Livre 1 - Chapitre de Mei (2)
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- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitres 1 (Oreste) et 2 (Les Saints d'Athéna)
- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitre 3 (Sicile)
- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitre 4 (Ressurection) et épilogue
- Livre 2 - Chapitre du sang - Prologue et chapitre 1 (La Chevelure de Bérénice)
- Livre 2 - Chapitre du sang - Chapitre 3 (Sang)
- Livre 2 - Chapitre du sang - Chapitres 4 (Chronos) et épilogue (Deux Ex Machina)
Contents
Chapitre 3 : Sicile
Chapitre 3.1
« En tout cas tu nous a fait une sacrée surprise Mei ! Je ne pensais pas te revoir vivant », dit Seiya, appuyé contre son siège, tenant à la main une boisson qu'il avait apporté.
Ils
étaient
en
plein
vol
dans
une
cabine
dépourvue
de
fenêtres.
Les
"sièges"
ne
consistaient
en
fait
qu'en
des
places
assises
rudimentaires
faites
de
tissu
étalé
sur
des
tuyaux
longeant
le
fuselage
de
part
et
d'autre,
et
l'agencement
qui
en
résultait
ressemblait
plus
à
celui
d'un
appareil
destiné
au
transport
de
troupes
aéroportées
qu'à
quelque
chose
fait
pour
des
passagers.
Qui
plus
est,
l'espacement
entre
les
rangées
était
si
étroit
qu'il
était
pratiquement
impossible
d'étirer
les
jambes.
« Allons
il
n'y
a
pas
de
quoi
être
si
surpris,
après
tout
toi
et
Shun
êtes
vivants
aussi.
C'est
donc
naturel
que
je
m'en
sois
aussi
sorti,
non ?
Cela
va
de
soi,
lui
répondit
Mei.
— Cela va de soi dis-tu... »
Mei pinça la joue de Seiya sans retenir sa force.
« Au fait, est-ce que tu as déjà réussi ne serait-ce qu'une seule fois à gagner un combat contre moi ? lui dit Mei en le taquinant.
— Hé ! Je n'avais que six ou sept ans ! Toi tu en avais a peu près deux de plus, pas vrai ? Quand on est gosses, un écart de deux ans est un immense handicap pour le plus jeune.
— Oui, mais maintenant nous ne sommes plus des enfants, rétorqua Mei.
— Moui... »
Mei
rit
de
bon
cœur
alors
que
Seiya
tournait
le
regard
ailleurs
d'un
air
boudeur
tel
un
enfant,
ce
qui
amusa
également
Shun
qui
les
observait.
Nos
deux
Bronze
Saints
ne
portaient
pas
leurs
Cloths.
Celles-ci
se
trouvaient
dans
les
Pandora
Boxes
de
Pégase
et
d'Andromède,
qui
avaient
été
placées
dans
un
compartiment
situé
à
l'arrière
de
l'appareil.
L'engin
était
en
fait
un
tiltrotor
capable
de
transporter
jusqu'à
dix
passagers.
Il
était
équipé
de
pales
capables
de
prendre
deux
positions
au
bout
des
ailes
gauche
et
droite,
ce
qui
lui
conférait
les
capacités
d'un
ADAV,
et
le
nom
"Fondation
Graad"
était
inscrit
sur
l'aileron
de
l'appareil.
Le
but
de
ce
voyage
était
de
se
rendre
en
Sicile,
ce
qui
nécessitait
de
traverser
la
Mer
Ionienne,
puis
d'effectuer
une
dizaine
de
minutes
de
vol
supplémentaires.
« Mais
bon,
pour
être
franc
si
on
se
battait
maintenant
je
ne
gagnerais
probablement
pas...
— Hein ?
— Même Shun qui était autrefois un pleurnichard me battrait. Après tout, vous êtes devenus des Saints, mais moi je n'y suis pas parvenu.
— Pas parvenu ?
— J'ai survécu à ces années, mais je n'ai obtenu aucune Cloth. En fait, je ne suis qu'un soldat insignifiant », dit Mei en lançant un regard furtif à Shun avant d'afficher une expression qui montrait le mépris qu'il avait pour lui-même.
« Mei...
— Combien d'entre nous ? Combien d'entre nous sont revenus ? demanda-t-il en regardant le sol.
— Dix.
— Et avec toi cela fait désormais onze, murmura Shun.
— Je vois, si peu... »
L'histoire qui suit remonte à une dizaine d'années avant la période actuelle. 243 ans après la dernière Guerre Sainte qui avait mis en jeu le destin du monde, la déesse Athéna s'était de nouveau manifestée au Sanctuaire sous la forme d'un nourrisson, sa réincarnation, apparu comme par magie. Cependant, à cette époque là le mal était tapi au sein même du domaine sacré en la personne de Saga, Gold Saint des Gémeaux, dont le cœur s'était corrompu et qui désirait prendre le contrôle de la Terre. Saga, dévoré par son ambition, assassina le Pope de l'époque puis tenta avec une dague de mettre un terme à la vie d'Athéna qui n'était encore qu'un bébé impuissant. La déesse fût finalement sauvée in extremis par le Gold Saint Aiolos du Sagittaire, qui fuit le Sanctuaire puis confia l'enfant à un homme nommé Mitsumasa Kido avant de décéder de ses blessures.
Ce
touriste
de
passage
en
Grèce
ramena
le
nourrisson
au
Japon
et
lui
donna
le
nom
de
Saori
Kido
au
lieu
d'Athéna,
puis
il
l'éleva
comme
si
elle
était
sa
véritable
petite
fille
et
une
héritière
de
la
famille
Kido.
Mitsumasa
Kido,
fondateur
de
la
Fondation
Graad,
était
une
des
fortunes
majeures
de
ce
monde,
connu
de
tous
et
très
influent.
Tandis
qu'il
abritait
Athéna,
il
prit
aussi
la
décision
d'offrir
en
sacrifice
cent
enfants
qu'il
avait
eu
avec
des
maîtresses.
En
fait,
ces
enfants
furent
élevés
comme
des
orphelins,
ignorant
leur
véritable
filiation,
puis
le
vieil
homme
les
dispersa
aux
quatre
coins
du
monde
sans
la
moindre
pitié.
Il
ne
leur
donna
qu'une
seule
consigne :
« Devenez
des
Saints
et
revenez
avec
des
Cloths
en
votre
possession. »
Ces
enfants
furent
envoyés
dans
des
lieux
d'entraînement
situés
dans
des
zones
extrêmement
dangereuses
pour
bénéficier
de
l'entraînement
martial
qui
ferait
d'eux
les
plus
puissants
Saints
de
ce
monde.
Un
moment
de
relâchement
signifiait
la
mort.
Ces
lieux
où
nul
n'aurait
voulu
vivre
étaient
d'immenses
forêts
remplies
de
bêtes
sauvages
aux
crocs
et
aux
griffes
acérées,
de
vastes
étendues
désertiques,
des
plateaux
situées
à
des
altitudes
qui
rendaient
la
respiration
pénible,
des
plaines
gelées
balayées
par
un
froid
extrême
capable
de
tuer
une
personne
normale
en
cinq
minutes,
des
îles
volcaniques
baignées
d'une
chaleur
torride
et
entourées
de
gaz
toxiques...
Voilà
le
genre
d'endroit
où
ils
furent
envoyés.
Presque
tous
ces
enfants
y
perdirent
la
vie.
Ils
avaient
été
envoyés
en
enfer
par
leur
propre
père
et
moururent
dans
d'infernales
douleurs. La
maigre
consolation
que
l'on
puisse
y
trouver
est
qu'au
moins
ils
ignoraient
que
c'était
leur
véritable
père
qui
les
avait
voués
à
leur
mort.
Il
n'y
a
pas
de
mots
pour
décrire
toutes
les
souffrances
que
ces
enfants
ont
subies,
mais
comme
par
miracle
dix
d'entre
eux,
dont
Seiya
et
Shun
font
partie,
furent
élus
par
les
étoiles
et
réussirent
à
rentrer
au
Japon
en
possession
d'une
Cloth.
La Rébellion de Saga
Ce qui est appelé "la Rébellion de Saga" est une affaire de conflit interne du Sanctuaire qui prendrait un nombre conséquent de pages si elle devait être racontée ici, et celui qui voudrait en savoir plus aurait tout intérêt à se rendre dans une bibliothèque. L'aboutissement de ce conflit fût la reprise victorieuse du Sanctuaire par Athéna après avoir défait l'imposteur Saga, qui se faisait passer pour le Pope, ceci treize ans après qu'Aiolos ait transmis à Mitsumasa Kido le bébé qui était la réincarnation d'Athéna et qui fût appelée Saori Kido. C'est au cours de cette bataille que les dix orphelins revenus des camps d'entraînement apprirent que la petite fille de Mitsumasa Kido, l'homme qu'ils avaient toujours haï jusque là, était Athéna. Mitsumasa Kido avait sacrifié ses véritables enfants pour former les Saints qui protégeraient la véritable Athéna. Après avoir eu la preuve que la jeune fille pour qui ils n'avaient guère plus de sympathie était Athéna, ces Saints mirent de côté leur douloureux passé et de nombreuses batailles face à d'autres Saints eurent lieu pour prouver que Saori Kido était la véritable déesse. Au terme de tragiques et difficiles combats, Athéna et ses Saints parvinrent à venir à bout du maléfique Saga qui s'était emparé du Sanctuaire. Cette histoire ne doit jamais être oubliée.
