes
avant
et
arrière
s'étaient
combinées,
comme
si
elles
avaient
été
vivantes,
et
étaient
devenues
des
jambières
qui
protégeaient
Seiya
depuis
les
cuisses
jusqu'au
bout
des
pieds.
Cette
armure
scintillait
de
la
chute
de
poussières
d'étoile
("Stardust
Sand")
éparses. Les
ailes
de
Pégase
s'étaient
habilement
repliées
dans
le
dos
de
l'armure
à
la
manière
d'un
éventail.
La
statue
avait
ainsi
bondi
dans
les
cieux
comme
l'aurait
fait
Pégase,
et
la
protection
qu'elle
formait
désormais
semblait
posséder
les
battements
de
cœur
d'un
être
vivant.
C'est
ce
que
l'on
appelait
une
Cloth,
une
armure
placée
sous
une
constellation
protectrice.
Un
héritage
que
seuls
les
Saints
d'Athéna,
élus
par
les
constellations,
étaient
autorisés
à
revêtir.
« Vous avez compris la leçon maintenant ? Je suis vraiment énervé ! » cria Seiya.
Une aura bleue et blanche semblable à celle qui entourait la Cloth lorsqu'elle était sortie de sa boîte émana de Seiya.
« Mais
qu'est-ce
que...
une
infinité
de
coups
de
poing ?
dit
Agrios.
— Pegasus Ryūsei Ken !
— Ne te laisse pas impressionner, Agrios ! »
Le
sol
explosa
comme
sous
l'effet
d'une
météorite
tandis
que
les
coups
dépassant
la
vitesse
du
son
furent
stoppés
par
un
obstacle.
Seiya
n'en
croyait
pas
ses
yeux.
Thoas, le coup de tonnerre, qui ne s'était jusqu'alors contenté que d'observer les combats, s'était interposé entre Agrios et Seiya sans que ce dernier ne s'en rende compte, et les coups du Saint avaient étés bloqués par l'Adamas du Géant.
« Garde
ton
sang
froid,
Agrios.
— Oui...
— Tu ne vas quand même pas te laisser défaire par une attaque de ce niveau... Une infinité de coups de poing, vraiment ? Où ça ? En ce qui me concerne je vois seulement que chacun de ces coups est aussi lent qu'une limace en train de ramper.
— Quelle incroyable vitesse » se dit Seiya en regardant Thoas.
Le
Saint
s'apprêta
à
ré-attaquer
mais
Thoas
réagit
à
ceci
et
parvint
à
saisir
d'une
main
le
poing
de
Seiya
en
dépit
du
mouvement
soudain
de
ce
dernier.
« Cependant,
il
serait
préférable
de
ne
pas
prendre
trop
à
la
légère
les
pouvoirs
des
Saints »,
ajouta
Thoas
en
serrant
son
poing
autant
que
possible.
Seiya
finit
par
fléchir
sous
la
pression
exercée
sur
ce
bras.
« Tu
l'as
bien
cherché
gamin !
lança
Agrios.
— Kihihihi ! Tu as vu dans quelle situation tu te retrouves ? Même si t'es un Saint tu n'as aucune chance de gagner seul contre nous trois, pas vrai ?
— Et merde ! dit Seiya, qui ne voyait aucune issue bienheureuse à ce combat inégal.
— Qu'est-ce que vous faites ? demanda une voix très claire. »
Kiki
s'écrasa
par
terre
avec
un
cri,
sa
concentration
interrompue
par
une
pression
invisible.
« Aïe
aïe
aïe
aïe...
Qu'est-ce
que
c'était
que
ça ?
De
la
télépathie ?
Seiya !
dit
Kiki.
— Comment ? dit Seiya »
Lui
et
Kiki
se
tournèrent
tous
deux
en
direction
d'un
nouvel
envahisseur
qui
venait
d'arriver.
« Yulij ? »
s'étonna
Seiya.