C'est par ces nombreux sacrifices et grâce à l'amour d'Athéna que la Terre pût être à nouveau protégée.
« Tu
es
allé
en
Grèce
Seiya,
et
toi
Shun
tu
as
fini...
sur
l'île
d'Andromède
si
je
ne
me
trompe ?
— C'est bien ça Mei, et toi tu t'es retrouvé en Sicile.
— Oui.
— Mais n'as-tu pas été rappelé par la Fondation Graad à l'issue de ton entraînement comme nous autres ?
— Ils ont probablement reçu des nouvelles annonçant que j'étais mort. Les choix possibles pour ceux qui échouent pendant ou au terme de leur entraînement de Saints, et ne parviennent donc pas à acquérir une Cloth, se limitent à trois options: la fuite, la mort, ou bien choisir de devenir un simple soldat anonyme coupé du monde normal.
— Je comprends...
— Mon maître a perdu la vie lors de "la Rébellion de Saga". Sans professeur et en plein milieu de mon enseignement, tout espoir de recevoir une Cloth à été réduit à néant. Et on peut dire que c'est pour cette raison que je suis toujours en Sicile », expliqua Mei en marquant une pause pour reprendre son souffle..
« Le Sanctuaire a besoin d'un réseau d'information qui couvre le monde entier, ajouta-t-il.
— Depuis j'agis donc en tant qu'espion au service du Sanctuaire. Pour reprendre les expressions modernes, je suis un peu ce que l'on pourrait appeler un "agent secret international". Bien que je sois en contact avec l'extérieur je n'y mène qu'une fausse existence, continua Mei.
— Quelle que puisse être la situation, c'est une joie de te voir en vie, j'en suis vraiment très heureux Mei ! Cela aurait vraiment été dommage que nous ne puissions pas nous revoir.
— Tu as raison. »
Le
sentiment
de
fraternité
qui
unissait
ces
trois
jeunes
hommes
allait
au
delà
de
celui
qui
unit
normalement
les
gens
qui
ont
survécu
à
un
même
enfer
lors
de
leur
entraînement.
« Et...
est-ce
que
tu
es
au
courant
pour
notre
véritable
père ?
demanda
Shun.
— Je le suis, Shun. Pour tout te dire, je le savais déjà depuis l'époque où je fus admis à l'orphelinat de la fondation Graad. »
Ils
étaient
en
fait
tous
trois
demi
frères
de
sang,
nés
de
mères
différentes.
« Comme
vous
vous
en
doutez,
ça
a
aussi
été
une
sacrée
surprise
pour
moi
d'apprendre
il
y
a
peu
que
la
"princesse"
Saori
était
l'Athéna
de
notre
ère.
J'ignorais
complètement
ceci,
dit-il
en
riant
jaune.
— Ça tu l'as dit, c'était une sacrée révélation ! Lorsque nous l'avons appris nous avons également été pris au dépourvu, pas vrai Shun ?
— Seiya, ce n'est pas très poli de parler d'elle ainsi, répondit-il un peu gêné.
— Allez Shun ! Tu es le seul à faire des manières ! Cette conversation restera entre nous... Non il faut l'avouer, à l'époque c'était une petite princesse difficile, égoïste et qui snobait tout le monde.
Saori
Kido
s'était
désormais
éveillée
à
son
statut
d'Athéna
qui
lui
avait
apporté
une
grande
maturité,
et
elle
était
donc
devenue
une
personne
en
qui
les
gens
plaçaient
leur
foi,
emplie
d'un
amour
incommensurable.
Cependant,
lors
de
sa
jeunesse
elle
était
très
différente,
et
exception
faite
de
sa
beauté
surnaturelle,
la
petite
fille
égoïste
et
hautaine
qu'elle
était
contrastait
totalement
avec
ce
qu'elle
était
de
nos
jours.
À
l'époque
où
Seiya
et
les
autres
orphelins
ignoraient
encore
la
vraie
nature
de
Saori,
celle-ci,
qui
avait
reçu
à
elle
seule
toute
l'affection
de
Mitsumasa
Kido,
était
devenue
la
cible
de
leur
jalousie
et
de
leur
haine.
« Seiya, ce n'était pas à toi qu'elle avait sorti "Toi, fais le cheval !" ? Tu t'y étais collé, non ?
—
Dis
donc !
C'était
Jabu !!
Il
lui
a
servi
de
monture !
Moi
j'avais
saisi
sa
cravache
et
refusé
de
faire
le
cheval.
Mei
joignit
ses
deux
mains
en
dessous
de
son
nez
pour
poser
sa
tête
dessus,
et
posa
une
question
prévisible.
« Qui
sont
les
huit
autres
survivants ?
— Tu ne le sais pas ?
— Je n'ai guère quitté la Sicile, et je ne suis donc pas tellement au courant des affaires internes du Sanctuaire. En vérité, je ne savais même pas que vous étiez en vie jusqu'à notre rencontre dans la Salle du Pope. »
Si
une
liste
répertoriant
les
noms
et
Cloths
des
Saints
existe
elle
relève
certainement
du
secret
d'état.
Le
Sanctuaire
cache
assez
bien
ces
informations,
et
de
simples
gardes
ne
sont
donc
que
peu
au
courant
des
détails
concernant
les
noms
des
Saints
et
le
nombre
qu'il
y
a
en
fonction
à
un
moment
donné.
Shun
énonça
un
à
un
les
noms
des
survivants
à
Mei.
« Il
y
a
Shiryū,
Hyōga...
et
puis
aussi
mon
grand
frère
Ikki !
— Ton grand frère ? dit Mei, qui était en train de se rappeler du personnage en question.
Ikki
et
Shun
n'étaient
pas
juste
demi-frères,
mais
possédaient
aussi
la
même
mère,
bien
qu'ils
étaient
comme
le
jour
et
la
nuit.
Shun
était
un
être
doux
qui
faisait
presque
penser
à
une
fille,
alors
qu'Ikki
était
quelqu'un
de
rude
qui
faisait
penser
à
un
homme
suivant
la
voie
des
guerriers.
Mei
se
remémorait
les
visages
des
autres
Saints
au
fur
et
à
mesure
qu'il
entendait
leurs
noms,
le
cœur
empli
d'émotion.
« Et
enfin
le
dernier
et
dixième
c'est
Jabu,
dit
Seiya
qui
annonça
à
la
place
de
Shun
ce
dernier
nom.
— Quelle est sa constellation ?
— La Licorne. »
Mei rit sans retenue.
« Surprenant, hein ? dit Seiya.
— La légende dit que les licornes ne se laissaient chevaucher que par des pucelles... Il se précipitait toujours vers Saori Kido pour lui servir de monture, on aurait presque dit un toutou en train de remuer la queue, dit Mei.
— Mais c'est encore le cas. Il n'a absolument pas changé, remarqua Seiya en se joignant à son avis.
— Bien que vous soyez devenu des Saints, vous êtes tous restés les mêmes.
— Toi aussi, Mei.
— Et où se trouve donc notre canasson actuellement ?
— Jabu est en Algérie. Shiryū, aux 5 pics, et Hyōga s'est rendu en Sibérie. Il en va de même pour la plupart des autres, tous se sont retrouvés à effectuer des tâches dans les pays où ils se sont entraînés.
— Il n'y a que mon frère Ikki qui ne laisse pas de moyen de le contacter ou de savoir ce qu'il fait.
— C'est sa spécialité à ce loup solitaire, pas vrai ? » remarqua Mei.
« Nous
atteignons
maintenant
l'espace
aérien
de
la
Sicile »,
annonça
une
voix
dans
le
haut
parleur.
Ils
avaient
finalement
parcouru
la
distance
reliant
la
Grèce
à
la
Sicile
sans
voir
le
temps
passer
en
évoquant
les
histoires
d'autrefois
et
leurs
conséquences.
Seiya
et
Shun
coururent
chercher
leurs
Cloths
et
les
endossèrent.
« Mais
c'est
la
voix
de
l'évêque !
s'exclama
Mei.
— Veuillez ouvrir la trappe située à la queue de l'appareil, et préparez vous à sauter hors de l'appareil lorsque nous aurons perdu suffisamment d'altitude, leur dit Nicol.
— Pardon ? Il est sérieux là ? dit Seiya en haussant les sourcils.
— Pour ta gouverne mon jeune inculte, un atterrissage et un décollage consomment énormément de carburant, et comme je compte rentrer sur le champ au Sanctuaire, ce serait un immense gâchis.
— Décidément il ne pense qu'à lui ce Nicol. C'est comme ça qu'il veille à notre sécurité ? murmura Seiya. »
Nicol
était
assis
à
la
place
du
pilote.
L'idée
qu'un
Saint
puisse
manœuvrer
des
engins
dotés
de
technologies
complexes
comme
ce
tiltrotor
peut
sembler
quelque
peu
déconcertante
pour
le
lecteur,
mais
tout
comme
les
étoiles
changent,
les
Saints
vivent
avec
leur
temps.