Seule
la
silhouette
de
l'intrus
était
visible,
mais
l'on
pouvait
cependant
clairement
distinguer
Yulij
du
Sextant
sur
son
épaule.
Sa
toge
écarlate
prouvait
que
cette
jeune
femme
aux
cheveux
d'argent
faisait
partie
des
diacres
du
Sanctuaire.
Yulij,
apparemment
inconsciente,
ne
renvoya
aucune
réponse
à
l'appel
de
Seiya.
« Et
mince,
comment
se
fait-il
que
je
ne
l'ai
pas
remarqué ! »
se
demanda
Seiya,
qui
avait
du
mal
à
croire
ce
qui
était
en
train
d'arriver.
Un
homme
capable
de
passer
ainsi
inaperçu
aux
yeux
d'un
Saint
avait
nécessairement
des
capacités
hors
du
commun.
Ce
quatrième
intrus
disparut
alors
sans
un
bruit
en
se
fondant
dans
les
ténèbres,
emportant
Yulij
avec
lui.
« Non
c'est
pas
vrai,
il
a
disparu !
dit
Seiya
abasourdi.
— Agrios, Pallas, nous avons fini de nous amuser, fit remarquer Thoas à ses compagnons enclins au combat.
— N'oubliez pas quel est notre but principal, ajouta-t-il.
— Kihihi, en effet, répondit Pallas. »
Agrios quant à lui se contenta d'un soupir exaspéré. Tous deux quittèrent leurs positions de combat.
« Où partez-vous ? cria Seiya.
— Ce n'est pas terminé entre nous gamin, je te rendrai la monnaie de ta pièce, lui répondit Agrios.
— Kihihi, tu t'en tires bien... pour le moment... », ajouta Pallas.
Agrios
et
Pallas
redevinrent
des
silhouettes
qui
s'enfoncèrent
dans
les
ténèbres
nocturnes.
« Pégase...
Seiya
si
je
ne
me
trompe ?
demanda
Thoas.
— Oui ?
— Porte nos noms à Athéna. C'est la raison pour laquelle nous te laissons en vie.
— Pardon ?
— Il faudra qu'elle vienne en Sicile si elle souhaite récupérer cette gamine, et nous serons là pour l'attendre, nous les Géants de descendance divine, issus de Gaïa et autrefois scellés dans les profondeurs de la Terre.
Thoas
relâcha
le
poing
de
Seiya
et
disparut
à
son
tour
comme
s'il
n'avait
jamais
existé.
« Attendez !
Vous...? »
commença
Seiya,
qui
ne
percevait
déjà
plus
aucune
présence
de
Géants.
Il
se
remit
debout
en
ruminant
le
fait
qu'il
ne
pouvait
rien
y
faire.
Ceci
semblait
si
irréel,
mais
pourtant
l'effrayante
rencontre
de
cette
nuit
n'avait
rien
d'un
cauchemar,
comme
pouvaient
en
témoigner
les
cadavres
des
gardes
autour
desquels
on
pouvait
encore
percevoir
la
noirceur
des
intentions
de
leurs
meurtriers.
« Les
Géants
sortis
des
profondeurs
de
la
Terre ? »
2.3
Sanctuaire, Salle du Pope.
Cet endroit se trouvait aux portes de l'autel sacré d'Athéna, au sommet des douze temples du zodiaque et c'est de là que le Pope, dirigeant suprême des Saints qui tient ses ordres d'Athéna elle-même, gouvernait le Sanctuaire.
« Alors
Yulij
s'est
faite
kidnapper... »
dit
Shun,revenu
en
urgence
du
théâtre
de
l'Acropole
et
arrivé
dans
la
Salle
du
Pope,
vêtu
de
la
Cloth
d'Andromède,
étincelante
comme
un
saphir
rose
et
dont
la
forme
faisait
plus
penser
au
vêtement
d'une
jeune
vierge
qu'à
une
armure.