Bien
que
les
Saints
et
le
Sanctuaire
forment
un
monde
isolé,
celui-ci
n'est
pas
déconnecté
de
la
réalité
du
commun
des
mortels.
Ce
que
ces
combattants
protègent
n'est
pas
un
univers
fantastique,
mais
notre
monde,
et
il
est
donc
normal
qu'ils
en
connaissent
la
teneur.
« Allons-y ! »
les
pressa
Mei,
dont
la
voix
était
entrecoupée
par
le
bruit
du
vent.
Seiya
et
Shun,
vêtus
de
leur
Cloths,
s'étaient
avancés
dans
la
soute
où
s'engouffrait
un
vent
violent.
Ils
n'étaient
munis
d'aucun
parachute,
car
le
tiltrotor
se
trouvait
désormais
à
dix
mètres
au
dessus
de
la
surface
de
la
mer,
ce
qui
les
rendait
inutiles.
« Tout
le
monde
est
prêt ?
demanda
Mei.
— Prêts ! répondirent en cœur Shun et Seiya.
— Que la grâce d'Athéna vous accompagne, leur dit Nicol, tel un prêtre offrant sa bénédiction.
— GO ! » cria Mei en sautant hors de l'engin.
Seiya et Shun s'élancèrent à sa suite en se jetant également dans les eaux sombres de la mer Ionienne.
Chapitre 3.2
La Sicile est une île que l'on peut atteindre en traversant le détroit de Messine, large de quelques kilomètres, qui la sépare de la presqu'île constituant la pointe de la botte formée par l'Italie. Cette île à la forme triangulaire que certains appellent parfois "Trinacria" ("les trois pointes"), et est la plus grande de la mer méditerranée, d'une surface égale à 70% de Kyūshū, et il est possible d'apercevoir les côtes du continent africain depuis sa partie ouest. Cette terre, qui tient une position centrale stratégique dans la mer méditerranée, bénéficie d'un climat chaud et d'un sol fertile. Cependant toutes ces qualités en ont aussi fait un objet de convoitise, ce qui a conduit à de nombreuses invasions guerrières sur son sol au cours l'histoire humaine.
La
Sicile
fût
une
contrée
prospère
de
l'antiquité
sous
le
contrôle
des
Grecs,
puis
elle
devint
plus
tard
une
colonie
romaine
surnommée
"le
garde
manger
de
Rome"
en
raison
des
nombreuses
céréales
qu'elle
produisait.
Les
Ostrogoths
exercèrent
ensuite
leur
domination
avant
d'être
remplacés
par
l'empire
Byzantin,
qui
fût
à
son
tour
détrôné
au
moyen-âge
par
les
musulmans
venus
d'Afrique.
Au
11ème
siècle
les
Normands,
descendants
des
Vikings
venus
du
nord,
envahirent
l'île
à
leur
tour
et
finirent
par
établir
une
cohabitation
pacifique
avec
les
musulmans
présents,
ce
qui
conduisit
à
la
création
du
royaume
féodal
de
Sicile
qui
put
alors
prospérer
en
paix
et
commercer
avec
le
sud
de
l'Italie.
Ce
royaume
fût
ensuite
aux
prises
avec
le
Pape,
ce
qui
provoqua
la
conquête
de
l'île
par
le
français
Charles
Ier,
comte
d'Anjou,
puis
par
la
famille
des
Aragon
d'Espagne
suivie
des
Habsburg
d'Autriche
tandis
que
la
Sicile
se
scindait
en
deux
parties.
Au
19ème
siècle,
les
deux
royaumes
de
Sicile
furent
unifiés
en
un
seul
par
les
Bourbons
à
Naples
et
c'est
en
1861
que
la
Sicile
devint
une
partie
de
l'Italie.
De
nos
jours,
la
Sicile
est
une
région
insulaire
autonome
d'Italie,
mais
le
relatif
isolement
de
cette
terre
lui
a
permis
de
garder
une
culture
et
une
histoire
bien
particulières.
Les
descendants
des
différents
peuples
qui
s'y
sont
établis
lui
prodiguent
un
brassage
humain
et
culturel
très
riche,
bien
que
ceci
lui
procure
aussi
une
histoire
un
peu
compliquée
à
retenir.
Par
exemple
ses
noms
ont
souvent
changé.
Au
temps
des
grecs
elle
s'appelait
"Sichélia",
puis
"Sicilia"
lors
de
l'occupation
par
la
république
romaine,
tandis
que
la
ville
du
sud-est
où
est
né
Archimède
porte,
selon
les
époques
et
les
dialectes,
le
nom
de
"Siracusa"
ou
de
"Sarausa".
Le
monument
qui
témoigne
le
mieux
de
la
mixité
culturelle
de
la
Sicile
est
sans
aucun
doute
la
chapelle
palatine
de
Palerme
dont
les
décors
de
mosaïques
et
de
stucs
attestent
du
mélange
des
influences
normandes,
byzantines
et
musulmane.
Un
autre
monument
à
ne
pas
manquer
est
le
groupe
de
villes
Baroques
du
Val
di
Noto
dans
le
sud-est
de
la
Sicile.
Qui
plus
est,
il
n'y
a
pas
de
région,
même
en
Grèce,
où
l'on
puisse
encore
autant
sentir
le
parfum
de
la
Grèce
Antique.
La
région
d'Agrigente
abrite
la
Vallée
des
Temples,
parsemée
de
ruines
de
temples
où
étaient
autrefois
vénérés
les
dieux
grecs,
et
beaucoup
de
théâtres
antiques
y
subsistent.
Proportionnellement,
le
nombre
et
la
fréquence
de
vestiges
grecs
présents
en
Sicile
dépasse
celui
de
la
Grèce.
L'île
est
également
rattachée
à
plusieurs
épisodes
de
la
mythologie
grecque
comme
la
Gigantomachie
précédemment
expliquée,
ou
bien
le
détroit
de
Messine
qui
fût
le
lieu
où
Ulysse,
l'un
des
plus
grands
héros
de
la
mythologie,
rencontra
les
monstres
marins
Charybde
et
Scylla.
« Qu'est-ce que vous évoque la Sicile ? » demanda Mei, les cheveux trempés et le regard tourné vers le relief de l'île qui se laissait petit à petit submerger dans une paisible obscurité aux alentours du théâtre antique de Taormina.
Tous
les
trois
se
tenaient
sur
un
promontoire
rocheux
qui
surgissait
de
l'océan.
Ils
avaient
plongé
dans
la
mer
depuis
un
aéroplane
en
plein
vol,
puis
nagé
jusqu'à
atteindre
les
rives
siciliennes.
Pour
une
personne
normale,
cela
aurait
relevé
du
suicide,
mais
dans
leur
cas
une
telle
péripétie
était
assez
insignifiante
comparée
à
ce
qu'ils
avaient
subi
lors
de
leurs
entraînements.
« La
Mafia
je
dirais »,
répondit
Seiya
après
avoir
un
petit
peu
réfléchi
et
conclu
que
ses
connaissances
étaient
assez
limitées.
« Ah
je
vois,
tu
fais
référence
au
film
"Le
Parrain"
c'est
ça ?
dit
Mei.
— Disons que oui, je n'en sais guère plus.
— La Mafia est un sujet plutôt tabou ici pour les habitants, mais cependant, sache que la Sicile est bien plus tranquille sur ce plan là que l'Italie, en dépit des préjugés que l'on peut avoir. »
La
petite
ville
de
Taormina,
qui
se
trouvait
sur
la
côté
est
de
la
Sicile,
comptait
une
population
de
10
000
habitants.
Elle
se
situait
à
mi-hauteur
sur
les
pentes
du
mont
Tauro
(d'une
altitude
de
400
mètres)
qui
descendaient
doucement
jusqu'à
la
mer,
ce
qui
offrait
une
vue
d'une
beauté
saisissante,
et
c'est
donc
sans
surprise
que
l'endroit
avait
été
choisi
pour
y
tourner
des
films.
Ceci
avait
assuré
la
réputation
de
Taormina
à
travers
le
monde
et
développé
le
tourisme.
À
l'image
de
la
plupart
des
anciennes
villes
d'Europe
munies
de
nombreuses
rues
pavées,
les
grands
parkings
se
faisaient
rares,
mais
ce
n'était
pas
une
véritable
gêne
car
de
toutes
façons
se
déplacer
en
voiture
était
impossible
dans
ces
étroites
rues
en
escalier.
La
route
114
menait
à
des
gondoles,
et
c'est
ainsi
que
les
touristes
visitaient
la
ville.
« On
m'a
dit
un
jour
une
chose
amusante :
"Sur
une
terre
où
ont
vécu
les
dieux
de
l'olympe
et
les
oliviers,
tu
peux
voir
naître
des
idiots,
des
génies
mais
pas
de
personnes
complètement
mauvaises.",
fit
remarquer
Mei
tandis
qu'ils
se
déplaçaient
dans
la
ville.
— Qui t'as dit ça ? s'étonna Seiya.
— Mon maître aujourd'hui décédé.
— Mei, excuse moi de paraître impoli, mais nous ne sommes pas venus pour faire du tourisme, glissa timidement Shun.
— Je le sais bien, Shun.
— Les Géants qui se sont introduits au Sanctuaire m'ont dit de venir les retrouver en Sicile, cependant comment leur mettre la main dessus ? demanda Seiya.
— Mei, est-ce que tu as une idée de l'endroit où ils pourraient se trouver ? continua Shun.
— Si je l'ignorais, pensez vous que le Sanctuaire aurait convoqué un simple garde tel que moi ? »
Mei pointa son doigt en direction du théâtre antique qui était désormais tout près d'eux. Il était possible de voir sur la gauche la mer Ionienne qui rencontrait les rives de la Sicile où s'étendait la ville, aussi bien sur la longueur de celles-ci que vers l'intérieur des terres. Au loin, une immense montagne se démarquait dans le paysage, surplombant tous les autres reliefs et offrant un paysage saisissant.
« L'Etna »,
souffla
Shun.
C'était
le
plus
haut
volcan
actif
d'Europe,
d'une
altitude
de
[[40
mètres.
Les
retombées
dues
à
son
activité
volcanique
ainsi
que
les
coulées
de
lave
entassées
au
cours
des
siècles
s'étaient
réparties
tout
autour
de
son
cône
lui
donnant
un
aspect
étalé
et
relativement
peu
escarpé.
Les
trois
compagnons
pouvaient
voir
que
des
fumées
sombres
s'échappaient
de
son
cratère.
« Selon
la
mythologie
grecque,
Athéna
aurait
écrasé
les
Géants
en
leur
jetant
dessus
la
Sicile,
et
il
est
dit
que
les
éruptions
de
l'Etna
représentent
le
souffle
enflammé
qu'ils
crachent
dans
leur
douleur,
raconta
Mei.
— Tiens mais au fait, comment se fait-il que le ciel soit toujours aussi sombre. Le jour ne devrait pas déjà s'être complètement levé ? » s'inquiéta Seiya en voyant qu'ils étaient baignés de ténèbres crépusculaires qui ne laissaient paraître qu'un soleil diffus, comme pris dans le brouillard.
« Tu
'es
pas
au
courant
Seiya ?
Je
pensais
que
tu
avais
regardé
les
informations.
Ces
derniers
temps
l'activité
volcnanique
de
l'Etna
s'est
accrue,
de
même
que
les
secousses
sismiques.
Les
fumées
épaisses
ont
forcé
les
aéroports
à
suspendre
leurs
vols
dans
la
région
et
la
ville
est
exposée
à
de
sérieux
risques
de
coulées
de
lave,
ce
qui
a
conduit
les
autorités
à
déclarer
l'état
d'urgence.
C'est
pour
cette
raison
que
la
touristique
Taormina
est
si
calme
aujourd'hui
alors
que
nous
sommes
en
pleine
période
estivale. »
La
faible
lumière
qui
peinait
à
percer
les
fumées
sombres
conjuguées
aux
retombées
de
cendres
qui
flottaient
dans
les
rues
de
Taormina
faisaient
ressembler
celle-ci
à
une
ville
fantôme.
« Je suppose donc que la population aussi a été évacuée n'est-ce pas ? demanda Shun.
— En effet, et il n'est plus possible de s'approcher du volcan en voiture, les routes ayant été bloquées par l'armée.
— Oh non, ça veut dire que l'on va devoir marcher jusqu'à l'Etna puis le gravir ? dit Seiya en se grattant la tête.
— Allons Seiya ! Un brin de nage suivie d'un peu d'escalade... Tu ne trouves pas que ça a un parfum de vacances ? lança Mei pour l'encourager.
— Bon, en tout cas si tous les habitants et les touristes sont partis on va pouvoir se battre sans retenue !
— La première chose à faire c'est déjà de nous assurer si oui ou non il s'agit bien du retour des Géants adorateurs d'une ancienne divinité maléfique, et pour cela il est impératif de vérifier si le sceau d'Athéna existe toujours », expliqua Mei alors qu'ils étaient arrivés à l'intérieur du théâtre antique à ciel ouvert.
« Oui, il a raison Seiya, ce sont les directives que nous a laissé Nicol.
— Mon maître m'avait raconté que le sceau d'Athéna se trouvait au plus profond de l'Etna, dans les entrailles de la Terre.
— Ça me va !! Allons-y !! » déclara Seiya.
Mei et Shun acquiescèrent de la tête et se mirent à presser le pas comme Seiya, mais leur élan fût soudain interrompu par une voix moqueuse.
« Finalement
les
chiens
d'Athéna
sont
bel
et
bien
venus !! »
Seiya
et
ses
compagnons,
surpris,
se
ressaisirent
vite
et
adoptèrent
l'attitude
sérieuse
appropriée
à
ce
genre
de
situation
tout
en
observant
attentivement
leurs
alentours.
Trois
formes
surgirent
de
part
et
d'autre
de
l'extérieur
du
théâtre
à
ciel
ouvert
pour
s'y
introduire.
« Te
voilà
Pégase !!
Franchement,
quel
genre
d'idiot
es-tu
pour
être
venu ?
Félicitations,
tu
viens
de
signer
ton
arrêt
de
mort !
lança
Agrios
de
la
Force
Brute,
avec
qui
Seiya
avait
échangé
quelques
coups
la
nuit
passée.
— Trois seulement sont venus. Le Sanctuaire serait-il à court de moyens humains ? fit remarquer Thoas, le coup de tonnerre.
— C'est quoi ça ? On dirait qu'il n'y a que des marmots... On ne devrait pas confier ce genre de mission à des gamins, ils pourraient faire de mauvaises rencontres hihihi ! » continua Pallas de la Stupidité, Géant équipé de griffes comparables à des lames qui lui servaient à exécuter son Puppet Claw et dont l'Adamas luisait d'un éclat cristallin corrompu.
Tous
trois
s'étaient
réunis
en
ligne
sur
la
scène.
« Ce
sont...
— Oui Shun ! Ces types-là sont bien les Géants qui ont envahi le Sanctuaire hier soir ! cria Seiya.
— Qu'est ce que... ? »
Une
nouvelle
présence
fit
sentir,
un
autre
acteur
venait
s'ajouter
à
la
sinistre
troupe
des
Géants.
Une
forme
surgit
depuis
un
trou
de
la
scène
censé
servir
aux
comédiens.
« Beurk ! Quel est ce vent nauséabond ? » dit Seiya qui, sans même s'en rendre compte, s'était mis la main sur la bouche par réflexe, l'air dégoûté.
En dépit de ceci, il ne pouvait s'abriter de cette odeur qui donnait l'impression que l'on venait de plonger sa tête dans un sac rempli de viande putréfiée et d'excréments.
« Cette
sensation...
— Shun ?
— Oui, je le sens clairement et ma chaîne aussi y réagit... Il s'agirait donc bien de l'homme qui nous a attaqués au théâtre, de l'imposteur qui portait un costume d'Oreste ? »
Les
deux
chaînes
nébulaires
enroulées
autour
des
bras
de
sa
Cloth
se
mirent
à
réagir
violemment,
comme
si
la
foudre
les
parcourait.
Un bruit assourdissant se fait entendre.
Le
quatrième
Géant
se
révéla
en
émergeant
d'un
tourbillon
noir,
accompagné
d'un
son
comparable
à
celui
d'une
centaine
d'instruments
de
percussion
frappés
simultanément
dans
le
plus
grand
chaos.
Les
ondes
sonores
se
mirent
à
résonner
à
travers
le
théâtre
circulaire,
rendant
les
mouvements
de
l'air
perceptibles.
« Et
moi
je
me
nomme
Encélade,
le
Cri
de
Guerre !! »
Chapitre 3.3
Une onde de choc à la vitesse du son fût projetée.
« Je
me
nomme
Encélade,
le
Cri
de
Guerre,
Haut
Prêtre
des
Géants !! »
La
voix
d'Encélade
avait
crée
cette
onde
de
choc
qui
était
maintenant
en
train
de
se
réverbérer
de
part
et
d'autre
du
théâtre
circulaire,
provoquant
des
explosions
à
répétition. La
puissance
de
ce
choc
avait
suffit
à
projeter
Seiya
et
ses
compagnons
jusqu'aux
gradins
des
étages
supérieurs.
« Quelle
incroyable
voix,
mon
corps
est
tout
engourdi...,
dit
Shun.
— Ce type serait le chef des Géants ?
— Mei ! » cria Seiya.
Celui-ci
avait
été
propulsé
contre
le
mur
puis
s'était
écrasé
au
sol,
gémissant
de
douleur.
« Quelle
force
de
frappe »,
articula-t-il
tant
bien
que
mal.
Les
Cloths
étaient
toutes
fabriquées
à
partir
d'un
alliage
constitué
d'"Hypermétaux"
perdus
tels
que
de
l'Orichalque,
du
Gammanium,
et
de
la
poussière
d'étoile
(Stardust
Sand).
Ces
armures
étaient
les
meilleure
sur
Terre,
mais
contrairement
à
ses
compagnons,
Mei
n'avait
pas
la
chance
d'en
posséder
une,
et
n'avait
donc
disposé
d'aucune
protection
contre
cette
force
écrasante
qu'il
s'était
pris
de
plein
fouet.