« Et
merde
dire
que
j'étais
là
et
qu'ils
ont
quand
même
réussi
à
la
prendre
sous
mes
yeux ! »
s'écria
Seiya
en
serrant
les
poings,
furieux
de
n'avoir
su
empêcher
la
fuite
des
Géants.
Les
Cloths
qu'ils
portaient
étaient
des
armures,
un
peu
comme
celles
que
possédaient
les
samouraïs,
et
le
fait
que
ces
Saints
soient
ainsi
réunis
avec
leurs
protections
signifiait
qu'un
conseil
de
guerre
était
en
train
de
se
tenir.
« Ces intrus on franchi la barrière de protection du Sanctuaire avec une facilité déconcertante », fit remarquer Nicol, vêtu de la Cloth de l'Autel, d'une couleur argentée, tandis qu'il regardait avec inquiétude le masque fendu en deux de Yulij qu'il tenait entre ses mains.
« Comment
va
votre
blessure
Nicol ?
s'enquit
Shun.
— Ah, ça peut aller, mais j'ai été pris au dépourvu. »
Tout
comme
Seiya,
Shun
et
Nicol
étaient
des
Saints
d'Athéna.
La
Salle
du
Pope
était
comprise
entre
des
colonnes
arrangées
en
ordre
dorique
et
était
ornée
de
rideaux.
En
son
centre,
un
long
tapis
s'étendait
jusqu'à
un
étage
légèrement
surélevé
où
se
trouvait
le
trône
du
Pope,
lequel
était
cependant
inoccupé
car
le
rôle
de
Pope
était
actuellement
vacant.
En
conséquence,
Nicol,
qui
était
déjà
affecté
à
la
tâche
d'évêque
supposé
assister
le
Pope,
s'était
vu
confier
la
gestion
de
toutes
les
affaires
internes
du
Sanctuaire.
Sauriez vous dire quel est le nombre de constellations présentes sur la voûte céleste ? Ce nombre est de quatre-vingt huit. À chaque fois que le Mal surgit pour menacer la Terre, les Saints se chargent de la protéger au péril de leurs vies. Ces hommes sont élus par la grâce divine qui leur offre des pouvoirs inaccessibles au commun des mortels et chacun d'entre eux est placé sous une constellation protectrice. Le ciel comporte 29 constellations boréales au nord, 47 constellations australes au sud, et enfin les 12 constellations du zodiaque. Ce sont ces 88 constellations qui furent choisies pour devenir les constellations protectrices assignées aux Saints sous la forme de Cloths dont la forme évoque ce qu'elles représentent et qui sont la preuve du statut de ces guerriers.
Pareillement
aux
constellations,
la
hiérarchie
des
Saints
se
compose
de
trois
ordres
qui
sont
l'or
(Gold),
l'argent
(Silver)
et
le
bronze.
Ceux
que
l'on
nomme
les
Gold
Saints
correspondent
aux
douze
constellations
du
zodiaque
bien
connues
des
astrologues
telles
que
le
Bélier,
le
Taureau,
ou
les
Gémeaux
(et
c'est
évidemment
eux
qui
sont
chargés
de
la
protection
des
temples
du
zodiaque
précédemment
mentionnés,
chacun
étant
affecté
à
celui
de
son
signe).
Viennent
ensuite
les
Silver
Saints,
puis
les
Bronze
Saints
qui
constituent
le
rang
le
plus
bas
de
la
hiérarchie
des
Saints,
et
enfin
les
simples
gardes
ou
soldats.
Celui
qui
commande
toute
cette
armée
est
nommé
"Pope".
Cet
homme,
toujours
choisi
parmi
les
Gold
Saints,
choisit
lui-même
celui
qui
deviendra
son
successeur.
Il
est
aussi
nécessaire
de
sélectionner
des
diacres
parmi
les
Bronze
Saints
et
Silver
Saints.