« Où se trouve donc cette traînée d'Athéna ? » cria Encélade, plein de dédain.
Il
tenait
dans
sa
main
un
long
bâton
dont
la
longueur
était
sculptée
comme
un
entrelacs
de
démons
effrayants
sortis
d'un
autre
monde,
et
son
visage
était
dissimulé
derrière
un
masque
taillé
de
sorte
à
ressembler
à
un
visage
d'ogre.
Son
Adamas,
qui
renvoyait
l'éclat
d'un
topaze
sombre,
avait
l'aspect
d'un
long
habit
cérémonial
religieux
richement
décoré.
« Elle
ose
nous
envoyer
des
Bronze
Saints,
le
plus
bas
rang
de
sa
hiérarchie,
en
éclaireurs !
On
dirait
bien
qu'elle
ne
prend
pas
au
sérieux
la
nouvelle
de
notre
retour !
— Tu peux nous traiter de tous les noms, mais par contre je t'interdis d'insulter Athéna ! rétorqua Seiya en colère.
— Cette petite prostituée qui prétend être la déesse protectrice de la Terre ? Cesse donc tes aboiements, petit roquet ! Nul ne la reconnaît hormis vous autres, chiens à sa botte. Elle ne représente rien aux yeux des anciens dieux que nous vénérons, et même ces méprisables dieux de l'olympe n'ont pas la moindre considération envers elle !
— Quoi ?
— Par sa faute nous fûmes condamnés à rester dans les entrailles de la terre, et nous ne lui pardonnerons jamais cette interminable humiliation ! L'humilier fera partie de notre vengeance ! Nous la mettrons à nu et la violerons sans retenue ! »
Seiya
et
ses
compagnons
ne
pouvaient
contenir
leur
colère
au
fur
et
à
mesure
des
vitupérations
d'Encélade,
et
même
Shun,
au
regard
habituellement
si
paisible,
ne
pouvait
cacher
la
colère
qui
bouillonnait
en
lui.
« Comment
ose-t-il...,
dit
le
Saint
d'Andromède.
— On dirait que le retour des Géants est une réalité ! Alors le sceau d'Athéna qui servait à les maintenir sous cette île est donc bel et bien brisé, s'inquiéta Mei en essuyant d'un revers de bras le sang sur son visage.
— Mais pourquoi ? Pourquoi le sceau qui les emprisonnait depuis des temps immémoriaux a cédé maintenant ?
— Vous là-bas !! Où est-ce que vous avez emmené Yulij, la femme Saint que vous avez osé enlever au Sanctuaire ! cria Seiya en pointant le Haut Prêtre du doigt, nullement effrayé par ces adversaires.
— Ah... cette gamine ? commença Encélade.
— Kihihihi ! Mauviettes, mauviettes, mauviettes ! Il suffit d'un seul otage aussi minable qu'elle pour vous affoler ! C'est ça les protecteurs de la Terre ? Hi hi, que des nuls ! dit Pallas de la Stupidité en coupant la parole au Haut Prêtre.
— Nous ne l'avons pas encore tuée. Si le sort de cette gamine vous intéresse..., dit Encélade en pointant l'Etna de son sinistre bâton.
— Quoi ? dit Seiya.
— Elle est emprisonnée dans une grotte située dans les profondeurs de l'Etna. Cependant, si j'étais vous je me hâterais de l'aider car même si c'est une Sainte, respirer aussi longtemps les vapeurs toxiques du volcan ne manquera pas de lui être fatal.
— Non !
— Qui plus est, si le volcan venait à entrer en éruption, cette grotte serait à coup sûr pulvérisée et ses débris projetés dans les airs », continua le Géant avant de laisser échapper un rire mauvais.
« Seiya ! Shun ! Allons-y ! » cria Mei.
Ils tournèrent tous trois le dos à leurs adversaires et filèrent à une allure effrénée, quittant en un rien de temps la zone urbaine de Taormina tels des ombres, puis franchissant en un clin d'œil des falaises abruptes de roches couleur craie qui formaient pourtant un mur continu. Ce n'était pas un pouvoir paranormal tel que la téléportation qui les y aidait, mais le simple fait d'être des Saints, ce qui signifiait que leur vitesse de course et leur puissance de saut n'avaient rien de commun avec les gens normaux.
La ville était déjà loin derrière eux lorsqu'ils arrivèrent à des champs entourés de promontoires rocheux et ensevelis sous les cendres. Au delà de ceux ci s'étendait en direction de l'Etna une immense zone de hautes collines herbeuses parsemées de buissons.
« Pas
si
vite ! »
Bien
qu'ils
aient
couru
avec
une
célérité
surpassant
celle
du
vent,
trois
silhouettes
les
talonnaient.
« Agrios !
— Et mince !
— Ils sont sur nous ! »
Shun
était
suivi
par
Thoas,
le
Coup
de
Tonnerre,
tandis
que
Pallas
traquait
Mei.
« On avait pas tout à fait fini de vous expliquer. Si vous voulez la sauver..., commenca Agrios.
— Il va falloir vous battre, c'est bien ça ? termina Seiya.
— Oh oh, on dirait que tu comprends vite gamin, rétorqua ironiquement Agrios. »
Soudain,
Seiya
sentit
arriver
quelque
chose
puis
le
son
d'un
choc
énorme
retentit
aux
alentours.
Agrios,
la
Force
Brute,
venait
de
porter
un
coup
d'une
puissance
monstrueuse
qui
avait
réduit
le
sol
en
poussière
et
creusé
un
cratère.
« Bien
entendu,
je
suis
ton
adversaire,
Pégase !
— Qu'est-ce que c'était à l'instant ? » dit Seiya, qui avait sauté très haut dans les airs pour éviter l'attaque.
Depuis les cieux, Seiya pointa son regard vers l'effrayant Géant à la puissance écrasante. Son Adamas brillait d'un bleu de Lapis Lazuli pris dans les ténèbres et l'intégralité de celle-ci était ornée de rivets qui la faisaient ressembler à une massive armure à pointes, et qui par dessus tout lui donnaient un aspect inspirant une grande violence et brutalité.
Agrios eut un regard moqueur sous la visière de son à cornes.
« Allez,
viens
par
ici.
— Pegasus Ryūsei Ken ! »
En
un
instant
Seiya
déclencha
sa
technique
mortelle.
Il
avait
élevé
son
Cosmos
jusqu'à
un
niveau
lui
permettant
de
concentrer
toute
sa
puissance
dans
ses
poings,
et
le
choix
de
cet
arcane
propre
aux
Saints
de
Pégase
lui
donnait
la
possibilité
d'envoyer
plus
d'une
centaine
de
coups
par
seconde,
qui
devenaient
tels
des
météores
fondant
sur
sa
cible,
qui
en
principe
ne
s'en
relevait
pas.
« C'est
tout ? »
demanda
calmement
Agrios.
Seul
un
ennemi
éveillé
au
même
pouvoir
que
celui
des
Saints
était
capable
de
résister
à
ce
coup.
Seiya
ne
put
contenir
sa
surprise.
Agrios
avait
reçu
tous
les
météores
sans
même
esquisser
un
mouvement
ou
un
tremblement.
« On
dirait
qu'un
moustique
vient
de
me
piquer...
— Zut ! »
Seiya ressentait une violente douleur dans son poing alors que l'Adamas de son adversaire était complètement intacte.
« Ce
qui
s'est
passé
la
dernière
fois
t'es
monté
à
la
tête ?
Ne
sois
pas
si
confiant,
le
coup
que
tu
m'as
porté
au
Sanctuaire
n'était
dû
qu'à
l'effet
de
surprise,
tu
as
juste
eu
de
la
chance ! »
Quelle
que
soit
la
robustesse
d'un
corps,
nul
ne
pouvait
encaisser
ainsi
un
coup
d'un
Saint.
Pour
pouvoir
résister
aux
attaques
de
ces
combattants,
qui
tiraient
leurs
pouvoirs
destructeurs
de
l'explosion
des
atomes,
il
était
impératif
d'user
de
la
même
puissance
qu'eux,
le
"Pouvoir
intérieur".
« Cet
homme...
Au
Sanctuaire
je
l'avais
pourtant
senti...
Quel
Cosmos
sauvage ! »
Seiya
mit
aussitôt
ses
avant-bras
croisés
devant
lui
en
position
de
défense
lorsqu'il
vit
son
adversaire
esquisser
un
mouvement
d'attaque.
Agrios
avait
pris
une
forte
inspiration
et
posé
un
bras
et
un
genou
au
sol
dans
une
position
le
montrant
prêt
à
charger.
Il
fit
exploser
sa
force
en
lui
pour
accroître
le
volume
de
ses
solides
muscles
d'acier.
« Regarde
bien
quelle
est
la
différence
entre
la
force
des
Géants
et
celle
des
Saints.
— Hein... ?
— Crag Press ! »
Agrios
donna
un
coup
de
pied
dans
le
sol
pour
se
propulser
vers
Seiya.
La
position
de
défense
de
ce
dernier
se
révéla
inutile,
et
il
fût
projeté
dans
les
airs
comme
un
fétu
de
paille
lorsque
la
charge
violente
du
Géant
le
heurta.
Chapitre 3.4
Sanctuaire, Salle du Pope.
Nicol de l'autel, qui venait de revenir de Sicile, trouva Athéna dans la même position que lorsqu'il était parti, ce qui montrait tout le sérieux de la déesse qui n'avait pas pris le loisir de se laisser aller à l'approche d'une possible crise.
« Je
vous
remercie
pour
votre
travail
Nicol,
lui
dit
Athéna,
reconnaissante
des
services
qu'il
lui
rendait.
— Que s'est-il passé en mon absence ?
— Rien de spécial. Qu'en est-il de Seiya, de Shun et de Mei ?
— Ils sont arrivés à destination sans le moindre encombre, répondit Nicol en mettant l'emphase sur leur sécurité.
— Dans un premier temps, leur mission consiste juste à se rendre dans l'Etna pour vérifier si votre sceau est encore présent, continua-t-il.
— Justement au sujet de l'Etna, si ce volcan entre en éruption je suppose que les dégâts seront considérables n'est-ce-pas ?
— En effet.
— N'est il pas un peu risqué de les envoyer là bas ? J'ai entendu dire que toute la population aux alentours avait été évacuée pour parer aux coulées de lave et aux gaz toxiques qui seraient libérés.
— Je peux vous assurer que les Saints d'Athéna ne se laissent impressionner par aucun danger, quel qu'il puisse être.
— Je le sais bien, c'est juste que...
— La Fondation Graad a fait jouer quelques relations en secret auprès de l'armée Italienne de sorte à ce que nul ne puisse se trouver dans un rayon de dix kilomètres autour de l'Etna. Rien ne viendra les déranger pendant leur mission.
— Quelle que soit la tâche, vous êtes toujours d'une incroyable rapidité pour vous charger de tout.
— Tel est mon devoir en tant que substitut du Pope.
— Je vous remercie Nicol, vous m'êtes d'une aide précieuse.
— Au fait, où se trouve Kiki ? J'aimerais à nouveau requérir ses services si quelque chose d'imprévu devait se produire.
— Pardon, Nicol.
— Hein ?
— Kiki n'est plus là, je lui ai donné un autre ordre, dit Athéna en jetant un regard embarrassé vers le sol.
— Ah...
— Si la résurrection des Géants se confirme, nous ferons face à de redoutables ennemis. Seiya et Shun ont beau être des Saints expérimentés, je crains qu'ils ne puissent s'en sortir juste tous les deux.
— Je comprends », dit Nicol, conscient des soucis de Saori et qui ne souhaitait pas l'accabler davantage pour cette décision.
« Cependant, la prochaine fois il serait plus avisé que vous m'en parliez avant, ajouta-t-il aimablement.
— Je suis probablement trop douce, n'est ce pas ? Quelle ironie cependant. Je pense toujours qu'il est préférable que personne ne soit blessé, mais pourtant en voulant minimiser les dommages je me retrouve à faire couler le sang d'un plus grand nombre de Saints. »
Saori
Kido
laissait
libre
cours
à
ses
sentiments
en
dépit
de
son
statut
divin,
alors
que
les
dieux
étaient
en
principe
des
êtres
stoïques
qui
semblaient
dépourvus
d'émotions.
Elle
était
d'une
grande
humanité,
tout
en
ayant
en
elle
la
Volonté
d'Athéna.
« C'est
parce
que
vous
avez
cette
bonté
en
vous
que
nous
autres
Saints
vous
obéissons
et
dédions
nos
vies
à
votre
protection,
la
rassura
Nicol
dont
les
mots
venaient
du
cœur.
— Puissent les étoiles veiller sur eux. »
Athéna
laissa
libre
cours
à
son
immense
Cosmos
tout
en
adressant
à
la
voûte
céleste
une
prière
pour
que
ses
Saints
bien
aimés
soient
en
sécurité.
Chapitre 3.5
Le Cosmos.
C'est une chose qu'il est impossible d'appréhender complètement juste avec des mots. C'est le Septième Sens.
Tous les humains possèdent en eux cinq sens qui sont le Toucher, la Vue, l'Ouïe, le Goût et l'Odorat en plus d'un autre que l'on pourrait appeler le sixième sens. Les gens qui sont communément appelés "psioniques" sont éveillés à cette sixième perception qui leur confère des dons divers, dont quelques exemples sont la précognition ou une intuition surnaturelle. Mais il existe encore un sens supplémentaire au-delà de celui-ci. C'est ce que l'on appelle le Septième Sens.
Lors
des
temps
mythologiques,
l'ère
des
grand
héros,
la
séparation
entre
les
humains
et
les
Dieux
n'était
pas
aussi
distincte
qu'aujourd'hui,
et
tout
le
monde
possédait
le
Septième
Sens,
mais
ce
fantastique
pouvoir
fût
perdu
au
fur
et
à
mesure
de
l'évolution
de
la
race
humaine.
Pourtant,
même
de
nos
jours,
les
êtres
humains
portent
encore
au
plus
profond
d'eux
le
Septième
Sens,
à
la
source
même
de
leur
existence.
C'est
par
l'usage
de
ce
sens
que
les
Saints
sont
capables
de
mettre
en
œuvre
des
pouvoirs
surhumains,
en
faisant
brûler
et
exploser
l'énergie
qui
est
à
la
base
de
tout.
Pourtant,
le
Septième
Sens,
la
perception
qui
surpasse
les
six
autres,
est
une
chose
que
même
les
plus
grands
sages
de
l'Humanité
ne
pourraient
expliquer
exactement
avec
des
mots
en
dépit
de
profondes
recherches,
il
est
ce
qui
permet
de
faire
naître
un
pouvoir
incommensurable...
Il
est
le
Cosmos.
Au pied de l'Etna.
Au fur et à mesure que l'on prenait de l'altitude, les arbres et buissons disparaissaient pour laisser place à pentes noires où s'étendaient cendres, gravats et petits cailloux qui dégringolaient sur la couche de lave séchée dont ils étaient eux-mêmes issus. De sombres fumées s'élevaient continuellement du cône du volcan, masquant le ciel derrière une fine couche de ténèbres. En plus de cela, des secousses sismiques se produisaient à intervalles irréguliers.
« Et
si
nous
arrêtions
de
jouer
au
chat
et
à
la
souris,
mon
petit
Bronze ? »
dit
Thoas,
le
Coup
de
Tonnerre,
qui
dépassa
Shun
et
s'interposa
devant
lui
pour
le
forcer
à
s'arrêter.
Son Adamas, qui avait l'éclat d'une Malachite sombre, était pourvue d'une forme élégante incrustée, à la manière d'un paon, de pierres précieuses semblables à des yeux qui renvoyaient un vif éclat vert. Son aspect tranchait nettement avec celui agressif des autres Géants, qui avaient d'immenses griffes ou des Adamas couvertes de pointes. Son visage paisible accentuait encore plus cette différence. Il avait une peau très blanche, de longs cheveux noirs, ainsi que des sourcils allongés et des yeux d'une grande quiétude. Une personne qui l'aurait vu sans savoir qui il était n'aurait pas pensé qu'il pouvait être de la même famille que les autres Géants, qui ressemblaient à des démons aux cheveux blancs hérissés tels que l'on pouvait en voir sur les vestiges antiques dépeignant la Gigantomachie.
« Cet
homme,
ce
Thoas,
possède
un
terrifiant
Cosmos »,
se
dit
Shun,
qui
pouvait
ressentir
ce
qui
émanait
de
son
adversaire.
Les
Saints
ne
ressentaient
pas
ces
choses
là
par
des
sens
tels
que
le
Toucher,
la
Vue,
l'Ouie
ou
l'Odorat,
mais
au
travers
de
leur
Septième
Sens.
C'est
par
le
Cosmos
qu'ils
prenaient
conscience
de
ce
qui
les
entourait.
« J'espère
que
Seiya
et
Mei
s'en
sont
sortis
sans
encombres »,
se
dit
Shun.
— Tu te fais du soucis pour tes compagnons ? » lui demanda Thoas, comme si il venait de lire le cœur de Shun.
Lui aussi avait analysé les émotions de Shun au travers du sens qui surpassait les six autres.
« Comment as-tu... ?
— Il doit encore leur rester un peu de temps à vivre, mais je pense qu'il serait plutôt dans ton intérêt de te soucier de ton propre sort avant de songer à eux.
— Dis moi, dans quel but avez vous provoqué cette bataille ? demanda Shun au Géant qui lui faisait face.
— "Pourquoi", demandes-tu ?
— L'Etna semble être sur le point d'entrer en éruption, serait-ce votre fait ?
— Et si c'était effectivement le cas, qu'est ce que cela pourrait te faire ?
— De nombreux être humains vivent sur cette Terre ! Ce sont toujours les plus faibles qui pâtissent de tels affrontements et deviennent les sacrifices de ces guerres. Où voulez-vous en venir ? Est-ce pour sacrifier d'innombrables innocents en votre honneur ? Est-ce pour vous approprier ce monde ?
— Se pourrait il que tu sois en train de me parler de mener une de vos Guerres Saintes ? lui demanda Thoas, répondant à la question de Shun par une autre question.