Ces
sages
se
voient
alors
confier
diverses
tâches
telles
que
l'observation
du
mouvement
des
étoiles
qui
leur
permet
de
réaliser
des
prédictions
sur
les
intentions
d'ennemis
potentiels,
la
rédaction
des
chroniques
consignant
les
évènements
historiques,
ou
bien
la
préservation
des
rites
et
cérémonies
traditionnels
du
Sanctuaire.
Il
est
habituellement
admis
que
la
répartition
des
Cloths
consiste
en
12
Gold
Cloths,
24
Silver
Cloths,
et
48
Bronze
Cloths,
mais
en
réalité
il
n'existe
aucune
certitude
absolue
sur
les
nombres
exacts
attribués
à
ces
rangs,
exception
faite
des
douze
Gold
Cloths.
D'un
point
de
vue
académique,
il
existe
88
constellations,
nombre
qui
fût
fixé
par
l'Union
Astronomique
Internationale
en
1930
lors
d'une
conférence
où
les
constellations
australes
furent
mises
en
ordre,
puis
ajoutées
à
la
liste
des
constellations
définies
dans
l'antiquité
par
Ptolémée
dans
sa
quasi-totalité.
Cette
classification
est
donc
récente,
et
ne
peut
alors
être
prise
comme
une
raison
expliquant
le
nombre
de
Cloths,
qui
elles
remontent
aux
âges
divins
d'autrefois.
En
plus
de
cela,
il
est
dit
qu'il
n'est
jamais
arrivé
un
moment
de
l'histoire
où
la
totalité
des
Cloths
avaient
un
porteur.
En
fait,
personne
ne
sait
avec
certitude
quel
est
le
nombre
exact
de
Cloths
ayant
existé,
pas
même
le
Pope.
Les
récits
historiques
relativement
récent
du
Sanctuaire
relatent
que
le
plus
grand
nombre
de
Saints
en
action
aurait
été
de
soixante
dix-huit
tandis
que
d'autres
sources
rapportent
que
le
compte
maximal
aurait
déjà
été
de
quatre-vingt
huit
par
le
passé,
et
il
est
même
supposé
que
c'est
en
prenant
vaguement
connaissance
de
ce
fait
que
certains
astronomes
auraient
proposé
le
nombre
de
quatre-vingt
huit
pour
les
constellations,
dans
le
but
de
coller
à
la
légende,
et
il
n'existe
finalement
aucune
conclusion
définitive
à
ce
sujet.
La
plupart
des
gens
pensent
que
les
quatre-vingt
huit
constellations
que
l'on
peut
observer
existent
depuis
la
création
du
monde,
alors
qu'il
n'en
est
rien.
Par
exemple,
la
constellation
de
Cerbère
ne
fait
pas
partie
de
la
liste
officielle,
mais
pourtant
les
récits
du
Sanctuaire
prouvent
que
jusqu'à
nos
jours
la
Cloth
de
Cerbère
est
restée
utilisée.
Même
l'étoile
polaire
qui
nous
paraît
fixe
a
changé
de
position
sur
une
échelle
d'un
millénaire,
et
des
étoiles
se
sont
éteintes.
Il
est certain
que
l'arrangement
des
étoiles
sur
la
voûte
céleste
à
souvent
changé
sur
une
période
de
cent
millions
d'années.
Il
est
donc
naturel
de
penser
qu'à
l'instar
des
étoiles,
les
Cloths
ne
soient
pas
figées
dans
l'immobilisme.
Le
destin
de
chaque
être
humain
est
placé
sous
l'augure
des
astres,
de
sa
naissance
à
sa
mort.
Le
monde
et
celles-ci
sont
des
reflets
respectifs,
les
changements
de
l'un
se
retrouvent
sur
l'autre,
et
il
en
va
de
même
pour
l'apparence
des
Cloths
qui
correspondent
aux
constellations.
Les
Saints
sont
parfaitement
conscients
de
cet
état
de
fait
et
c'est
pourquoi
répondre
qu'il
existe
quatre-vingt
huit
Saints
lorsque
la
question
est
posée
tient
plus
de
la
convention
qu'autre
chose.