— Effectivement.
— Je vois, répondit Thoas avec un léger rire méprisant.
— Qu'est-ce qui t'amuse ?
— Bien que le temps s'écoule à un rythme effréné, nul ne devrait oublier ses fautes, mais vous autres humains le faites au fur et à mesure que les ères passent, et ceci est le pire de tous les pêchés. Regarde-toi Saint d'Athéna, en réalité, même si tu en ignorais la raison tu dresserais quand même ton poing contre nous autres Géants.
— Comment ?
— Avant que nous ne finissions scellés dans les profondeurs de ce monde à l'issue de la Gigantomachie, la Terre appartenait à Athéna, les océans à Poséidon, et les Enfers à Hadès. À la tête des cieux se trouvait Zeus, et il va sans dire que ces dieux de l'Olympe contrôlaient ensemble le monde entier. »
Shun resta écouter Thoas en silence.
« Mais les ambitions de Poséidon et d'Hadès grandirent, les amenant à convoiter la Terre et des guerres répétées entre eux et Athéna eurent lieu... Celles que vous autres Saints appelez les "Guerre Saintes", au cours desquelles vous repoussez ces ennemis.
— En effet, depuis les temps mythologiques les Saints d'Athéna se battent pour contrecarrer les forces du mal qui convoitent la Terre, et préserver ainsi l'amour et la paix en ce monde, lui dit Shun.
— C'est vrai, Athéna protège ce monde, je ne peux le nier. Cependant, vous autres Saints d'Athéna, que protégez vous vraiment ?
— L'humanité.
— Voilà, l'humanité.
— Qu'essaies-tu de me dire ?
— Si tu me combats, tue moi.
— Hein ?
— Et moi je me battrai pour te tuer. Nous pouvons entre-déchirer nos chairs et lécher le sang du vaincu tels des chiens enragés. Cela me convient parfaitement. Nous n'avons pas besoin d'autre raison, quels que soient les beaux idéaux appuyés avec éloquence.
— Je ne te suis pas...
— Pour faire simple, la victoire sera nôtre. »
Aussitôt
que
Thoas
eut
terminé
sa
phrase,
le
corps
de
Shun
fût
projeté
dans
les
airs
en
criant.
Il
retomba
violemment
sur
le
sol,
dégringolant
une
partie
de
la
pente
en
compagnie
des
cendres
et
de
gravillons
enclins
à
l'accompagner
dans
sa
chute.
Shun
était
désorienté,
et
surtout
il
avait
été
incapable
de
discerner
le
mouvement
de
Thoas
lorsque
celui-ci
avait
porté
son
coup.
« Je
vais
te
tuer.
— Comment ? »
Shun,
qui
venait
à
peine
de
se
relever,
vit
fondre
sur
son
cou
le
tranchant
de
la
main
de
Thoas
qui
l'attaquait
sans
la
moindre
hésitation.
Un
bruit
de
choc
retentit,
suivi
d'une
chute
d'étoiles
accompagnée
d'un
grincement
métallique.
Thoas,
surpris,
vit
que
son
poing
avait
été
arrêté
par
une
chaîne.
Les
chaînes
enroulées
autour
des
deux
bras
de
la
Cloth
de
Shun
s'étaient
déployées
pour
former
une
spirale
qui
tourbillonnait
désormais
autour
de
lui
à
une
vitesse
effrénée.
« Eh
bien,
ces
chaînes
ont
la
capacité
de
créer
un
mur
de
protection
considérable,
mon
petit. »
Celui qui consulterait un Atlas astronomique se rendrait compte que la constellation d'Andromède, qui a la particularité rare de partager une étoile commune avec celle de Pégase, est souvent représentée comme une jeune femme aux poignets liés à des chaînes. Selon la mythologie grecque, Cassiopée, reine d'Éthiopie, s'était attirée la colère de Poséidon en prétendant que la beauté de sa file Andromède surpassait celle des nymphes filles du dieu de la Mer, et celui-ci avait donc commencé à ravager ce royaume par des tsunamis et des inondations. Son mari, le roi Céphée, partit alors consulter l'Oracle de Zeus qui lui apprit que l'unique moyen d'apaiser la colère de Poséidon serait d'offrir sa fille vierge Andromède en sacrifice à un monstre marin que le dieu enverrait. Celle-ci fût alors enchaînée à une falaise au pieds de l'océan afin d'être dévorée par Cetus, mais elle fût alors secourue par le héros Persée chevauchant Pégase, et les protagonistes de cette histoire devinrent ultérieurement des constellations de la voûte céleste.
« Je
m'appelle
Shun.
Shun
d'andromède,
et
je
ne
suis
pas
un
gamin
comme
tu
le
sous-entends.
— La chaîne d'Andromède ? Je vois, même les fleurs les plus fragiles peuvent avoir des épines pour protéger leur corps des agressions extérieures. Ta Cloth t'as aidé juste à temps !
— Et malheureusement pour toi, les capacités de ma chaîne ne se limitent pas qu'à la défense !
— Tiens donc.
— Même si mon ennemi se trouve à des milliers d'années-lumières, elle possède la faculté de la frapper en franchissant les dimensions, lui expliqua Shun en intensifiant intérieurement son Cosmos. »
C'était
cette
chaîne
qui
avait
su
le
protéger
de
l'Oreste
masqué
qui
l'avait
attaqué
au
théâtre
avec
une
épée
le
soir
précédent,
et
c'est
en
élevant
son
Cosmos
que
celle-ci
devenait
capable
de
transcender
l'espace
et
de
défendre
au
mieux
son
propriétaire.
En
réalité,
les
Cloths
n'étaient
pas
que
de
simples
protections
constituées
d'Hypermétaux,
mais
des
artefacts
mystérieusement
dotés
d'une
forme
de
conscience,
des
êtres
vivants.
« Circle Chain ! »
La chaîne dédiée à la défense se laissa tomber par terre, puis se mit à ramper autour de Shun en formant à toute vitesse une spirale, repoussant en tourbillonnant les cendres qui tapissaient l'Etna pour laisser à leur place un vortex lumineux.
« Mais
qu'est-ce
que
ceci ?
s'étonna
Thoas.
— Ce que tu vois est l'Andromeda Nebula. »
La
scintillante
nébuleuse
d'Andromède
était
apparue
au
sein
de
l'obscurité
provoquée
par
les
fumées
du
volcan,
et
les
maillons
de
la
chaîne
semblaient
se
dérouler
à
l'infini,
comme
si
ils
étaient
issus
d'une
autre
dimension,
formant
des
cercles
concentriques
qui
s'étendaient
sans
cesse.
« Décidément,
les
Saints
et
leurs
Cloths
ne
sont
pas
à
prendre
à
la
légère.
Très
bien,
c'est
mieux
ainsi,
le
combat
n'en
sera
que
plus
intéressant !
Au
moins
on
ne
vous
aura
pas
fait
venir
pour
rien
jusqu'à
l'Etna !
— Pardon ?
— Allez, montre donc ton Cosmos à Thoas, le Coup de Tonnerre, mon beau et jeune Andromède », lui dit le Géant, en restant complètement immobile, sans même prendre la moindre posture de combat.
« Finalement
cet
affrontement
était
inévitable,
dit
Shun.
— Ton unique alternative est de me tuer. »
Les
deux
adversaires
élevèrent
leurs
Cosmos
en
eux
puis
les
firent
se
heurter
violemment
pour
déterminer
qui
réussirait
à
maintenir
ou
à
détruire
l'Andromeda
Nebula,
projetant
dans
les
airs
d'innombrables
cendres
du
sol.
« Je vais te tuer. »
Chapitre 3.6
Yulij du Sextant venait de reprendre connaissance, mais elle se demandait où elle pouvait bien se trouver, ignorant ce qui lui était arrivé depuis qu'elle s'était évanouie au Sanctuaire. Elle émit un gémissement de douleur. Sa tête lui faisait mal, et en plus de cela sa poitrine la brûlait, rendant sa respiration difficile.
« Du
gaz ? »
L'intérieur
de
la
caverne
était
baigné
de
vapeurs
sulfuriques
à
l'odeur
désagréable.
Yulij
tenta
de
mettre
ses
mains
devant
sa
bouche
mais
se
rendit
alors
compte
que
ses
bras
étaient
maintenus
par
des
chaînes
attachées
à
la
paroi.
Elle
était
prisonnière. Normalement,
des
chaînes
d'acier
n'auraient
dû
poser
aucun
problème
pour
une
femme
Saint,
mais
inhaler
ces
gaz
avait
provoqué
une
paralysie
de
son
corps,
la
rendant
même
incapable
de
bouger
son
index.
Elle
se
mit
à
inspecter
les
environs
du
regard,
tout
en
réalisant
la
gravité
de
la
situation
présente.
Étrangement,
l'endroit
était
légèrement
lumineux.
« Je
ne
sais
pas
exactement
où
je
suis,
mais
il
doit
s'agit
d'une
caverne.
Pourtant,
comment
se
fait-il
que
je
ne
sois
pas
plongée
dans
une
obscurité
totale ? Ce
n'est
pas
une
lumière
émise
par
un
objet
déposé
ici.