Quoi
qu'il
en
soit,
le
nombre
actuel
de
Saints
qui
sont
encore
aux
côtés
d'Athéna
pour
protéger
la
Terre
n'atteint
même
pas
la
moitié
des
quatre-vingt
huit
théoriques.
« Au vu du récit de Seiya il est évident qu'il existe un lien entre l'homme qui nous a agressés au théâtre et les intrus qui ont enlevé Yulij, dit Nicol en esquissant encore une fois une grimace de douleur.
— Il a réussi à te prendre par surprise, toi un Silver Saint ? demanda Seiya à Nicol.
— En effet Seiya, et ce n'est pas vraiment à mon honneur... et ils ont aussi eu Yulij de la même manière je pense. »
Yulij
était
une
Bronze
Saint,
tout
comme
Shun
et
Seiya,
et
le
fait
qu'elle
soit
une
femme
ne
diminuait
en
rien
ses
compétences
martiales,
car
la
quintessence
de
la
méthode
de
combat
des
Saints
ne
s'appuyait
pas
sur
la
force
physique
pure.
Seiya
comprenait
très
bien
au
vu
du
coup
qu'il
avait
reçu
d'Agrios
que
c'était
la
puissance
des
assaillants
qui
était
en
cause.
« Qu'est-ce
qui
vient
d'être
relâché
sur
ce
monde,
quel
peut
bien
être
l'objectif
de
ces
ennemis ?
demanda
Seiya.
— Quoi qu'il en soit nous pouvons nous estimer chanceux que rien ne soit arrivé à notre déesse.
— Qu'y a-t-il de si chanceux Nicol ? »
La
salle
fût
irradiée
par
une
présence
affectueuse
alors
que
les
rideaux
s'entrouvraient.
Une
jeune
femme
venait
d'apparaitre
depuis
les
rideaux
qui
ornaient
le
fond
de
la
Salle
du
Pope
et
s'avançait
d'un
pas
solennel.
C'était
la
divinité
éternelle
de
ce
Sanctuaire:
Athéna,
déesse
de
la
Sagesse
et
de
la
Guerre.
« Athéna !
dit
Nicol
en
se
mettant
rapidement
dans
une
position
de
révérence,
un
genou
posé
au
sol.
— Comment pourrions nous nous estimer chanceux alors qu'un de mes Saints bien aimé est actuellement exposé à un danger certain », lui dit froidement la déesse Athéna, qui n'était qu'une jeune fille.
Elle
avait
environ
le
même
âge
que
Shun
et
Seiya,
et
possédait
de
longs
cheveux
châtains
foncés
qui
descendaient
jusqu'à
sa
taille.
La
jeune
fille
était
aussi
vêtue
d'une
élégante
et
féminine
robe
d'un
blanc
immaculé.
Cette
déesse
était
une
jeune
vierge
d'une
beauté
sans
égal.
« J'ai
parlé
sans
réfléchir,
et
je
vous
présente
donc
toutes
mes
excuses
Athéna,
lui
répondit
Nicol.
— Ah, ne vous en faites pas pour ça. S'il vous plaît, relevez la tête Nicol, lui demanda-t-elle. »
Celle
qui
venait
d'étendre
sa
main
vers
Nicol,
pourtant
bien
plus
âgé
qu'elle,
pour
lui
dire
de
se
relever
ressemblait
à
une
jeune
fille
tout
ce
qu'il
y
a
de
plus
normal,
exception
faite
de
son
incroyable
beauté.
Mais
bien
entendu,
elle
était
loin
d'être
une
personne
commune.
« Notre
problème
vient
des
Géants,
annonça
Nicol.
— Je vous écoute. »
Les
mots
et
la
voix
qui
franchissaient
ses
lèvres
donnaient
l'impression
d'être
prononcés
par
une
personne
exceptionnelle.
Les cieux sont dirigés par Zeus, le dieu suprême, les océans par l'empereur marin, Poséidon, et les Enfers par l'empereur des ténèbres, Hadès. En plus des trois royaumes contrôlés par ces dieux se trouve la Terre, qui est défendue par une déesse d'une puissance égale : Athéna. Chacun des mots qui sortait de la bouche de la jeune fille était empreint de la puissante volonté divine d'Athéna. L'adolescente ici présente était sa réincarnation, une déesse vivante.
« Mais
qu'est
ce
que
sont
les
Géants ?
demanda
Seiya.
— Ce sont les êtres qui appartenaient à ce que l'on appelait le "clan des Gigas" dans la mythologie grecque, Seiya, lui répondit Nicol.
— Hum, dans la mythologie hein..., dit Seiya, un peu perdu.
— Il faudra que tu viennes faire un tour à la bibliothèque à l'occasion, Seiya. Je me ferais un plaisir de t'enseigner l'histoire du monde depuis sa création.
— Haha, non merci, les études ne sont pas mon fort, répondit Seiya en se grattant la joue.
— C'est du terme grec "Gigas" que proviennent des mots tels que "géant, gigantesque" qui attestent d'une grandeur démesurée, continua Nicol.
— Des Géants... ça ressemble quand même à un conte de fée, non ? D'accord les intrus que j'ai rencontré étaient plutôt grands, mais de là à dire que c'étaient des géants... Ce serait un peu exagéré je pense », dit Seiya en se passant une main sur la nuque.
Nicol se mit à raconter longuement ce qu'il savait à leur sujet, comme si il avait mémorisé un manuel d'Histoire.
« Les
Géants
appartiennent
aux
lointains
temps
mythologiques,
et
l'histoire
qui
nous
intéresse
s'est
produite
plusieurs
ères
après
la
bataille
qui
opposa
le
dieu
Poséidon
et
Athéna
sur
les
terres
d'Attique,
à
l'occasion
de
laquelle
l'ordre
des
Saints
fût
créé
pour
contrer
l'armée
du
dieu
des
mers,
et
qui
devint
de
fait
la
première
Guerre
Sainte
de
l'histoire.
Notre
récit
concerne
une
Guerre
Sainte
qui
cette
fois
ci
n'était
pas
liée
à
Hadès,
Poséidon
ou
un
autre
dieu
Olympien,
mais
à
des
êtres
au
service
d'un
mal
ancien
qui
désirait
s'emparer
de
la
Terre.
Comme
vous
l'aurez
deviné,
ces
êtres
étaient
les
Géants.
Ils
prétendaient
être
les
fils
de
Gaia
et
étaient
munis
d'Adamas
dont
la
solidité
surpassait
celle
de
l'Orichalque.
Leur
puissance
ébranlait
les
cieux,
et
leurs
coups
violents
ravageaient
tout
sur
leur
passage,
tel
un
incendie
destructeur.
De
nombreux
guerriers
tombèrent
les
un
après
les
autres
devant
eux
en
tentant
de
défendre
la
Terre.
C'est
finalement
grâce
à
la
présence
du
pouvoir
divin
d'Athéna,
qui
dirigea
elle
même
ses
troupes
sur
le
champ
de
bataille,
que
la
victoire
put
être
obtenue
de
justesse,
bien
que
presque
tous
les
Saints
furent
décimés.
— Quelle guerre terrible, dit Shun.
— Athéna scella ensuite ces divinités maléfiques immortelles dans les entrailles du monde, entre Gaia et le Tartare, de sorte à ce que leur volontés maléfiques ne puissent plus jamais s'abattre sur le monde. Tels sont les faits concernant la Gigantomachie.
— Gigantomachie ? demanda Seiya.
— C'est sous ce nom là que cette légende est mentionnée dans la mythologie grecque », dit gravement Nicol.
Seiya
en
resta
bouche
bée.