Il
se
peut
qu'elle
filtre
en
ce
lieu
depuis
un
autre
endroit...
— Tu te trouves dans le Sanctuaire des Géants.
— Qui... ? » commença-t-elle avant de pousser un cri comme une simple jeune fille.
Un démon venait d'apparaître. Non, en réalité il s'agissait plutôt d'un masque effrayant au visage d'ogre, porté par un homme qui n'était nul autre qu'Encélade, le Cri de Guerre. Ce Géant, vêtu d'une Adamas en forme de vêtement religieux à l'éclat de topaze qui protégeait tout son corps, était en train d'observer sa captive.
« Bon
sang,
qui
es-tu
,
et
où
suis-je ? »
lui
demanda
Yulij,
simulant
un
ton
calme
et
autoritaire.
Bien
qu'étant
une
Sainte,
elle
s'était
laissée
surprendre
par
l'effrayant
masque
de
cet
arrivant,
mais
ceci
était
principalement
dû
au
fait
qu'elle
était
encore
un
peu
sonnée
et
n'avait
donc
pas
l'esprit
très
clair.
« Tout
comme
Athéna
possède
son
Sanctuaire,
ce
lieu
est
protégé
par
la
volonté
du
dieu
que
nous
autres
Géants
vénérons.
— Des Géants ? »
Elle
avait
de
grandes
difficultés
à
articuler
car
la
paralysie
de
son
corps
s'étendait
jusqu'au
bout
de
ses
lèvres.
La
vérité
est
qu'elle
avait
peine
à
croire
qu'elle
pouvait
encore
parler.
La
mention
du
nom
des
Géants
lui
fit
se
remémorer
certaines
connaissances
qu'elle
avait
acquises
en
tant
que
diacre.
Ceux-ci,
scellés
par
Athéna
lors
de
la
très
ancienne
Gigantomachie,
étaient
les
compagnons
d'un
autre
Mal
de
nature
quelque
peu
différente.
C'était
cependant
une
guerre
qui
remontait
à
des
temps
immémoriaux,
et
quasiment
aucun
écrit
à
ce
sujet
n'était
consigné
au
Sanctuaire.
Yulij
jeta
encore
un
coup
d'oeil
sur
les
environs.
Décidément,
cette
étrange
lumière
l'intriguait. Elle
n'arrivait
pas
à
comprendre
si
cet
éclat
émanait
des
parois
même
de
la
grotte,
ou
si
c'était
dû
à
des
particules
lumineuses
en
suspension
dans
l'air. Elle
stoppa
là
ses
hypothèses
en
admettant
que
de
toutes
manières,
il
ne
s'agissait
probablement
pas
d'un
phénomène
explicable
scientifiquement.
Cet
endroit
était
à
coup
sûr
un
lieu
sacré,
mais
la
Volonté
qui
y
résidait
était
d'une
nature
bien
différente
de
celle
d'Athéna.
« Mais
dis
moi,
tu
as
l'air
de
souffrir...
— Qu'est-ce... », commença Yulij avant de tousser douloureusement, « ...que voulez vous faire de moi ? ».
Il
lui
semblait
aberrant
de
voir
que
cet
homme
au
masque
de
démon
parvenait
à
rester
tranquillement
devant
elle
alors
qu'il
respirait
pourtant
le
même
gaz
toxique.
Elle
considéra
alors
le
fait
que
les
masques
des
femmes
Saints
étaient
capables
de
les
protéger
des
émanations
empoisonnées,
et
il
se
pouvait
que
le
masque
d'ogre
porté
par
ce
Géant
possède
des
propriétés
semblables.
Le masque.
Yulij se rendit enfin compte qu'elle ne portait plus le sien. Son magnifique visage était à découvert, car son masque avait été complètement fendu en deux par l'homme qui l'avait agressée la nuit précédente dans l'observatoire.
« Vous
autres
Saints
avez
de
bien
étranges
règles.
— Hein ?
— A ce que j'ai entendu dire, les femmes qui veulent faire partie de l'ordre des Saints doivent abandonner leur féminité et cacher leur joli minois derrière un masque. Pour elles, être vues sans ce masque serait encore plus humiliant que d'être vues nues. »
Encélade
se
servit
de
son
bâton
incrusté
de
créatures
maléfiques
pour
soulever
de
force
la
tête
de
Yulij
en
l'appliquant
contre
sa
joue,
de
manière
à
bien
regarder
son
visage.
Le
cœur
de
Yulij,
qui
émit
un
cri
de
douleur,
était
empli
de
honte
et
d'embarras
en
se
voyant
ainsi
humiliée.
« Tu
n'es
qu'un
sacrifice,
voire
même
de
la
nourriture.
Cet
endroit
sera
votre
tombeau
à
tous,
misérables
Saints.
— Ah ah.
— Qu'est-ce qui te fait rire ?
— Alors comme ça je suis un otage ? Dommage pour toi, mais je ne suis qu'une simple Bronze Saint, autrement dit je n'ai pas autant de valeur que tu pourrais l'espérer.
— C'est vrai, je pense également que ta vie n'a pas une grande valeur en tant que telle. Cependant...
— Oui ?
— Athéna adopte certainement un point de vue différent, je me trompe ? Elle est du genre à ressentir énormément de peine lorsque ses Saints sont blessés ou en danger.
— Enfoiré !
— La preuve, ta déesse a envoyé des Saints jusqu'ici, près de l'Etna, pour te secourir.
— Comment ? grogna Yulij. »
L'évêque Nicol était un homme difficile à cerner, et en dépit de son habituelle nature pacifique, il lui arrivait de donner des ordres sévères, voire même insensibles lorsque la situation l'exigeait. Si des Saints avaient effectivement été mobilisés pour la secourir, cela ne pouvait être une décision venant de lui. Comme l'homme au masque de démon le lui avait dit, ceci était l'œuvre de l'immense compassion d'Athéna envers ses Saints.
« A
l'heure
où
je
te
parle,
mes
compagnons
partis
affronter
les
Saints
les
ont
probablement
déjà
enterrés,
dit
Encélade
avant
d'émettre
un
rire
extrêmement
bruyant.
— Impossible... bande de monstres... vous êtes donc bien des Géants ? Dans ce cas là, l'ancienne divinité maléfique que vous vénérez ne peut être que... »
Encélade
la
frappa
à
la
joue
avec
son
bâton
sans
même
lui
laisser
le
temps
de
terminer
sa
phrase.
« "Maléfique" ?
Comment
te
permets-tu ?
Chienne
d'Athéna !
Yulij
gémit,
la
joue
coupée
à
l'intérieur
de
sa
bouche.
Le
Géant
la
souleva
par
les
cheveux
sans
ménagement,
avec
une
violence
telle
qu'il
faillit
lui
briser
le
cou.
La
torsion
appliquée
sur
celui-ci
lui
permettait
presque
de
voir
son
propre
dos.
« Apprends
à
te
tenir,
sale
bête !
Ne
t'ais-je
pas
fait
comprendre
que
nous
étions
aux
portes
du
lieu
où
repose
notre
dieu ? »
Yulij
perçut
alors
le
bruit
d'un
battement
de
cœur.
Elle
sentait
l'onde
se
propager.
Au-delà
de
la
caverne,
au
plus
profond
des
ténèbres,
dans
les
entrailles
de
la
Terre,
en
tenaille
entre
Gaia
et
le
Tartare,
un
immense
Cosmos
venait
subitement
de
s'éveiller.
« Ceci
serait...
une
Volonté
Divine
(Big
Will) ? »
pensa-t-elle
avec
horreur.
Là-dessous
se
trouvait
un
endroit
de
sacre
dédié
à
l'adoration
de
cet
être
maléfique
d'une
autre
nature
que
les
Géants.
« Lorsque
l'aube
se
lèvera
sur
la
résurrection
de
cette
Illustre
Personne,
nous
n'aurons
plus
à
craindre
Athéna
ou
d'autres
dieux
de
son
genre !
— Non, alors cette ancienne divinité maléfique est donc bien... »
Un
bruit
sourd
se
fit
entendre.
Le
chiton
blanc
de
Yulij
et
ses
cheveux
d'argent
étaient
teintés
de
sang.
La
Sainte,
frappée
sans
la
moindre
retenue
par
un
coup
du
bâton
d'Encélade,
s'effondra
au
sol
et
sombra
à
nouveau
dans
l'inconscience.
Suite
Tous les chapitres
- Ces traductions sont réalisées par Archange à partir des livres japonais. MERCI DE NE PAS LES RECOPIER SUR VOTRE SITE.
- Les fanarts présentés appartiennent à leurs auteurs respectifs (indiqués dans la description)
- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitres 1 (Oreste) et 2 (Les Saints d'Athéna)
- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitre 3 (Sicile)
- Livre 1 - Chapitre de Mei - Chapitre 4 (Ressurection) et épilogue
- Livre 2 - Chapitre du sang - Prologue et chapitre 1 (La Chevelure de Bérénice)
- Livre 2 - Chapitre du sang - Chapitre 3 (Sang)
- Livre 2 - Chapitre du sang - Chapitres 4 (Chronos) et épilogue (Deux Ex Machina)
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