« Si
l'on
en
croit
les
écrits
de
l'historien
Apollodore
au
sujet
de
la
mythologie
grecque,
ce
serait
en
Sicile,
sous
l'Etna,
qu'Athéna
scella
les
Géants,
continua
Nicol.
— La Sicile, dis-tu ? s'écria Seiya.
— Athéna, on dirait que ces envahisseurs qui se sont nommés "Géants" se sont effectivement rendus en Sicile, dit Nicol.
— Mais cependant, quel peut bien être leur but ? Et pourquoi ne s'en sont-ils pas directement pris à moi ? ajouta Athéna, attristée par les nouvelles de l'enlèvement de Yulij.
— Je me fais aussi beaucoup de soucis pour Yulij, mais si les Géants ont effectivement ressuscités je me demande surtout pourquoi eux, supposés être emprisonnés dans les profondeurs de la Terre depuis les temps mythologiques, ont choisi cette ère pour se libérer.
— Rendons nous en Sicile, propose la déesse.
— Vous souhaitez aller vous même en Sicile ? Je me permets de vous le déconseiller.
— Nicol, je sais que vous vous préoccupez toujours beaucoup de ma sécurité personnelle, et j'en suis heureuse, mais je ne peux pas non plus abandonner un de mes Saints en détresse.
— Athéna...
— L'affection que je porte envers mes Saints et les gens que je protège est comparable à celle que porte une mère à ses enfants », dit Athéna.
La
jeune
fille
faisait
preuve
d'une
volonté
inflexible
alors
qu'elle
comparait
les
Saints
à
ses
enfants.
Tel
était
le
côté
protecteur
de
la
déesse
Athéna.
« Bref,
peu
importe !
s'écria
Seiya.
— Je ne sais pas si ce sont vraiment des Géants, mais je préfère aller voir ça par moi même plutôt que de rester sans agir pour réfléchir à ce qu'ils trament dans leur coin ! J'y vais !
— J'y vais aussi, dit Shun.
— Vous deux..., dit Athéna.
— Bien, Seiya, Shun, je vous autorise à vous rendre en Sicile », déclara Nicol, qui était habilité à donner des ordres en tant que substitut du Pope et venait de prendre cette décision alors qu'Athéna hésitait.
Les
deux
Bronze
Saints
vêtus
de
leurs
Cloths
de
Pégase
et
d'Andromède
acquiescèrent
vigoureusement.
« Votre
mission
sera
dans
un
premier
temps
de
rechercher
et
d'observer
les
mouvements
de
l'ennemi,
puis
nous
soumettrons
vos
résultats
au
jugement
d'Athéna
pour
déterminer
la
suite
des
opérations.
— Mais..., objecta Seiya.
— Le déroulement de votre mission sera conforme à ce plan, trancha Nicol. »
Une voix bruyante se fit entendre hors de la grande salle alors que Nicol finissait sa phrase.
« Je
suis
de
retour !
— Kiki ? s'exclamèrent Shun et Seiya en se tournant dans sa direction.
— Merci pour tous tes efforts Kiki, dit Nicol.
— Vous êtes un véritable maître esclavagiste seigneur Nicol ! Êtes vous une sorte d'ogre ? D'accord il n'y a que 800 kilomètres entre le Sanctuaire et l'Italie. Mais me faire faire un aller-retour instantané sur cette presqu'île de la mer Ionienne est incroyablement difficile !
— Eh bien si tu as encore suffisamment de forces pour tous ces sarcasmes, c'est que tout va bien, le taquina Nicol.
— Kiki, tu viens de faire un aller-retour en Sicile ?
— Et oui », dit Kiki en faisant un clin d'œil à Seiya.
Franchir
les
dimensions
en
se
téléportant
était
spirituellement
fatiguant,
et
il
était
donc
évident
que
ce
genre
d'aller-retour
direct
avait
épuisé
Kiki.
« Mais
qu'est
ce
que
tu
es
allé
y
faire ?
demanda
Shun.
— Ce que je suis allé y faire ? Ben, par exemple je suis parti faire une mission spéciale dont personne d'autre ne pouvait se charger, répondit Kiki en rigolant.
« Kiki
est
revenu
en
compagnie
de
celui
qui
vous
servira
de
guide,
expliqua
Nicol.
— Se téléporter avec une autre personne est deux fois, non même quatre fois plus crevant ! Ah... je suis complètement à plat pour aujourd'hui. »
Même
si
Kiki
avait
eu
l'air
en
pleine
forme
au
vu
de
ses
interventions
animées,
il
n'en
était
pas
moins
fatigué
et
s'assit
en
plein
dans
la
salle.
« Un
guide ?
— Vous allez avoir besoin de quelqu'un pour vous montrer le chemin ! dit une nouvelle voix alors que Seiya posait sa question.
— Hein ?
— À première vue, la Sicile est juste une grande île de la mer méditerranée, mais une fois là-bas ne risquez vous pas de vous perdre sur ses routes ? Hein, petit Seiya ? »
Le
jeune
homme
qui
venait
d'entrer
dans
la
Salle
du
Pope
en
lançant
cette
remarque
ironique
posa
familièrement
sa
main
sur
l'épaule
de
Seiya.
Il
le
dépassait
de
dix
centimètres
et
devait
avoir
deux
ou
trois
ans
de
plus.
Il
semblait
être
réceptif
à
la
mode
au
vu
de
son
visage,
et
son
style
vestimentaire
ressemblait
à
celui
des
mauvais
garçons
des
bas
fonds
de
la
ville.
Ses
cheveux
teints
d'une
couleur
argentée
s'étendaient
dans
son
dos
en
une
crinière
qui
le
faisait
ressembler
à
un
loup.
« Et
tu
es... ?
— Ahahaha, pas la peine de faire cette tête effrayante. Je vois que t'as pas changé depuis l'époque où on était gosses, toujours prêt à chercher la bagarre. »
Seiya se sentit emplit d'une intense vague de nostalgie en regardant ce jeune homme qui riait.
« Depuis l'enfance, tu dis ?
— Non, c'est pas vrai, mais alors tu serais... ? »
Une
expression
de
surprise
se
dessina
en
même
temps
sur
les
visages
de
Shun
et
de
Seiya.
Un
moment
du
passé,
une
vision
d'autrefois.
Ils
revirent
en
même
temps
un
souvenir
de
leur
enfance,
un
même
lieu,
une
même
époque.
« Tu
es...
Mei ? »
demanda
Athéna,
dont
l'expression
était
redevenue
celle
d'une
jeune
fille,
et
qui
revoyait
les
mêmes
souvenirs
que
les
deux
Bronze
Saints.
Un
vague
souvenir
se
rappela
à
eux.
« Mei !
— Incroyable, c'est vraiment toi, Mei ?
— Tu n'as pas changé Seiya, et toi tu es Shun, qui passait toujours son temps à pleurnicher. Et enfin... »
Le
jeune
homme
à
la
chevelure
d'argent
se
dirigea
vers
Athéna.
« Cela
faisait
longtemps,
mademoiselle
Saori. »
Suite
Tous les chapitres
- Ces traductions sont réalisées par Archange à partir des livres japonais. MERCI DE NE PAS LES RECOPIER SUR VOTRE SITE.
- Les fanarts présentés appartiennent à leurs auteurs respectifs (indiqués dans la description)
- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitres 1 (Oreste) et 2 (Les Saints d'Athéna)
- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitre 3 (Sicile)
- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitre 4 (Ressurection) et épilogue
- Livre 2 - Chapitre du sang - Prologue et chapitre 1 (La Chevelure de Bérénice)
- Livre 2 - Chapitre du sang - Chapitre 3 (Sang)
- Livre 2 - Chapitre du sang - Chapitres 4 (Chronos) et épilogue (Deux Ex Machina)
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